A droite, c’est déjà l’embouteillage sur la route pour 2017. Il ne se passe pas de jour sans qu’un cacique des Républicains se déclare prêt à se lancer dans la course. Le règne apparemment finissant de Sarkozy inspire les ambitieux, même les plus médiocres, comme dans Le Lion devenu vieux de La Fontaine.
À DROITE, CHACUN PENSE AVOIR SA CHANCE
C’est que le retour de l’ancien chef d’Etat s’apparente désormais plus à celui, pathétique, d’un prestidigitateur démodé dont les tours n’arrivent plus à faire illusion, qu’à celui du sauveur de la patrie — ou plus modestement de la droite libérale. Comment le vide créé par la perte du chef, dont l’existence est consubstantielle à la culture néogaulliste, ne créerait-il pas un appel de candidats à la succession toujours plus nombreux ? D’autant que chacun pense probable la défaite de Hollande ou de tout autre candidat socialiste, peut-être dès le premier tour, ce qui rendrait encore plus aisée la victoire dans l’éventualité d’un duel au second face à Marine Le Pen. Dès lors chacun — même l’âne de la fable — pense avoir sa chance, s’il passe l’épreuve des primaires. Les Français ne donneront-ils pas en 2017 la victoire à n’importe quel impétrant issu des Républicains plutôt que de rempiler avec Hollande ou un autre socialiste ou de prendre le risque de confier les rênes de l’Etat à l’ « extrême droite » ?
Certes, les primaires sont à l’heure actuelle préemptées par Juppé, qui joue la carte centriste : si les media souhaitent à ce point sa victoire qu’ils la font croire inéluctable, c’est qu’ils voient, non sans raison, en lui le meilleur des hommes de paille de l’oligarchie, sa personnalité, totalement lisse sur le plan idéologique, ne laissant rien soupçonner d’imprévisible. Mais tout autre ferait finalement l’affaire, puisque aucun candidat des Républicains ne souhaite remettre la France sur la voie de l’indépendance. Tous veulent au contraire la soumettre toujours davantage au Moloch bruxellois, qui n’est lui-même que le courtier de l’impérialisme américain, comme le montrent les négociations du traité transatlantique, dont le seul but est la dissolution des nations européennes dans un grand tout commercial sous hégémonie américaine.
LA GAUCHE DANS UNE IMPASSE
Quant à la gauche, elle n’en finit pas de se dissoudre dans son impasse idéologique. Son abandon de la cause du peuple, défini au plan sociologique comme la communauté des travailleurs, pour celle, complémentaire, des marchés et des « migrants », sa conversion de l’internationalisme au mondialisme libéral-libertaire rendent désormais son existence sans objet — d’où la difficulté que rencontre l’exécutif à faire passer la loi El-Khomri. Autour de Martine Aubry ou de Mélenchon, une gauche qui se déclare plus authentique cherche, assurément, à subsister. Mais comment n’aurait-elle pas perdu les travailleurs et de façon générale les Français par son immigrationnisme forcené, qui fait d’elle l’idiote utile des marchés, et son soutien aux transformations sociétales, qui rebutent foncièrement une culture populaire, bien plus conservatrice que la bourgeoisie branchée ?
Quant à son invocation à la laïcité, qu’est-elle d’autre qu’une tentative désespérée de colorer des sacro-saintes valeurs républicaines un communautarisme militant ? Il en est ainsi du « Manifeste pour une printemps républicain » — « républicain », non pas français — qui, publié dans Marianne du 11 mars, regroupe notamment des anciens combattants de Mai-68, une ministre récemment licenciée, des sociologues de gauche et des chiens de garde, bien connus, de l’oligarchie. Sous une logorrhée laïciste et universaliste, les auteurs du manifeste laissent surtout percer un communautarisme aussi imprécis que large — personne ne doit se croire oublié. Comment en serait-il autrement quand l’impasse politique et culturelle à laquelle bute la modernité exige de trouver un nouveau contenu militant à la laïcité, dans l’espoir de canaliser les revendications islamistes ? Et ce nouveau contenu militant, c’est ce « vivre-ensemble » qui repose sur une conception schizophrène du citoyen, « laïque universaliste » dans l’espace public et identitaire chez lui, conception qui n’est, somme toute, que le renoncement à une citoyenneté fondée sur un être commun, car partageant une civilisation commune, et donc à la France comme nation historique et pays réel, au profit de cette « République de la diversité » que veut instaurer le pays légal.
