Jacques Julliard médite ici brillamment sur la violence des sociétés multiculturelles [Le Figaro 4.04, extrait]. Le diagnostic qu’il pose, avec force, lucidité et réalisme n’est guère contestable. Ce n’est pas que « la juxtaposition sur un même territoire de communautés différentes » doit toujours être redoutée, toujours être créatrice de violences, c’est que l’on se trouve en un tel cas lorsque les communautés en présence se rattachent à des civilisations, des mondes trop différents, trop radicalement antagonistes même, pour ne pas créer une explosion en forme de tragédies plutôt qu’une harmonie. Et tel est en effet le résultat d’un multiculturalisme où le présence de l’Islam est massive et a, parmi nous, ses défenseurs conscients ou non. Accord donc, avec Julliard, sur ce premier point. Sa conclusion, en revanche, est déroutante. Est-ce vraiment d’universalisme – fût-il chrétien – dont la France d’aujourd’hui a besoin ? A fortiori s’il s’agit de l’universalisme des Lumières ou de la Révolution française qui a ensanglanté le monde. D’universalisme – il est vrai de basse inspiration – la France nous paraît gorgée, saturée, profondément anémiée. Claude Lévy Strauss nous conseillerait plutôt de cultiver notre identité et Jean-François Mattei, avec Platon, de retrouver le chemin qui conduit chez nous. Telle nous paraît être l’urgence. Lafautearousseau
Le communautarisme est une immense faillite
Les attentats de Bruxelles ont-ils sonné le glas du communautarisme? Ce serait trop beau. Certes, la preuve par Molenbeek et Schaerbeek a été apportée qu’à laisser se constituer des ghettos ethniques au cœur des cités, on joue notre liberté et notre sécurité à la roulette russe, ou plutôt islamiste. Mais la culture de l’excuse a encore de beaux jours devant elle. Quand on ne trouve à l’action des terroristes que des mobiles légitimes, tels que la frustration, le refus de la discrimination et des fractures sociales, le désir de «socialisation» (sic), sans parler du « contexte international », on n’est pas très loin de leur donner raison (ainsi Corinne Torrekens, directrice de DiverCity, un groupe de conseil en sciences sociales et politiques lié à l’Université libre de Bruxelles, Libération, 24-03-2016). Il faudra encore beaucoup de crimes et de souffrances pour que l’on admette que le « vivre ensemble », cette expression inepte, indécente, derrière laquelle on camoufle l’apartheid des cultures, n’est qu’une blague, une blague sanglante.Nos sociétés sont multiculturelles et sont vouées à le devenir un peu plus chaque jour. La rapidité, le bon marché des transports, les énormes écarts de prospérité entre les nations font que les pays riches d’Europe et d’Amérique sont en train de devenir des mosaïques ethniques, tandis que les pays pauvres conservent pour l’essentiel leur identité. Pour les pays d’accueil, le communautarisme est une solution de facilité et une marque de candeur extrême. Pour permettre au migrant de « conserver ses racines », on somme le pays d’accueil de renoncer aux siennes, ce que les populations locales n’acceptent pas ; elles ont l’impression d’être déracinées sur leur propre sol.
Monsieur JULLIARD,
Vous avez tout doit, il y a de plus en plus de personnes en vue qui désormais nomment ce qu’une majorité de gens disaient depuis plusieurs décennies.
Il faut impérativement, rapidement et radicalement revenir en arrière.
Le diagnostic est exact, hélas à la portée de tous. Mais posons nous la question :si l’idéologie de la révolution française et des lumières n’était pas à la source de cette guerre civile, alimentant la guerre de tous contre tous , au nom d’une égalité ravageuse revendiquée, ce que explique Chigalev dans » les démons » , expliquant qu’elle conduit à la mort de tous part tous ,légitimant aussi la violence comme fondatrice du lien social et non la reconnaissance de nos vocations qui ne sont pas superposables à moins de tuer toute vie en société ?
L’idéologie conduisant à l’idolâtrie de soi est bien la matrice du totalitarisme, de l’extinction de l’autre, relisons R. Girard « Achever Clausewitz et un historien italien complètement inconnu , mort en 1944, Guiegliemo Ferrero qui montre le lien entre la Prise da Bastille et deux siècles de guerre civiles européennes .
Ecoutons Hans Scholl cantonné en Russie écrire dans son carnet en août 1942 6 mois avant son exécution : Le nihilisme spirituel a été un grand péril pour la culture européenne. Mais des qu’il a connu son ultime conséquence dans la guerre totale, à laquelle nous avons fini par succomber et où il a voilé le ciel magnifique sous une mer de nuages gris, il a été vaincu. Après le néant, plus rien ne peut venir. Mais il faut bien que quelque chose arrive, parce que toutes les valeurs ne sauraient être détruites chez tous les hommes, et qu’il existe toujours des gardiens pour rallumer la flamme, et la transmettre de l’un à l’autre, jusqu’à ce qu’ une nouvelle vague de renaissance submerge la terre.. Le voile gris des nuages sera pour ainsi dire déchiré par le soleil d’un nouveau réveil religieux.
Jacques Julliard est chrétien et il a lu Dostoïevski ; qu’il comprenne ou accepte de voir que la seule relation fondatrice à l’autre fondatrice est de voir en lui l’image de Dieu qu’il nous renvoie et que toute idéologie même universaliste , qui ne lui reconnait cette vocation conduit à la catastrophe , car elle prend sa source dans une idolâtrie, un narcissisme qui peut conduire qu’à ce que George Nivat appelle « l’inceste adelphique « dans son dernier livre.sur la Russie.
Derrière la grimace le terroriste islamique nous renvoie « Nolens volens » notre nihilisme violent qui l’a aussi nourri.
Balayons devant notre porte
Nous avons en effet exprimé, nous aussi, nos réserves, sur la conclusion de Jacques Julliard.
« Tant d’étincelles et si peu de dynamite » E. Von Salomon « Les Réprouvés »
La France et les Français n’ont que faire d’un soit-disant « humanisme laïc »(!),si contraire à ses gênes chrétiennes bimillénaires,à son Histoire,à son unité,à son avenir !