C’est l’accord signé le 2/02 par Bruxelles et Washington
Une analyse de Patrice de Plunkett avec laquelle nous sommes d’accord.
Cet accord euraméricain porte sur le transfert de données personnelles « entre les deux continents » (comprendre : de l’Europe vers les Etats-Unis). Il s’intitule Privacy Shield : « bouclier de la vie privée ». Les gens avertis doutent du bien-fondé de ce nom, pour deux raisons :
1. En novembre 2015, Privacy Shield a été improvisé pour rassurer les Européens inquiets de l’accord précédent, qui s’intitulait (par antiphrase) Safe Harbor : « port fiable »… L’accord Safe Harbor avait été invalidé en octobre par la Cour de justice de l’UE : c’est dire que sa vraie nature ne pouvait être dissimulée.
2. La nature (libérale) de Safe Harbor est aussi celle de Privacy Shield. Aux termes de ce document, la protection « adéquate » des données européennes ne sera pas garantie par la loi US, mais seulement par… la bonne volonté des sociétés privées américaines. Si les citoyens des pays de l’UE* constatent l’utilisation abusive de leurs données par des sociétés américaines, ils ne pourront protester qu’auprès de l’agence** de protection des données de leur pays ; celle-ci « transmettra la plainte » à Washington. Absence de suites prévisible… En cas d’intrusion (visible) des services US dans les données d’un « citoyen européen », ce « dossier sensible » sera transmis à un « médiateur » chargé de le « traiter »…
Le flou est donc total. Comme l’a constaté l’eurodéputé Vert franco-allemand Jan Philipp Albrecht (photo), juriste spécialiste du numérique et rapporteur du projet de règlement européen sur la protection des données, « la Commission nous ressert un vieux plat réchauffé » : les progrès par rapport à l’accord Safe Harbor sont quasi-inexistants, Washington n’a pas pris d’engagements, et le « médiateur » à créer ne sera pas doté de pouvoirs concrets. Albrecht appelle les agences européennes à rejeter Privacy Shield. Faute de quoi une nouvelle plainte sera déposée devant la Cour de justice de l’Union européenne…
Privacy Shield est évidemment « soutenu » par l’eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français.
Inutile de préciser que cet accord satisfait aussi la secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker : « ça va aider à la croissance de l’économie numérique », déclare-t-elle. Que demander de plus ? •
* abusivement qualifiés de citoyens « européens » par Privacy Shield.
** américanisme : qualifier d’agences (terme du privé) des organismes censés remplir des tâches d’Etat.
Liens :
http://www.theinquirer.net/inquirer/news/2444661/safe-har…
http://www.nextinpact.com/news/98366-apres-safe-harbor-pr…
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/03/transfert…
Conclusion ?… Il faudrait clore tous les comptes Facebook et Twitter, Yahoo, Google et passer par des réseaux sociaux qui ne soient pas américains, ça existe il ne reste qu’à les valoriser pour qu’ils prennent plus d’ampleur. Chiche ?
Les réseaux dits sociaux sont le friit d’une société atomisée où les institutions traditionneles ont été considérablement affaiblies et où du coup les relations sociales se sont désincarnées. Comme elles sont un besoin naturel, elles sont devenues virtiuelles face à un écran ! In vitro véritas … Terrible nature de la postmodernité. C’elle elle qu’il faut dénoncer.
Tout à fait d’accord avec l’analyse de M. de Plunkett. Cet accord « Privavy shield » est à renégocier. D’ailleurs, il ne saurait y avoir de transfert de données personnelles tout court. Très déçu de la position du PPE, ils ne sont pas sensés s’incliner devant les demandes américaines.
En effet, les moteurs de recherche européens devraient être plus utilisés mais ceci implique beaucoup de dépenses promotionnelles de leur part.