par Louis-Joseph Delanglade
On peut reprocher à la monarchie britannique de n’être tout simplement pas une république ou, à l’inverse, de n’être guère plus qu’une sorte de démocratie couronnée. Il n’empêche… Jeudi 21 avril, M. Calvi consacre son émission quotidienne (« C dans l’air », France 5) à la Grande-Bretagne, fêtant ainsi à sa façon les quatre-vingt dix ans de la reine Elizabeth II. Un reportage parmi d’autres montre que l’éloge de la souveraine prononcé par M. Cameron à la Chambre des Communes soulève une approbation unanime : aucune opposition, même de la part des plus « républicains » des députés travaillistes. M. Calvi, (faussement ?) naïf, demande à ses invités si ce qui fascine de ce côté-ci de la Manche, ce n’est pas justement que les Britanniques, dans leur grande majorité et dans les grands moments de leur Histoire, se rassemblent ainsi autour de leur souverain(e), quand les Français ne font le plus souvent que se déchirer à propos de leur président.
On pourrait répondre à M. Calvi que désormais M. Hollande fait lui aussi (presque) l’unanimité, mais contre lui, son problème étant de prêter le flanc à toutes les critiques. Un reproche récurrent concerne son manque d’autorité, inquiétant pour un chef de l’Etat – même pas capable de se faire respecter par Mme Salamé, la journaliste mal élevée de l’émission « Dialogues citoyens » (France 2, 14 avril). De toute façon, ayant accédé à la fonction suprême en politicien démagogue du Parti socialiste, il a été bien évidemment incapable de tenir, dans presque tous les cas, ses fameuses promesses électorales (« Moi, président, je… »). Avec lui, ce n’est pas seulement un homme, c’est aussi le parti qui l’a mandaté et son idéologie qui font faillite sous nos yeux.
Mais pas seulement : tout un système donne l’impression d’être à bout. Il a souvent été reproché à la Ve République, par ses adversaires, d’être « monarchique ». Convenons que, par certains des pouvoirs qu’elle confère à son président et par son éloignement originel manifeste à l’égard des partis, elle a constitué un réel progrès par rapport aux IIIe et IVe Républiques. Cependant, trop faible dans ce qu’elle a de fort, elle aura été incapable de résister à la réappropriation du pouvoir par les grands partis. Le président élu aura au fond toujours été l’homme d’une faction, mais il est arrivé qu’il l’oublie; désormais, la mise en pratique d’une élection « primaire » a pour effet de favoriser et d’étaler au grand jour tous les calculs partisans, le résultat de l’élection elle-même y paraissant de fait subordonné : ainsi dit-on déjà que celui qui gagnera la primaire des « Républicains » sera élu contre Mme Le Pen au second tour !
On peut se moquer des Britanniques et du charme désuet de leur monarchie. Ils se retrouvent pourtant en elle qui incarne, au delà des rivalités partisanes, l’unité du pays. Elle rassemble. « Notre » république peut bien proposer des concepts qui fleurent bon l’utopie (« Liberté, Egalité, Fraternité »), personne n’y croit. Elle reste le régime des partis, rien d’autre. Elle ne rassemble pas, elle oppose. •
« Il faut que Louis meure, car s’il est innocent , alors ceux qui ont fait la révolution sont coupables. Robespierre lors du procès du roi de France: On pourrait de nos jours écrire: Il faut que le capitalisme ancestral meure, car s’il a raison nous les républicains libéraux, universalistes, mondialistes, sommes coupables de la misère qui s’installe. Et oui, si les Français avaient connaissance des vérités, ils se comporteraient en plus royalistes que nos amis Anglais. Si nous avions un peu de jugeote nous mettrions un roi à la tête de la France, et si tous les peuples Européens raisonnaient ils imposeraient à nos gestionnaires de construire l’Europe des pays. Ecouter la reine Elizabeth II qui ne dit mot.
Lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche, , en Mai 1994, il pleuvait sur Calais. Un sbire portait le parapluie de Mme MITTERRAND, Elisabeth II portait ELLE MEME son parapluie.
En dehors du fait qu’elle porte elle-même son parapluie, je crois qu’on devrait réfléchir à la réalité du pouvoir de la reine sur la politique anglaise et sur la vie de la nation britannique. Je le crois beaucoup plus important que ce qu’on a l’habitude de penser et de dire sans trop savoir. Comme pour le reste.
Elle accomplit son « job » depuis toujours avec beaucoup de dignité.Elle règne, mais ne gouverne pas. Ce qui ne l’empêche nullement de faire connaître au premier ministre son opinion et ce entre quatre yeux.