Malika Sorel révèle un aspect peu connu de la réforme du Code du travail ; celle-ci affirme « la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses ». Pour Malika Sorel, [Figarovox du 10.03] les entreprises seront désormais soumises aux pressions communautaristes. D’autres considérations de fond nous rapprochent de cette analyse de Malika Sorel, notamment s’agissant de son rejet de l’idéologie européiste et s’agissant de son attachement aux frontières et à la nation. LFAR
L’intention était louable. Il s’agissait de faire subir une cure d’amaigrissement à un code du travail devenu obèse au fil du temps. De le rendre plus simple, plus accessible et compréhensible. Mais on se retrouve au final avec un outil de déstabilisation massive.
Le respect des commandements religieux posés comme principe supérieur à tous les autres
Dans ce projet de loi travail, chose étrange, un point fort préoccupant est passé sous silence. Nul – ou presque -, ne dénonce en effet la réaffirmation de ce qui n’est autre qu’une insécurité juridique, aussi bien pour les entreprises que pour les salariés. Dans son préambule, le projet de loi travail dit El Khomri pose comme principe essentiel le respect des commandements religieux. La liberté de pratique est totale et c’est à l’entreprise qu’il revient de motiver toute limitation ou restriction en la matière. C’est ainsi que l’article 6 stipule que « la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché. »
Comment les entreprises peuvent-elles accepter de se laisser ainsi passer la bride, alors même qu’elles sont aux premières loges pour constater et déplorer la montée en puissance, ces dernières années, des demandes liées à la pratique religieuse? Ces dernières ont même conduit au doublement du nombre de conflits, au sein des entreprises, en seulement un an, comme en atteste l’étude publiée en avril 2015 par l’Observatoire du fait religieux en entreprise et l’Institut Randstad. Si les patrons le déplorent, c’est qu’ils savent à quel point ces conflits entravent la cohésion des équipes et peuvent engendrer un climat délétère au sein de l’entreprise, sans compter le risque de glissement de certaines équipes vers un fonctionnement communautaire, comme cela a pu être constaté entre autres à la RATP. Quant aux Français, selon une enquête IFOP de décembre 2015, ils sont 76 % à se déclarer favorables à l’interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les entreprises privées.
À défaut d’instaurer la neutralité religieuse en entreprise, tant attendue aussi bien par les patrons que par les salariés, il eût fallu, faute de mieux, que ce projet de loi Travail ne mentionne rien à ce sujet pour ménager aux entreprises la possibilité de se doter d’un règlement intérieur qui leur permette de se protéger, comme ont su le faire aussi bien l’entreprise Paprec que la crèche Baby Loup.
Dans le rapport « De la neutralité religieuse en entreprise » que le Haut Conseil à l’Intégration avait remis au Premier ministre en septembre 2011, nous faisions déjà état de la gravité d’une situation à laquelle il convenait de remédier, pour peu que l’on soit attaché à ce que les entreprises ne se transforment pas en champs de bataille. La vraie question est là, et elle pose celle de l’utilité du politique lorsqu’il en vient à installer les conditions du conflit.
Le salarié « mouchoir jetable »
Cette loi Travail prétend rendre plus facile d’accès le CDI, en lieu et place du CDD. Or, lorsque l’on y regarde de plus près, ce qui est proposé est ni plus ni moins que la transformation du CDI en contrat précaire. Il suffira en effet que le carnet de commandes s’allège suite à une évolution de conjoncture ou même simplement à des erreurs de positionnement marketing de la part du management, pour que le CDI puisse prendre fin. il s’agit donc tout bonnement d’un CDIP, ou CDI Précaire. Nous connaissions déjà les salariés variables d’ajustement qui trinquent – souvent seuls – pour les erreurs de leur patron lorsque ce dernier n’a pas su anticiper les transformations de son environnement, ou s’il a commis des erreurs de gestion. Voici l’ère nouvelle du salarié « mouchoir jetable », qui ne constitue en rien un progrès. Ce projet de loi Travail est bien trop déséquilibré et injuste pour être adopté.
Dans une entreprise, tout comme dans une famille ou une nation, le lien de confiance est primordial. Il est le principal moteur de tout engagement à faire, et surtout à bien faire. Un salarié qui travaille avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ne peut donner le meilleur de lui-même. Entreprises comme salariés se trouvent perdants en fin de compte. Eu égard à la situation anxiogène dans laquelle de nombreux Français sont plongés, il n’est pas possible, aujourd’hui, d’exiger d’eux davantage. Il faut au préalable restaurer un climat de sécurité et retisser les liens de confiance.
Chat échaudé craint l’eau froide
Les élites politiques dirigeantes nous assurent que cette loi Travail ouvrirait la voie à la relance de l’emploi. Nul n’en apporte la preuve formelle mais il nous faudrait, une fois encore, les croire sur parole, comme nous les avons crues pour le projet d’élargissement de l’Union européenne, qui devait nous ouvrir la voie de la prospérité et de la paix. Force est de constater qu’en guise de prospérité, de plus en plus d’Européens vivent dans l’angoisse du lendemain et que les classes moyennes vivent dans la hantise du déclassement. Quant à la paix, elle n’a jamais été aussi précaire. Nos élites nous demandent désormais de nous habituer à vivre durablement avec la menace d’attentats comme ceux du 13 novembre, et même de plus grande ampleur. Le Président de la République n’a-t-il pas lui-même déclaré que la France était en guerre ? C’est l’un des rares domaines, peut-être même le seul, où il ne se soit pas trompé.
