par Louis-Joseph Delanglade
Les temps sont durs pour les idéologues utopistes qui persistent à confondre l’Europe avec la toujours plus improbable Union européenne. « Je n’aime pas Bruxelles. J’aime le Royaume-Uni », répète volontiers M. Cameron. Voilà qui tranche de façon salutaire avec les propos calamiteux de M. Guetta qui, fustigeant la « lâcheté » de gouvernements européens accusés de ne pas en faire assez pour les « migrants », conclut piteusement qu’« on voit mal comment une telle débandade ne déboucherait pas sur un « Brexit » et comment l’addition de ces deux échecs n’en précipiterait pas d’autres » (France Inter, vendredi 26). Il est pourtant bien naturel que plus personne ne veuille de ce que M. Géli (Le Figaro) appelle un « espace de libre circulation à l’échelle du continent, devenu ticket d’entrée gratuite pour les réfugiés du Moyen-Orient et […] les exilés économiques venus de partout. » L’Union s’est en fait définitivement décréditée en acceptant et même en favorisant par l’attitude irresponsable de Mme Merkel ce que les peuples ressentent comme une invasion déguisée. Ce sursaut populaire et légitime de méfiance et d’hostilité prouve que les vieilles nations ne veulent pas mourir et même qu’elles sont les seules composantes de ce que devrait être la véritable Europe. Le péché originel de l’Union est de l’avoir oublié, en voulant croire que France ou Italie, Pologne ou Espagne pouvaient être considérées comme des Etats aux frontières géométriques et à l’Histoire inconsistante.
Certains peuvent bien penser que le « Brexit » ne changerait pas fondamentalement la situation des Britanniques, lesquels n’ayant jamais été complètement dedans ne seront sans doute jamais complètement dehors. De fait, l’important est plutôt dans les conséquences immédiates pour l’unité des vingt-huit au regard de l’alternative proposée. Première possibilité, la Grande-Bretagne sort par souci d’indépendance nationale (« Les lois qui gouvernent les citoyens de ce pays sont décidées par des politiciens d’autres nations qui n’ont pas été élus et que nous ne pouvons pas mettre à la porte », rappelle le garde des Sceaux, M. Gove), ce qui constituerait un précédent pour le moins fâcheux : on évoque déjà ainsi un possible « Czexit », comprenez un retrait de la République tchèque, si l’on en croit le Premier ministre, M. Sobotka (« Si la Grande-Bretagne quitte l’UE, [il y aura] un débat sur le retrait de la République tchèque », Agence CTK). Seconde possibilité, la Grande-Bretagne reste, grâce à ce que M. Cameron prétend avoir obtenu en matière de « préférence nationale », ce qui, pour le coup, constituerait une onde de choc encore plus dangereuse pour l’Union car plus question alors de menacer au nom de prétendues valeurs les pays qui rejettent la programmation d’une immigration invasive (comme la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie ou encore la Hongrie dont le Premier ministre, M. Orbán a d’ores et déjà annoncé un référendum sur les quotas de migrants).
Une Union européenne qui, dans les deux cas se déferait : pour une fois, M. Guetta pourrait avoir raison dans ses prédictions; et ce serait tant mieux, tant il est évident que l’Union n’est qu’une grossière caricature et que l’Europe ne peut avoir d’existence que sur la base de son essence même c’est-à-dire les nations qui la composent. •
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