par Stéphane BLANCHONNET
Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru sur à-rebours.fr et dans L’AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d’Action française. LFAR
L’originalité de l’Action française ne se voit nulle part aussi nettement que dans sa doctrine du « coup de force ». N’ayant jamais cru que la question du régime puisse être tranchée par le jeu ordinaire des élections, elle n’est pas un parti royaliste. N’ayant pas la naïveté de penser que le pouvoir puisse être pris par une conspiration de « cagoulards » isolés et sans relais dans les corps constitués, elle n’est pas non plus un groupuscule tenté par la clandestinité.
Sa vocation est de conspirer « à ciel ouvert », de créer un « état d’esprit royaliste » en répétant sans cesse ses raisons contre la République et pour la monarchie, mais aussi un état d’esprit favorable au coup qui renversera un régime que sa faiblesse condamne nécessairement et régulièrement à des crises susceptibles de le tuer.
De la lecture des textes de stratégie écrits par Maurras (qu’il s’agisse du subtil Mademoiselle Monk ou du vigoureux Si le coup de force est possible) se dégagent deux concepts clés : l’occasion et la direction. L’occasion, c’est la crise, que le peuple soit dans la rue contre le pouvoir ou que la nullité des institutions ait provoqué un désastre militaire ; la direction, c’est notre capacité à influencer le restaurateur de l’ordre, dont la survenue est aussi inéluctablement écrite dans les lois de la physique sociale que les conditions qui auront produit la crise, d’une part à tenter le coup, d’autre part à donner à ce coup une issue royale.
Les conséquences pratiques de ce programme sont claires : la nécessité de connaître et de propager notre doctrine de salut public, en particulier auprès des élites civiles et militaires du pays réel, la nécessité d’entretenir dans nos rangs et dans l’opinion l’état d’esprit favorable à l’insurrection (état d’esprit qui ne se confond pas avec un simple romantisme de l’action), la nécessité de construire des réseaux solides dans tous les secteurs de la vie nationale, qui seront en mesure de faciliter et de servir le coup. •
Repris de A rebours
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