LA QUESTION D’UNE CANDIDATURE PATRIOTE
C’est donc aux conditions du redressement national qu’il convient de s’attaquer d’urgence. Dans la perspective de l’échéance de 2017 ? Oui. Non qu’à l’Action française nous tenions subitement une échéance électorale, fût-elle la présidentielle, pour l’alpha et l’oméga du salut de la France et que nous nous mettions à rechercher les conditions d’une « bonne république » : nous la savons impossible. Mais parce que nous obéissons, depuis notre création, à un double devoir : tout faire pour ramener l’héritier et, en attendant, sauver l’héritage. Or l’élection présidentielle, sous la Ve République, est devenue le rendez-vous politique majeur. L’ignorer, c’est tout simplement renoncer à peser sur les événements et, par cette abstention, faire la politique du pire, qui est, comme Maurras nous l’a toujours enseigné, la pire des politiques. Autant dire que la question d’une candidature patriote se pose. D’aucuns jugent le candidat, ou plutôt la candidate, déjà toute trouvée. Or nul(le), quels que soient son exposition médiatique ou ses résultats électoraux, ne saurait monopoliser le combat patriote, surtout lorsqu’on laisse de côté toute une frange des Français qui n’attend qu’un signe pour se détourner d’une droite parlementaire inféodée à la logique libérale-libertaire. Ni un discours anxiogène sur l’Europe, qui, si fondé soit-il, fait fi de la logique de l’opinion publique, qui n’aime rien tant qu’être rassurée, ni un discours ringard au plan économique, qui laisse de marbre les patrons du CAC40 mais indispose ceux qui font l’emploi en France, à savoir les dirigeants des TPE et PME, ni un discours à géométrie variable au plan sociétal — jeu auquel, d’ailleurs, Sarkozy a laissé plus de plumes qu’il n’a gagné d’électeurs — ne sauraient rassembler une majorité de Français.
L’économiste Jacques Sapir, depuis plusieurs semaines, presse Marine Le Pen de renoncer à ce qui faisait, du moins aux yeux de l’opinion publique, la spécificité du FN, à savoir la préférence nationale — rebaptisée priorité nationale —, tout en l’appelant à une « clarification » sur la laïcité — on devine dans quel sens : bref, enfoncer le coin entre Philippot et Marion Maréchal-Le Pen et choisir le premier contre la seconde. C’est à cette seule condition, d’ailleurs fort humiliante pour elle, que la représentante du premier parti de France aurait la permission de rejoindre un « Front de libération nationale » d’inspiration post-marxiste, c’est-à-dire de sauver, par l’appoint de ses forces militantes, une extrême gauche institutionnelle en voie de dissolution. Ce piège, qui aurait pour effet de neutraliser le Front national au plus grand profit de l’oligarchie, il n’est pas impossible qu’il se referme sur celui-ci, entraînant de nombreux patriotes dans l’impasse. C’est dire combien c’est le régime des partis lui-même qui est funeste.
En lançant, dès ce numéro, auprès d’hommes politiques, d’intellectuels ou de religieux, une grande enquête sur les conditions du redressement national, l’Action française entend peser sur le débat politique dans les prochains mois. Sinon pour faire gagner la France — c’est impossible en république —, du moins pour éviter le pire. •
L’Action Française 2000
Belle analyse, bravo. Mais la France profonde, celle qui vote, est encore aux antipodes de cette réflexion; quant à la masse qui a abandonné les urnes. Le petit peuple est divisé par les mensonges de nos politiques républicains et ces mensonges durent depuis la révolution, en passant par les deux grandes guerres et les guerres de décolonisation; et ils ne font que s’accentuer , il faudra être précis et donner les vérités mesurables pour atteindre leur esprit. Quel français a compris que la France dans l’UE n’avait plus d’autorité, que l’immigration était voulu, que le travail sous payé était institué par le biais des annexes des grandes entreprises sous contrôle de l’état, implantées dans les pays en Europe à bas salaires. Que notre France avait totalement perdu sa liberté et que nos politiques n’étaient que des mauvais comédiens aux ordres de l’universalisme commercial mondial. La France ne sera sauvée que si tous les Français le désirent, Je crains que: les fiers Gaulois ne soient plus…
Il nous faut sauver l’héritage; C’est donc dans un esprit d’ETAT que nous devons agir et non par état d’esprit ; C’est à dire qu’il nous faut construire et agir par ce qui rassemble et non par ce qui divise pour l’élection présidentielle de l’année prochaine.Or Ph. de Villiers avec toutes les qualités qu’il a, ne fait plus de politique active,n ‘a plus de partis, ne se présente pas et se présenterait il que ce serait trop tard,Dupont – Aignan ne représente qu’une minorité et n’ a aucune chance ,les autres n’en parlons même pas Il ne reste plus que Marine Le Pen si l’on veut sauver l’héritage et ce n’est pas gagné; Chacun avec sa personnalité , nous devons donc la soutenir et arrêter ces tergiversations inutile .2017 C’est demain nous n’avons plus le temps
Nous voilà bien servis avec ce conseil !