Si l’Europe vacille et que tant de repères s’écroulent autour de nous, c’est parce que nous n’aurions pas poussé assez loin l’intégration européenne, de même que pour résoudre le problème du chômage, nous n’aurions pas poussé assez loin la « flexisécurité ». Pour l’emploi, la réponse serait la loi El Khomri, et pour l’Europe, l’enterrement des nations qu’appellent de leurs vœux tant de dirigeants européens qui, dans un remake des Bourgeois de Calais, abandonnent les clés de nos frontières à la Turquie tout en déposant à ses pieds, en guise d’offrande, quelques milliards d’euros et la suppression des visas pour ses 75 millions de ressortissants.
Est-ce en augmentant les doses du traitement que l’on peut espérer en faire disparaître les effets secondaires indésirables ? Si un tel conseil vous était prodigué par votre médecin, persisteriez-vous à placer votre santé et votre bien-être entre ses mains ? Comme le disait si bien Octave Mirbeau: «Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais au moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit. » Et vous, êtes-vous plus moutonnier que les moutons ? •
De la liberté de culte quipeut entrainer des abus vous passez à l’employé » kleenex » et là je ne partage pas votre point de vue car lorsqu’on a un employé sérieux professionnel et efficace le but est que l’entreprise fonctionne et pour le patron il n’est pas question de changer. En revanche pour celui qui n’est pas satisfait du travail le fait de pouvoir en retrouver facilement grâce à une plus grande souplesse d’embaûche est utile et donc valable. Les pays anglo-saxons l’ont compris ; ainsi autrefois où les lois êtaient plus souples nous avions plus de chances d’emploi. Pouvoir embaucher quand les affaires marchent et se séparer des employés les moins performants permettraient aux jeunes entrepreneurs de se lancer avec moins de soucis. Nous sommes dans une époque où la sécurité n’existe pas et ce n’est pas qu’une affaire européenne.
Je suis d’accord avec votre premier commentaire, sur les risques mortels, selon moi, que ferait courir le droit de manifester ses convictions religieuses (et j’ajouterais politiques) en entreprise pour les entreprises.
Une entreprise est une unité de production économique, qu’elle soit industrielle ou de services. Tous ses membres (salariés de toute nature) doivent consacrer tout leur temps et énergie dans les fonctions qu’ils ont accepté d’assumer par contrat passé avec leur employeur, dans le but de faire prospérer l’entreprise pour le bien de tous qu’il s’agisse des salariés, des actionnaires et de l’Etat pour finir qui y trouve son compte par les impôts qu’il perçoit au passage.
Manifester ses convictions religieuses de façon forcément voyante est inacceptable car cela conduit inévitablement à créer des tensions énergivores sinon pires parmi le personnel.
Une entreprise devrait être considérée comme un lieu de neutralité absolue en matière d’expression de conviction religieuse ou politique. Penser autrement et promouvoir une soit disant liberté de manifestation à ces égards dans l’entreprise répond à un désir de démolition de toute harmonie entre les salariés sur une base de la neutralité et de l’indifférence bienveillante. Dans l’armée US, sur le sujet de l’homosexualité des militaire, la doctrine a été « Don’t ask, don’t tell ». Cette position me paraît empreinte de beaucoup de sagesse préventive.
Depuis plus de quarante ans, la société française se politise à l’extrême et ceci me paraît très mauvais.
A mon humble avis, la politique n’est que l’expression des pires instincts de l’homme: l’envie, la jalousie et pour finir la haine de l’autre.
je suis d’accord avec Malika, nous sommes devenus des moutons et nous votons ceux qui nous trompent, et ce malgré leur inculture politique ou pour maintenir leurs aisances dans les palais royaux. Il faut être aveugle pour ne pas voir que l’ U.E .et nos gouvernants tous confondus nous préparent a être un pays islamisé. Demain l’Amérique, la grande Russie viendront nous délivrer, pardon nous coloniser. Les Français confondent l’ Europe des nations, celle des peuples et donc du social avec ce machin , cette association l’UE qui ne voit que par l’argent et donc nous considère comme des mouchoirs , dixit l’homme universel. Non l’homme n’est pas universel, c’est son intelligence , son esprit qui est universel.Par contre mes médias sont bien à la solde des prétentieux gestionnaires et les français sont devenus des pleutres, car demain c’est déjà aujourd’hui.
Toute loi républicaine a sa pépite qu’on ne trouve souvent que quand elle a servi longtemps. Je n’avais pas lu celle-là mais je peux dire que la phrase relevée par Maika Sorel « la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses » est la pépite. Pépite d’autant plus aveuglante pour les républicains, que nul n’en connait ou ne veut en connaître les effets pervers. C’est le syndrome du mouton qui part à l’abattoir. Ici les accords d’Évian de 1962 ouvrent les portes d’un pays vaincu aux ressortissant privilégié d’un pays vainqueur. Là c’est la réunion des familles qui en découle avec le poids de la charité chrétienne d’une Église tétanisée par la mauvaise conscience. Et enfin c’est la torpille dans le monde du travail d’où les musulmans seront exclus sur leurs noms et leurs faciès et les chefs d’entreprise condamnés par S O S racisme.
Quand la Finance – qui s’acharne contre la Fille Aînée de l’Église – veut faire passer une loi destructrice du tissu social, elle utilise la gauche comme suppositoire à la vaseline pour entuber le peuple français.
Le bien commun c’est le gouvernement chrétien. Le contraire c’est la République.
Au moins ne votez pas disait Soljénitsine, si vous n’êtes pas d’accord.
Le gouvernement