Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Peroncel-Hugoz, qui fut longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, et a publié plusieurs essais sur l’Islam, travaille maintenant à Casablanca pour le 360, principal site de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà publié des extraits. Nous en ferons autant désormais, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
Rabat, mi-septembre 2011
Lalla-Aïcha, 81 ans, a rendu l’âme à Fez et a été inhumée au mausolée royal de Rabat, avec son père Mohamed V et son frère Hassan II. Elle méritait au moins ça, cette émira qui fut la première femme de la dynastie alaouite à montrer son visage (mais pas ses cheveux) en public, en 1947, à Tanger où, avec l’assentiment de son géniteur, présent, elle brossa – à 16 ans ! – un petit programme islamo-féministe quelque peu révolutionnaire. Un excité français de la presse parisienne vient néanmoins de tenter de faire croire que Lalla-Aïcha fut brimée, barrée même par Hassan II, alors qu’il en fit par deux fois son ambassadeur dans de grandes capitales : Rome et Londres. Non, ce qui a manqué à cette princesse chérifienne c’est un mariage à sa hauteur avec un monarque musulman, chérif* comme elle, type Fayçal II d’Irak, assassiné par des militaires à Bagdad en 1958 mais qui avait déjà choisi d’épouser une descendante du sultan-calife de Stamboul. Aïcha se maria avec un honnête compatriote dont elle eut deux fils et elle ne fit plus guère parler d’elle jusqu’à son décès. La nouvelle a été vite éclipsée par l’entrée sur la scène publique de la fille de Mohamed VI, Lalla-Khadidja dont c’est, cette année, la première pré-rentrée scolaire, à l’école du Palais, avec d’autres fillettes marocaines suivant le même programme : arabe et français. Les journaux du Royaume montrent la maîtresse de cette dernière langue, une Européenne genre professeur à l’ancienne, entre deux âges, classiquement habillée. Gageons que les furieuses méthodes du Lyonnais Méyrieu, mélange détonnant de marxisme et de yanquisme, et qui ont largement contribué à la décadence actuelle de l’enseignement en France, n’auront pas cours parmi les maîtres de Lalla-Khadidja… Déjà Hassan II avait tonné contre ces professeurs venus de l’Hexagone pour « tester sur les écoliers marocains » leurs théories type « méthode globale » ou « histoire compassionnelle » (esclavage, féminisme, etc…) à la place de l’Histoire nationale… •
* Chérif : selon la tradition marocaine, descendant de Mahomet.
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