par Gérard Leclerc
C’était vraiment faire preuve d’un optimisme déraisonnable que d’escompter du mouvement intitulé Nuit debout un renouveau de la politique, ou simplement de son expression. Contrairement aux espoirs d’un Gaël Brustier, qui avait cru voir se dessiner Place de la République l’amorce d’une réplique du Podemos espagnol, on est obligé de constater que cette offensive, qui fait pourtant si peur au gouvernement, est promise à l’échec dès à présent. Cela n’aura même pas été une parodie de Mai 68. L’époque n’est plus la même, une crise sans fin s’est substituée à la croissance des Trente Glorieuses. Et puis le climat intellectuel à changé du tout au tout. Il y a un demi-siècle, on vivait encore, du moins une partie notable de la jeunesse intellectuelle, en pleine eschatologie marxiste. Les groupuscules gauchistes, qui avaient encadré la révolte, étaient tous tributaires du souvenir de la révolution bolchévique, dont on avait célébré le cinquantenaire un an avant 1968.
Certes, il y avait déjà une modification perceptible, détectée par Maurice Clavel. Le langage de 68 était marxisant, mais il voulait dire autre chose que Marx. Quand le situationnisme s’en mêlait, on comprenait que changer la vie, ce n’était pas mettre ses pas dans ceux du camarade Lénine. C’était quand même croire à des lendemains qui chantent. On n’en est plus là, aujourd’hui. Le gauchisme soixante-huitard n’a plus de raison d’être. Alors quoi ? Quelle idéologie viendra donner une formule crédible à des aspirations qui s’expriment de la façon la plus confuse ?
La seule efficacité de Nuit Debout aura été de mettre plus encore en difficulté un gouvernement de gauche, qui cherche désespérément une issue à l’impasse infernale dans laquelle il se trouve coincé. Sa tentative de réforme, à la façon du chancelier Schröder en Allemagne, a abouti à un projet informe, où la patronat furieux ne retrouve plus rien de ce à quoi il avait applaudi. C’est pourquoi, avec Jean-Pierre Le Goff, on a envie de dire que cet ersatz de 68 constitue « le symptôme de la fin d’un cycle historique en décomposition ». Rien de réjouissant en tout cela. ♦
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 13 avril 2016.
ILS (SINISTRES DE L INTERIEUR VIA LES PREFTS EN PLACE) ONT LANCE DES BOMBES LACRIMOGENES SUR LES MANISFESTANTS « pour tous » par contre rien sur ces petits c… de dormeurs debouts qui cassent pillent salissent LA PLACE MYTHIQUE DE LA REPUBLIQUE FRANCE NOTRE FRANCE OU ES TU QUE FAIS TU ?
Pourquoi ne serait-il pas réjouissant la fin du cycle historique marxiste en décomposition ? Ce que cherchent ces gens de « Dormir debout », tout comme ceux de la jeunesse de Mai 68, c’est la légitimité.
Voir en cela mon livre qui va sortir à la fin du mois chez Edilivre : « Le gouvernement du Peuple », ou comment Louis XVI avait redonné le pouvoir administratif au Peuple pas le biais des Assemblées provinciales. C’est, vous l’avez compris, la cause masquée de la Révolution française.
Et comment un autre chef d’État, le maréchal Pétain, (mais ce n’est pas dans ce livre) s’y aventura (Dieu merci il n’y a plus de gaullistes pour me contredire.)
Et comment ces deux chefs d’États furent les seuls à être condamnés à mort.
C’est cette légitimité que ces gens-là cherchent, et pour cela ils me sont sympatique.
Baudouin
Sympathiques, des paresseux qui cassent la nuit et dorment le jour, qui ont fait de la place de la République un immense urinoir à ciel ouvert (j’y suis encore passée hier après-midi), fait pour 500 millions d’euros de dégâts sur une place qui venait d’être rénovée à grands frais ? Ils brisent des vitrines tous les soirs, attaquent les forces de l’ordre. Sous mes fenêtres l’autre week-end, ils ont attaqué violemment la police sur laquelle ils ont jeté des centaines de bouteilles prises dans le conteneur à verre qu »ils ont cassé, la chaussée était recouverte d’une épaisse couche de verre sur des centaines de mètres, ils ont essayé de commencer une barricade, fait brûler des objets. Ils voulaient aller chez le premier ministre qui habite à côté, et la police les repoussait vers le Faubourg Saint-Antoine. Je témoigne que ce n’était pas des casseurs venus des banlieues, mais des jeunes vêtus exactement comme les Nuit debout et avec les mêmes têtes. Je ne crois pas une seule seconde que ce sont des casseurs extérieurs au mouvement.
Je confirme que contrairement aux Manifs Pour Tous et aux Veilleurs que la police avait l’ordre de taper, gazer et arrêter, là ils avaient visiblement l’ordre de ne pas les toucher, la police ne les a jamais frappés, même étant fortement et violemment attaquée.
Et j’ajoute qu’ils n’ont qu’à se mettre au travail. J’ai 63 ans et ai travaillé extrêmement dur toute ma vie comme indépendant, et cela va continuer encore de longues années. Ce sont des paresseux et des casseurs violents, pas des gentils utopistes.