Péroncel-Hugoz à Salé, en 2014
Vous lisez, pratiquement chaque semaine, les coups de dent de notre confrère Peroncel-Hugoz. Ils sont repris du 360, principal site de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Notre confrère, qui fut longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe et a publié plusieurs essais sur l’Islam, travaille maintenant à Casablanca, notamment pour le 360. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà publié des extraits. Nous en ferons autant désormais, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. Ce seront donc deux contributions hebdomadaires de Peroncel-Hugoz dont nous bénéficierons dorénavant. Et dont nous le remercions confraternellement. Pour mieux connaître, sa personnalité et sa carrière, riche d’expériences, nous reprenons ci-après l’article que lui consacre Wikipédia, dont il nous a assuré qu’il correspond assez bien à la réalité. Lafautearousseau •
Article Wikipédia
Biographie
Jean-Pierre Péroncel-Hugoz est né le à Marseille.
Enfance et Famille
Il est d’une famille catholique provenço-savoyarde de juristes et de minotiers. Son nom double est dû aux deux mariages de sa grand-mère paternelle, Jeanne Hospital, épouse Péroncel puis Hugoz ; cette adjonction de nom a été officialisée par un décret du président Albert Lebrun paru au Journal officiel du 21 février 1937. Ancien élève des collèges marseillais Mélizan et du Sacré-Cœur, et des lycées Thiers et Périer, il est diplômé de l’Institut d’études politiques (Sciences-po) de Paris (1962), de la faculté des lettres d’Alger (1965), de l’Institut des hautes études internationales de Genève (mémoire sur Napoléon III et l’Algérie), de l’Institut international des langues du Caire (1975).
Le journaliste a été l’époux d’Hélène Albertine Cywinska, d’origine polonaise, qu’il connut en Alger, lors de son service militaire effectué, après l’indépendance du pays, en tant qu’administrateur civil au ministère algérien des Finances et du Plan.
Péroncel-Hugoz est l’arrière-petit-fils du peintre de l’École provençale Pierre Marius Poujol (1858-1925) qui peignit notamment à Marseille et à Tanger (Maroc). Un peintre du XXe siècle, Claude Lagoutte (1935-1990), séjourna plusieurs fois, durant la décennie 1980, dans la famille Péroncel-Hugoz à Artigues (Var) où ladite famille vient depuis 1912 et où elle est propriétaire depuis 1925. Lagoutte s’inspira des paysages alentour pour plusieurs de ses toiles (Centre Pompidou, Musée des beaux-arts de Bordeaux, etc.). L’artiste créa également une croix avec des rails de train pour remplacer celle qui avait été volée au Vieil-Artigues (au sujet d’Artigues et de la région haut-provençale, voir Traversées de la France, 2004). À Marseille, la maison familiale des Péroncel-Hugoz, 312 bis boulevard Chave, rachetée par la Ville, est devenue une « crèche verte » depuis 1987.
Carrière
Indépendamment de sa carrière dans la presse, essentiellement dans les colonnes du quotidien Le Monde, quotidien auquel il a collaboré à partir de 1969, notamment comme correspondant au Caire puis à Alger, et envoyé spécial dans une centaine de pays des cinq continents, Péroncel-Hugoz est également essayiste, spécialisé dans les récits de voyages et le monde arabo-musulman. En 2004, il a démissionné de son poste au Monde, tout en restant statutairement membre à vie de la Société des rédacteurs du Monde et donc actionnaire dudit quotidien.
En 1983, Péroncel-Hugoz publie un essai, Le Radeau de Mahomet, dans lequel il dénonce ce qui, selon ses vues, constituerait un « danger islamiste », dont les manifestations les plus visibles auraient été, à l’époque, la révolution islamique en Iran et l’expansion des Frères musulmans en Égypte.
Auparavant, en 1981, peu après avoir publié dans Le Monde daté du 5 septembre un reportage révélant le danger pour Sadate représenté par la présence d’islamistes dans l’armée égyptienne (ils devaient le tuer le 6 octobre 1981), Péroncel-Hugoz fut expulsé du Caire manu militari. À d’autres époques à cause de ses articles, il encourut les foudres, avec expulsion ou interdiction d’entrée, de la part des régimes soudanais, syrien, algérien, etc.
