En un temps de mondialisation aveugle et amnésique, l’Europe peut-elle encore donner un sens au monde qui est à venir ? L’œuvre de Jean-François Mattéi a le mérite d’attirer l’attention sur la nature de la crise que traverse la pensée européenne en lui donnant le nom de « barbarie » (La barbarie intérieure, 1999).
C’est en essayant, répond-il, de penser à hauteur d’homme et de vivre dans la perspective d’une transcendance, que nous pourrons lutter efficacement contre la montée de l’insignifiance. En décrivant le déclin de l’esprit et les trahisons de l’Europe sans âme, dont il fit le procès (Le procès de l’Europe. Grandeur et misère de la culture européenne, 2011), en dénonçant la barbarie qui la gangrène du dedans, en rejetant le nihilisme qui vide l’homme de sa substance et les faux savoirs qui le « dévastent » (L’homme dévasté, 2015), Mattéi se retrouve dans la situation de Socrate face aux Sophistes.
Cependant, en même temps qu’il opère sa critique, il donne – comme Socrate – le remède en plaidant pour l’universalité de la raison et le retour au réel. C’est sur les conditions d’un renouveau de la pensée à la lumière de ce retour au réel – qui pose le problème de l’être – que l’œuvre de Jean-François Mattéi fera l’objet de ce Colloque.
Ce Colloque se propose d’en aborder les différents aspects – métaphysique, éthique, politique, esthétique – et de penser avec le philosophe en nous interrogeant avec lui. •
Programme : Colloque Jean-François Mattei Janvier 2016.pdf
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