par Louis-Joseph Delanglade
Médias et politiques occidentaux se sont fourvoyés en voulant voir dans les « printemps arabes » les prémices d’un bouleversement démocratique : ils avaient méconnu les pesanteurs culturelles et politiques propres aux sociétés arabo-musulmanes. Aujourd’hui, l’intelligentsia française, dans un accès de dogmatisme inconditionnel, refuse d’admettre ce qui a pu se passer réellement le 31 décembre 2015 à Cologne : on ne peut condamner des migrants « musulmans », même si des violences sexuelles à l’encontre de femmes allemandes sont avérées.
Ils sont dix-neuf, dix-huit universitaires « chercheurs » et un journaliste, qui se sont érigés, derrière la dénomination bien commode de « collectif », en tribunal stalinien. Ces inquisiteurs de la pensée unique ont, à ce titre, jugé et excommunié (faute sans doute de pouvoir le faire fusiller ou, à tout le moins, envoyer au goulag) l’écrivain algérien francophone Kamel Daoud. Leur sentence (« Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés » – Le Monde, 11 février) est irrévocable car le crime de M. Daoud est impardonnable : avoir publié (Le Monde, 31 janvier) une tribune intitulée « Cologne, lieu de fantasmes » dans laquelle il n’applique pas aux événements leur grille de lecture, forcément canonique, osant faire en conséquence un lien entre la culture religieuse des agresseurs et la nature des faits.
La tribune de M. Daoud est pourtant plutôt équilibrée puisqu’il refuse par principe les deux positions extrêmes face à l’immigration musulmane – angélisme et xénophobie. Que dit M. Daoud ? Sur les Européens : « L’accueil du réfugié […] pèche en Occident par une surdose de naïveté : on voit, dans le réfugié, son statut, pas sa culture ». Sur les femmes en terre d’islam : « La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ». Sur les islamistes : « L’islamiste n’aime pas la vie. Pour lui, il s’agit d’une perte de temps avant l’éternité […]. La vie est le produit d’une désobéissance et cette désobéissance est le produit d’une femme. »
Pour le « collectif », les réfugiés musulmans et agresseurs de Cologne ne sont que des hommes, des hommes dont aucun substrat culturel ne saurait expliquer le comportement : des hommes « hors sol » en quelque sorte, qu’il faut accueillir sans prétendre voir en eux ce que nous croyons qu’ils sont. Quant aux femmes, leur sort en Europe n’a au fond rien de bien enviable et nous n’avons, dans ce domaine, aucune leçon de comportement à donner. L’approche de M. Daoud serait « asociologique », car fondée sur l’essentialisme, et psychologisante faisant des musulmans des « déviants » qui relèveraient donc d’un « un projet disciplinaire » : on n’échappe ni à la pédanterie ni à la suffisance propres à toute analyse universitaire mais cette analyse ne tient pas devant des faits, devant les faits.
Jugé et condamné par des gens qu’il considérait peut-être comme ses pairs, M. Daoud a décidé de renoncer au journalisme. L’affaire en serait restée là si la romancière franco-tunisienne Fawzia Zouari, en prenant la défense de son confrère dans Jeune Afrique, Libération et France Inter, ne lui avait donné une dimension politique. Mme Zouari approuve M. Daoud sur les viols de Cologne, « conséquence logique d’une tradition » et d’« une psychologie de la foule arabe »; elle dénonce la « fatwa laïque » dont il est victime; elle reproche à la gauche française d’instaurer « une sorte d’honorabilité de l’islamisme en France »; elle affirme enfin et surtout « qu’il y a un problème posé par l’Islam de France ».
Rien de moins. Quoi que pensent ou puissent penser par ailleurs M. Daoud et Mme Zouari, ils auront eu le mérite de poser le vrai problème. •
Nous sommes tous bien d’accord avec l’analyse et l’expression claires de Louis -Joseph Delanglade.
Quid de l’avenir,compte-tenu de cette « 5 ème colonne » de donneurs de leçon anti-française ?
Cette » 5° colonne » me fait froid dans le dos. Et quand on voit les signataires on se demande de quoi les études de sociologie et d’anthropologie sont le nom, aujourd’hui. Sinon des obscurs qui se placent. Mais dangereux, comme cet autre groupe de salopards ( des) qui vient de faire licencier ces jours ci Richard Millet de sa dernière activité chez Gallimard.
Concernant Kamel Daoud, la fatwa lancée contre lui par un iman algérien suivra son cours même si le gouvernement algérien a condamné le religieux auto proclamé.
Mais c’est vraiment une époque pourrie , puisque le soutien » sans aucune hésitation, sans faille » de Mr Valls me semble dissoner, ne serait ce qu’au regard du style qui n’est pas le sien.
Rappeler que tout est campagne de com. Et les raisons de Mr Valls sont autant de se placer lui aussi pour les présidentielles, à la manière du karcher de Sarkozy que de trouver là un allié dans son » ostracisation fébrile » . Car K Daoud en nov 2014 dans une tribune du Point associait le salafisme aux français de souche, s’appuyant sur le sens du mot salaf .
» le salafisme et le militant d’extrème droite sont la même maladie de l’époque » vouloir vivre dans son pays, sa langue, ses goûts étant équivalent pour lui à vouloir vivre et faire subir une religion comme il y a 14 siécles,dans un fantasme de pureté criminel.
Or, les français par l’histoire sont profondément impurs, heureusement, et c’est par la volonté des rois, de la langue., de leur religion…qu’ils ont pu créer une nation à laquelle, au fil des siècles, nombreux ont tenus à s’assimiler.
Cette chansonnette de K. Daoud ne me plaît pas, et on l’a retrouvée plus tard chez Bourdin avec un expert de l’islam. » mais oui, mais oui, c’est pareil.. » Déclenchant l’indignation de MLP.
Ailleurs on se plaindra que depuis le temps qu’ils piétinent, les français de souche n’aient pas encore pris les armes au risque de tuer, comme le font, décomplexés, les salaf.