Dans son dernier essai, Le monde au défi, Hubert Védrine fait le constat de l’impuissance voire de l’inexistence de la communauté internationale. Il dresse un vaste et éclairant panorama de l’état du monde et des illusions perdues du marché, de la mondialisation heureuse et de l’Union européenne. Secrétaire général de l’Élysée sous François Mitterrand et ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002, Hubert Védrine se distingue par sa finesse d’analyse et sa connaissance précise des dossiers. Loin des incantations et de la dialectique binaire qui tend à remplacer la géopolitique, il défend, à la manière d’un Bainville, une vision réaliste et pragmatique de la politique étrangère. Il plaide pour « un retour au monde réel, et inévitablement à la realpolitik, moins néfaste que l’irreal politik.» Lafautearousseau en publie au fil des jours des extraits choisis par Vincent Trémolet de Villers pour Le Figaro [8.04]. LFAR
Le Monde de Babel
Mais que fait la « communauté internationale » ? Confrontés que nous sommes au spectacle chaotique du monde qui aggrave la confusion des idées, cette question lancinante vient naturellement à l’esprit. Réponse: rien ou si peu. Comment pourrait agir une communauté internationale qui n’existe pas encore en 2016, ou à peine ? C’est un noble objectif mais toujours pas une réalité. Comment est-ce possible soixante-dix ans après la fondation des Nations unies dont on a célébré l’anniversaire en automne 2015 ? L’expression « communauté internationale » est tellement courante qu’elle en est presque devenue un tic de langage dans les médias, la classe politique, les ONG et les communiqués des sommets multilatéraux… Pourtant, elle correspond bien peu à la réalité, chaque jour observable, d’une Babel après la chute des illusions. ♦
Le monde au défi, Fayard, 180 p.
Anna sur Riche « Grand Entretien » Sonia Mabrouk et…
“Bravo à Henri !”