Le 25 mars 1978, le Monde avait donné un article de son correspondant au Caire, Péroncel-Hugoz, intitulé : « Promoteurs contre Pharaons. Osera-t-on construire au pied des Pyramides ? », dans lequel le journaliste décrivait le mégaprojet immobilier de la Southern Pacific Properties de Hongkong, dirigée par l’Hungaro-canadien Peter Munk, ancien financier failli mais enrichi dans le tourisme océanien. Ce reportage déclencha une campagne internationale, UNESCO compris, visant à faire échapper à ce projet dévastateur la seule encore debout des Sept Merveilles du monde antique. Harcelées, les autorités égyptiennes, sur ordre personnel du président Sadate, finirent par suspendre les gigantesques travaux déjà engagés par la SPP sur le célébrissime site. Du coup, Peter Munk attaqua en justice le directeur du Monde et son correspondant en Egypte, pour « diffamation » devant la justice parisienne. La loi française relative à la diffamation est si exigeante sur les preuves à fournir par l’accusé que l’avocat du Monde, maitre Yves Baudelot, eut toutes les peines possibles à prouver la bonne foi du journal. Le témoignage très favorable, devant la cour de Paris, d’une érudite égyptienne, madame Namet Fouad, animatrice au Caire du mouvement d’opinion hostile au projet emporta finalement la décision de la XVIIe Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, le 5 juillet 1979, relaxant Péroncel-Hugoz et son journal. Peter Munk ayant fait appel de cette décision, il fallut attendre un second jugement du tribunal de Paris, le 9 janvier 1980, pour confirmer la relaxe. Le Monde et son correspondant cairote furent alors l’objet de tous les éloges, notamment de la part de l’UNESCO, du ministre d’État égyptien aux Affaires étrangères, Boutros Boutros-Ghali ou de l’égyptologue française Christiane Desroches-Noblecourt mais cette affaire est à présent oubliée et de nouveaux promoteurs internationaux proposent derechef au gouvernement égyptien de mirobolants projets autour des vestiges pharaoniques de la vallée du Nil…
Dans le numéro été 1999 de la revue parisienne Panoramiques, Péroncel-Hugoz, grâce à l’ex-ministre d’État français Michel Jobert (natif du Maroc), publia des extraits d’un texte sur les relations euro-marocaines dû au prince héritier chérifien qui devait la même année devenir le roi Mohamed VI. Selon ses dires, Péroncel-Hugoz a reçu de ce monarque deux lettres, en 2010 et 2012, lui exprimant sa satisfaction à propos de son travail éditorial au Maroc.
En 2007, dans un entretien accordé au mensuel Le choc du mois, il estime notamment que, dans certaines villes et banlieues européennes, se manifesteraient, de la part de populations européennes des « comportements extérieurs » de « dhimmis de l’esprit », et regrette que ceux qu’il qualifie de « dhimmis politiques » n’aient pas répliqué aux propos du colonel Kadhafi, dictateur libyen, qui, selon lui, aurait indiqué que « sans épée, sans fusil, sans conquêtes, 50 millions de musulmans en Europe la transformeront bientôt en continent musulman ». Kadhafi prenait en compte aussi les musulmans de Russie.
Établi à mi-temps au Maroc depuis 2005, Péroncel-Hugoz, qui se définit comme « islamophile à la Napoléon III, à la Lyautey, à la de Gaulle », y mène une activité éditoriale, dirigeant, de 1995 à 2010 la collection « Bibliothèque arabo-berbère (BAB) » aux éditions Eddif-la-Croisée-des-Chemins, à Casablanca. Cette collection orientaliste ou celles qu’il dirigea en France auparavant (« Islamie », « Nadir ») incluent notamment des auteurs tels qu’Aly Mazaheri, Malek Chebel, Pierre Loti, André Chevrillon, Wacif Boutros-Ghali (ministre égyptien des Affaires étrangères, dans les années 1920, apparenté au futur secrétaire général des Nations unies qui préfaça cette réédition), le maréchal Lyautey, Eugène Aubin, les Frères Tharaud, Youssef Nékrouf, Raymond Charles (préface par Slimane Zeghidour), l’architecte de Brasilia, Oscar Niemeyer, l’ambassadeur Marcel Laugel, le téléaste Eric Revel, Philippe Delorme, Driss Chraïbi, Alexandre Paléologue, Ehsan Naraghi, Roger Arnaldez, François Pouillon, Nicolas Saudray, Pierre Chaunu, René Grousset, Jacques Bainville, etc. Péroncel-Hugoz a réédité en 2012, dans sa nouvelle collection « Maroc » (Ed. Afrique-Orient, Casablanca), un texte oublié d’Alexandre Dumas Père, Escale à Tanger (1846), avec photographies inédites du XIXe siècle, fournies par la Maison de la photographie à Marrakech ; en 2013, Une ambassade marocaine à la cour de Louis XIV (1682), d’après la gazette Le Mercure galant. De 1987 à 2014, en tant que directeur de collections éditoriales, Péroncel-Hugoz a publié, en Europe et au Maghreb, quelque soixante volumes. L’un des derniers en date parus est un essai politique de celui qui était alors chef de l’État tunisien, le docteur Moncef Marzouki, Arabes, si vous parliez… (Ed. Afrique-Orient, 2012). Il prépare maintenant la réedition au Maroc d’un essai historique de Balzac, Rois de France, introuvable depuis plus d’un demi-siècle.