Est-il sérieusement recommandable de songer-sans tergiverser,bien sûr-, à poursuivre jusqu’en 2022 la nocivité et la médiocrité des institutions républicaines,lesquelles ont déjà ,par 5 fois, apporté la preuve de leur lamentables et déshonorants méfaits pour la France et les Français ?
La loi imbécile du nombre est l’alliée redoutable,parce qu’électoraliste,de cet état de choses,dont la gauche française au pouvoir est l’aboutissement normal,inéluctable même !
Lorsqu’on songe à l’avenir du pays de nos enfants,il ne convient pas de jouer au Père Noël ou à la roulette des mortels.
Il nous faut sauver l’héritage ;C’est donc dans un esprit d’ETAT et non par état d’esprit que nous devons voter l’année prochaine,c’et à dire qu’il nous faut construire et agir par ce qui rassemble et non par ce qui divise ;L’élection est maintenant proche et nous n’avons plus le choix; Ph. de Villiers,malgré toutes ses qualités s’est plus ou moins retirer de la vie politique active et n’a plus de partis, d’ailleurs il ne se présente pas; le ferait il que se serait trop tard ,Dupont-Aignan ne représente qu’une infime minorité et n’a aucune chance, les autres n’en parlons pas. Concluez vous même,il ne reste que Marine Le Pen et tout doit être entrepris pour la soutenir chaque mouvement soulignant sa propre personnalité ;Elle est notre chance de sauver l’héritage et ce n’est pas gagné.Il n ‘y a plus de temps à perdre en vaines tergiversations
C’est pour moi une chose très curieuse que vous puissiez imaginer que l’élection de Marine Le Pen serait en soi décisive pour sauver l’héritage. Aucune élection n’est à cet égard décisive, me semble-t-il. Je ne dis pas qu’elle ne peut avoir aucune utilité momentanée. Quant à sauver l’héritage, il faudrait, je crois, beaucoup plus qu’une élection !
Tout ce que vous dites MM Jaquier et Haizet est parfaitement juste mais la question était « :La Présidentielle:La question d’une candidature patriote » ;Je tentais seulement de répondre à cette question
A Jean-Pierre Lussan
Bien compris. Merci.
Je comprends bien qu’avant de relancer « l’enquête », il faut avoir l’air de ne as encore avoir fait son choix. Cependant une lucidité minimale conduit à constater que les candidatures « patriotes » auront du mal à atteindre le pluriel. M. Dupont-Aignan cherche trop à se démarquer pour oser l’originalité. Quant à Marine, si l’on peut critiquer son programme économique, envisager qu’elle puisse renoncer la préférence nationale paraît eu pertinent: elle l’a encore défendu bec et ongles jeudi dernier au Québec. Ce serait bien, effectivement, de pouvoir constituer une palette d’hommes politiques de bonne foi, qui nous donnerait la hauteur et la faculté d’arbitrer, au moins dans l’absolu. Mais c’est hélas une illusion: tous les candidats sont tenus serrés et ne peuvent secouer leur laisse sans être sanctionnés par l’oligarchie.
« La politique du pire est la pire des politiques », il faut « sauver l’héritage » etc. De quel héritage parle-t-on et au bénéfice de qui? Qu’est ce que ces arguments? On nous les sert à chaque élection présidentielle. On voit ou cela nous a mené.
M.Bastet à raison, il pose la question fondamentale. C’est quoi , pour chacun de nous l’héritage. Si l’héritage c’est retrouver la société ou le travail reconnu porte rémunération qui donne la liberté à chaque homme. Si c’est refuser cet universalisme que pratique notre oligarchie de gauche qui nous entraîne vers un chômage de masse pour longtemps, on parle déjà de salaire universel pour chacun de nos enfants, en enrichissant le plus riches de la planète. Si la politique contraire à celle de l’oligarchie actuelle était de redonner espoir aux jeunes par l’engagement de tout le pays dans les innovations informatiques. Si c’est redonner un pouvoir politique de la France, afin de palabrer d’égal à égal avec tous les pays du monde; Si c’est donner une puissance intellectuelle à la France qui conduirait une Europe des pays au lieu de ce machin incompréhensible de l’U.E. Si c’est redonner le pouvoir local aux pays , régions et communes pour tout ce qui concerne la vie des hommes. Si c’est pour remettre les pouvoirs régaliens à tout ce qui doit être considéré uniforme dans l’ensemble du pays. Si tout cela est bien présenté,et donc bien compris par les gens de France, jeunes, femmes et hommes de ce pays et de l’Europe, le souverain trouvera sa place. Et si vous proposiez non un homme comme le veut l’héritage, mais un couple, uni dans l’effort de redresser la France.