Avons-nous encore un Etat ? Hormis quelques circonstances de haute tension qui permettent de décider d’autorité de proclamer l’état d’urgence, avons-nous encore un gouvernement ? Contesté, méprisé, sans base populaire, le Système politico-médiatique a-t-il encore prise sur le cours des choses ? Sur France inter, Bernard Guetta pleure presque chaque jour que Dieu fait sur l’effondrement de ses rêves les plus chers : L’Union Européenne, les printemps arabes, la démocratie partout, la paix universelle … La géopolitique réelle trahit la géopolitique légale et elle en meurt de tristesse. Il s’agit là de l’extérieur. A l’intérieur, c’est Thomas Legrand qui est, sur la même radio, le grand prêtre du Dogme et du Système. Il fallait bien cette symétrie. Et voici que, malgré son obstination et sa logique à œillères, Thomas Legrand ne peut plus ignorer le déclin, inexorable, semble-t-il, du Système. Il en résulte des chroniques matinales de profonde déploration, à la tonalité dépressive, qui constatent l’atmosphère de fin de règne, en matière politique et institutionnelle. Telle celle du 10.03 que nous reproduisons ici parce qu’elle est typique du climat régnant et qu’il est somme toute assez délectable d’entendre cette litanie de causes perdues, pour ceux que l’effondrement du Système ne ferait pas pleurer… LFAR •
Le texte de Thomas Legrand
Oui, il parait maintenant évident que la loi El Khomri sera au mieux (pour ses promoteurs) diluée dans un compromis de type édredon à réformes. Mais l’impuissance du Président se manifeste aussi avec l’affaire de la déchéance de nationalité. Vous vous souvenez que les députés avaient largement adopté un texte de compromis (pas édredon celui-là) qui prévoyait la déchéance de nationalité sans référence à la bi-nationalité, contre les terroristes condamnés, quitte à créer quelques apatrides. Le caractère indivisible de la citoyenneté était préservé, au moins, dans la Constitution. C’était, dès lors, au tour du Sénat de se prononcer. Il faut que les sénateurs votent exactement le même texte que les députés afin que le Président puisse convoquer le Congrès à Versailles pour modifier la Constitution. Le vote au Sénat va avoir lieu dans les prochains jours mais déjà la commission des lois du palais du Luxembourg a largement modifié le projet. Elle réintroduit par exemple la notion de bi-nationalité. Du coup, tout laisse penser que la déchéance sera enterrée.
Donc, là, c’est la droite qui bloque le texte…
La droite sénatoriale, oui. Et derrière ce blocage, il faut voir l’influence de la primaire, et plus particulièrement de la guerre Fillon/Sarkozy. Nicolas Sarkozy ne veut pas que son camp fasse obstacle à la déchéance, mesure réclamée de longue date par l’UMP puis LR. François Fillon, lui, veut faire échec à la réforme et à Nicolas Sarkozy. Il veut briser ce compagnonnage de circonstance et d’intérêt entre l’ancien et l’actuel président. Les amis de Fillon, très représentés au Sénat, ont donc suivi son conseil et désobéi à Sarkozy en proposant une mouture inacceptable par l’Assemblée. Si la stratégie des sénateurs fillonnistes, décidée en commission, se confirme en séance – et ce sera vraisemblablement le cas- la réforme de la déchéance, annoncée solennellement à Versailles par le président le 16 novembre, sera définitivement enterrée ! Manuel Valls aura raison de dire que c’est à cause de la droite. Mais, au passage, ce qui est paradoxale c’est que les sénateurs (donc la droite) bloquent le texte en proposant aux députés (donc aux socialistes) une mouture très proche de ce que proposait le président au départ ! Le plus absurde dans cette histoire, c’est que c’est en partie à cause de cette affaire de déchéance (qui a choqué les forces vives de la gauche) que le lien entre François Hollande et le cœur électoral de sa majorité a été rompu. Alors qu’au bout du compte l’extension de la déchéance ne se fera même pas ! Mais cette histoire a largement nourri le contexte très défavorable et de défiance, dans lequel la Loi-travail risque de s’échouer. On en arrive à ce que le Président et le premier ministre usent à ce point leur crédit, même pas en raison de ce qu’ils font mais simplement de ce qu’ils annoncent et n’arrivent pas à faire. C’est le comble de l’impuissance qui ne fait que conforter cette idée, selon laquelle, après 12 ans du Roi fainéant Chirac, 5 ans de vaine agitation sarkozienne et 4 ans de Hollande inopérant, notre façon de faire de la politique, sans doute nos institutions, sont exténuées… au bout du rouleau.
Delectable, c’est vrai,mais seulement si on ne pousse pas trop loin l’examen de ce a quoi nous assistons,et si on ne se satisfait pas de l’indéniable plaisir éprouvé a voir les imbeciles hier arrogants tomber de leurs chaises. Parceque c’est de la France qu’il s’agit! De l’avenir de son peuple,de nos descendants…….
Pouvons-nous n’attendre que de l’aggravation en cours et a venir des consequences dramatiques de la politique du Système son effondrement?N’est-il pas trop lentement perçu et compris par des masses anesthésiées par des médias trés majoritairement a son service?
Ce qui se passe sous nos yeux c’est une version a peine modifiée de la IVème République agonisante. Les deux partis qui furent dominants sous la Vème ne sont plus que de vagues agglomérats d’ambitions personnelles camouflées en « tendances » ou « courants ».
Je ne discerne pas le chemin qui mènerait rapidement au retour de la Monarchie ,,suffisamment vite en tout cas pour sauver ce qui devrait l’etre avant l’échéance du Grand Remplacement……
Sympathisant monarchiste récent,et »de raison » je place la Nation,donc le Peuple Français, au-dessus d’elle,meme si je crois de plus en plus qu’elle pourrait et devrait assumer encore,un jour, sa fonction première de garant de leur survie..
Dans le tourbillon ou nous sommes entrainés le FN est seul a porter quelques valeurs de survie,meme si la plupart des critiques qui lui sont adressées sont fondées.
De brèves delectations ne brisent pas le carcan d’angoisse qui m’enserre…….