par Daoud Boughezala
rédacteur en chef de Causeur
S’il est plusieurs façons possibles d’être et agir en royaliste – pourvu de ne pas nuire à l’objectif poursuivi – cet article en est un exemple. Intéressant, honnête et bien écrit, comme d’ordinaire les articles de Daoud Boughezala. LFAR
Ils étaient venus, ils étaient tous là à Saint-Germain-des-Prés ce samedi 26 mars pour honorer un couple de grands résistants en inaugurant la place Mireille-et-Jacques-Renouvin : le maire de Paris Anne Hidalgo, le député frondeur Pascal Cherki, l’adjointe communiste Catherine Vieu-Charier et le maire LR du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq. Quelque 250 quidams, parmi lesquels des militants d’Action française, des membres de la Nouvelle Action royaliste fondée par Bertrand Renouvin, mais aussi Gabriel Matzneff et Lorànt Deutsch côté people, vibraient au son du Chant des partisans.
Jean-Pierre Lecoq a longuement rendu hommage au camelot du roi et compagnon de la Libération Jacques Renouvin qui avait participé « à tous les chahuts et bagarres décidés par Léon Daudet et Charles Maurras » dans sa jeunesse avant de se retourner contre ses anciens maîtres, à la signature des accords de Munich en novembre 1938. Le futur héros de guerre gifla publiquement le président du Conseil, Pierre-Antoine Flandin, après que celui-ci avait envoyé un télégramme de félicitations à Hitler.
Non sans courage, Anne Hidalgo a reconnu la filiation « patriote » et « monarchiste » d’une branche de la Résistance qui s’était élevée contre « la démission de Charles Maurras face à la menace allemande ». Engagé volontaire la guerre venue, prisonnier des Allemands puis résistant FFI après l’armistice, Jacques Renouvin rencontra une dénommée Mireille Tronchon lors d’un sabotage antipétainiste. Particulièrement inspiré, le maire de Paris est longuement revenu sur cet amour né au cœur de la Résistance, entre une jeune démocrate-chrétienne et un « fervent catholique » monarchiste qui multiplièrent les opérations punitives anticollabos. Arrêtés en Corrèze par la Gestapo un jour de janvier 1943, ils se marièrent en prison avant de se séparer, Jacques mourant d’épuisement dans le camp de Mauthausen tandis que Mireille allait donner naissance à leur fils Bertrand, figure du royalisme de gauche.
On connaît le mot de Clemenceau, « la Révolution française est un bloc » ; on peut en dire autant de la Résistance. Si on avait épuré sa mémoire des admirateurs de Staline, des royalistes germanophobes et autres nationalistes tenant d’une France éternelle, l’armée des ombres serait réduite à peau de chagrin. C’est pourquoi le Front républicain, le vrai, devrait s’étendre jusqu’aux royalistes ! •
Le « front républicain », le vrai, s’étendant jusqu’aux royalistes? Pourquoi pas, à condition qu’il ne commence pas aux socialistes qui ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et duquel les pires collabos sont issus, aux communistes alliés des nazis durant le pacte germano soviétique etc. Vous verrez qu’a cette condition le « front républicain », le vrai, ne comportera pas grand monde.
On ne commence jamais un rassemblement en jetant des anathèmes à l’égard de tel ou tel, fût-il socialiste, parce que l’Histoire est plus complexe en effet des royalistes ont aussi failli au patriotisme entre 1940 et 1944 notamment leur chef Charles Maurras qui a soutenu jusqu’au bout le traitre et collaborateur, à l’occupant nazi, en chef le Maréchal Pétain.
Je vous invite à lire le livre de François-Marin Fleutôt « Voter Pétain? » pour vous modérer vos analyses.
On ne bâtit pas non plus l’unité nationale avec cette rancœur, ce manichéisme, ces leçons péremptoires. Lisez ou relisez donc le Vichy de Robert Aron, juif qui n’a pas cette vision simpliste, ou les volumes d’Amouroux, érudits et objectifs. Voyez les amitiés conservées de Mitterrand. N’ignorez pas ce que ce dernier a dit un jour à Attali : « Les choses n’ont pas été aussi simples que vous le croyez ». Vous pourriez y réfléchir avant d’asséner vos leçons de moraline suspecte. Quant aux véritables traitres, les politiciens fuyards de 1940, ils ont tranquillement repris leurs places après le grand conflit et sans opprobre … Le conformisme finit pas lasser.
Quant à Anne Hidalgo sait-elle de qui et de quoi elle parle lorsqu’elle proclame « la démission de Charles Maurras face à la menace allemande ». C’est assez comique de vouloir mettre sur les épaules de Maurras, antiallemand de toujours – jusqu’à l’excès – la démission du régime lui-même. Il s’agit de la République …
Article honnête selon LFAR !
c’est ignorer que l’AF a approuvé Munich,mais comme une honte nécessaire vu l’état de la France.Juin 1940 lui a malheureusement donné raison.
Quant a Flandin , Maurras a vivement condamné sa lettre honteuse.
Lisez l’AF sur gallica le site de la Bibliotheque nationale !!
Avec des amis comme vous pas besoin d’ennemi
Y a-t-il un lien familial entre le héros de la Résistance Jacques Renouvin et l’historien Pierre Renouvin? Merci par avance de vos réponses.
Nous n’ignorons rien des positions de l’AF en général et Maurras en particulier, que vous rappelez ci-dessus. Nous les approuvons d’ailleurs parfaitement. Nous ne reprenons pas à notre compte tous les termes de l’article de Daoud Boughezala, encore moins ceux d’Anne Hidalgo qu’il rapporte. Nos lecteurs sont assez grands pour rectifier ce qui leur paraît devoir l’être. Sans qu’il soit besoin de faire la leçon …
Pour ma part, je ne sais pas s’il y a un lien familial entre Jacques et Pierre Renouvin. Quoique cela semble assez probable. Il se trouvera bien un lecteur pour le dire.