Par cette phrase, c’est tout un pays qui relève la tête, assumant tranquillement son identité
par Gabrielle Cluzel
Une excellente chronique qu’on ne peut qu’approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 30.03
On ricane. On se paie leur tête. On se moque de leur mâchoire chevaline, de leur cuisine improbable, de leurs ressortissantes mal sapées. On dit d’eux qu’ils sont l’ennemi héréditaire. Er merde pour le roi d’Angleterre ! On jure qu’on ne leur pardonnera jamais Mers el-Kébir, ni Waterloo, ni Trafalgar, ni Azincourt, ni surtout la petite Jeanne, dont on vient d’ailleurs de leur piquer l’anneau, parce que c’est nous les plus beaux. Ils veulent le récupérer, ils peuvent aller se brosser.
Mais parfois, on les jalouse. On les envie. En plus de l’anneau, ils ont dû garder par-devers eux un autre trésor caché que nous autres avons bazardé : un restant d’âme.
« Oui, nous sommes un pays chrétien et fier de l’être », a dit le Premier ministre David Cameron le jour de Pâques. « Au cœur de toutes les actions de gentillesse et de courage, il y a les valeurs et les croyances qui ont fait de notre pays ce qu’il est. Des valeurs de responsabilité, de travail, de charité, de compassion, la fierté de travailler pour le bien commun et d’honorer les obligations sociales que nous avons les uns pour les autres, pour nos familles, pour nos communautés. Nous chérissons ces valeurs. Ce sont des valeurs chrétiennes. »
On ne mesure pas la force symbolique de cette déclaration, qu’il serait faux d’interpréter comme des vœux obligés à destination d’une communauté.
Par cette phrase, c’est tout un pays qui relève la tête, assumant tranquillement son identité.
Par cet hommage rendu à la religion qui a imprégné son humus et fait fleurir ses valeurs, c’est tout un pays qui se réarme culturellement – pour ne pas dire spirituellement -, préambule indispensable, dans le combat contre les islamistes, au réarmement militaire : le premier champ de bataille, celui sur lequel l’Occident, impuissant, désorienté, tombe comme à Gravelotte, est ce terrain impalpable.
Par cette reconnaissance, c’est tout un pays qui est concerné, et pas seulement la partie croyante ou pratiquante de celui-ci, car il en est de la culture religieuse comme de la culture générale : c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Un missionnaire se plaisait à raconter que si l’on n’aimait rien tant, en Afrique, que confier la gérance des entreprises à des Occidentaux, c’était parce qu’on les savait pétris de ces valeurs bénédictines que sont la ponctualité, la rigueur, l’amour du travail bien fait, quand bien même les gaillards en question ne croyaient ni à Dieu ni à diable.
« Quand nous voyons, en 2016, des chrétiens être persécutés pour leur foi en d’autres parties du monde, nous devons nous affirmer aux côtés de ceux qui pratiquent leur foi avec courage », a encore rajouté Cameron, en ce week-end de Pâques au cours duquel, à Lahore, des dizaines de chrétiens pakistanais ont été assassinés.
Et cette identification, cette mise en avant de leur passion comme aiguillon pour nous affirmer enfin, vaut mille marques de compassion. Compassion dont n’a pas été seulement capable de faire montre notre gouvernement qui, évoquant les attentats pakistanais, a soigneusement évité le mot « chrétien »…
Nous ne leur rendrons pas l’anneau. Mais on peut leur filer en échange tout un lot de veaux, de sots, de zozos, de manchots. Inutile, ceux-là, de les mettre aux enchères : ils ne valent pas cher. •
Ecrivain, journaliste
Puisque les Français ont pris l’habitude de copier ce qui se fait à l’étranger, il serait bon qu’ils se souviennent que la FRANCE est la Fille ainée de l’Eglise, et
N O N la fille publique de l’islam