En 2003 il écrit un texte sur la guerre du Liban (1975-1990) pour servir de préface au livre Je ne suis plus Frère musulman : Confession d’un ancien terroriste. Ce texte est mis à jour en 2014 et traduit en anglais et en arabe.
La Revue universelle, fondée en 1920 par l’historien royaliste Jacques Bainville a publié dans ses livraisons de l’été 2012 et de l’été 2014 des extraits du Journal arabe, encore inédit, que l’essayiste a commencé à tenir en 2005. Depuis 2003, Péroncel-Hugoz donne une chronique au bi-mensuel La Nouvelle Revue d’Histoire. Il a collaboré à d’autres médias dont l’Idiot international de Jean-Edern Hallier, Historia, la Nouvelle Revue du Caire, Radio-Canada, El Bayane (Maroc), Radio-Courtoisie, France-Culture, Arabies, Radio-Rabat, le Figaro-Histoire, Point de Vue, etc.
Il a également participé, aux côtés de Charlotte Guigue, à l’écriture du scénario du film Le Soleil assassiné, réalisé par le cinéaste algérien Albdelkrim Bahloul, film sorti en 2004, qui retrace la vie du poète pied-noir Jean Sénac entre l’indépendance de l’Algérie en 1962 et son assassinat à Alger le 30 août 1973. Péroncel-Hugoz avait précédemment consacré un livre à Jean Sénac, en 1983 : Assassinat d’un poète.
Depuis juillet 2014, Péroncel-Hugoz tient une chronique hebdomadaire dite Coup de dent sur le média numérique marocain généraliste le 360 .
Pseudonymes
Péroncel-Hugoz a parfois utilisé pour ses articles, notamment dans Le Monde et la Nouvelle Revue d’Histoire, le pseudonyme de Jean Grondin, et cela à la demande de la police, à la suite des menaces de mort écrites reçues au journal Le Monde pour le journaliste, au printemps 1989, de la part de terroristes anonymes utilisant des formules arabophones.
Décorations et titres honorifiques
Le 14 juillet 1993, le ministre de la Culture et de la Francophonie a pris l’initiative d’inviter Péroncel-Hugoz à entrer dans l’ordre de la Légion d’honneur, en qualité de chevalier, pour « 28 ans d’activités professionnelles et de services militaires » ; cette décoration a été remise à l’intéressé à l’Élysée par le président François Mitterrand qui a opiné à cette occasion : « Vos articles, qui sont plus que des articles, donnent motifs à réflexion, articles dont l’ensemble constitue une œuvre ».
Auparavant, à l’initiative du président Léopold Senghor du Sénégal et de l’académicien Maurice Druon, l’essayiste avait été intronisé dans l’ordre de la Pléiade, pour « services rendus à La Francophonie ».
Œuvres
Toutesmesfélicitations pourvotre brillante carriérejiurnalistique et litteraire que jene cesse de suivre. Et messivéres et meileurs voeux 2016. Trés cordialement à vous.
C’est toujours avec le plus grand intérêt que je lis les chroniques de M. Péroncel-Hugoz et d’autant plus que j’ai eu comme lui une partie de mon parcours professionnel dans les pays du Maghreb et notamment à Tanger. Ses textes témoignent toujours d’une grande culture qui alimente ainsi une analyse très fine et très juste des évènements et une mise en perspective pertinente et sans fard de leurs conséquences.
Mais, LaFauteaRousseau, dans la citation de ses oeuvres, êtes-vous sûr que son « Petit journal lusitanien » sur ses voyages dans cette aire linguistique, Portugal, Brésil, l’ait aussi conduit en Macaronésie ?…
MON LIVRE S’APPELLE Petit journal lusitan ET NON PAS lusitanien ; LE GRAND LUSOLOGUE QUE FUT D. DE ROUX EMPLOIE AUSSI CET ADJECTIF RARE . LA MACARONESIE N’EST PAS LA MICRONESIE : CE MOT CONCERNE L’ENSEMBLE DES ARCHIPELS IBERIQUES AU LARGE DE L’AFRIQUE . SALUT .