Rome, le 16 avril. Le Pape François souhaite la bienvenue au groupe de réfugiés qui sont repartis avec lui de l’île grecque de Lesbos. AFP/FILIPPO MONTEFORTE/Pool
LA PARABOLE DES 12 MIGRANTS
C’est sous ce titre empruntant à la terminologie des Ecritures que Guillaume Roquette a traité, dans la dernière livraison du Figaro magazine*, de la délicate question de la politique vaticane dans l’affaire des migrants. Il l’a fait avec finesse et avec tact. Mais aussi avec une justesse de ton et d’analyse que l’on apprécie et que l’on approuve spontanément. Les prises de position du Pape en matière migratoire, les gestes publics qu’il accomplit et sont repris par tous les médias pour être exploités dans le sens qu’on devine, n’engagent pas la politique de la France. Du moins celle qu’elle devrait avoir. Et que, malheureusement, elle n’a pas. LFAR
En ramenant avec lui de Grèce douze migrants syriens, le pape François est-il sorti de son rôle ? Difficile de ne pas voir dans son coup d’éclat un acte politique, et c’est d’ailleurs comme tel qu’il a été exploité par les dirigeants européens de tous bords, applaudissant ou critiquant – c’est selon – l’engagement pontifical en faveur d’un accueil plus généreux des réfugiés. En France, on a même vu Jean-Luc Mélenchon crier « Vive le pape ! » (l’Esprit souffle décidément où il veut).
Au risque de passer pour un jésuite, on voudrait risquer l’hypothèse que le souverain pontife a pu se permettre un geste politique samedi dernier dans la mesure où la politique n’est pas son métier. Quand il embarque des migrants dans son avion, François met strictement en pratique l’amour du prochain auquel est appelé tout catholique, amour d’autant plus gratuit qu’il s’applique en l’occurrence à des musulmans (il paraît que des chrétiens devaient être aussi du voyage, mais qu’ils n’ont pas eu leurs papiers à temps. Si cela est vrai, on imagine que le pape annoncera bientôt leur arrivée au Vatican).
François s’est donc conduit en autorité spirituelle, traduisant par des actes l’idéal de sa foi. Mais, malgré tout son ascendant moral, il n’a pas vocation à servir de modèle aux gouvernants européens. Le christianisme n’est pas l’islam : la distinction entre le politique et le religieux, entre Dieu et César, est un principe constant en Occident. Et c’est tant mieux. Quand les Etats se mettent à conduire leur politique étrangère en privilégiant les grands principes sur leurs intérêts vitaux, le résultat est généralement désastreux : la diplomatie des droits de l’homme menée par la France en Libye ou en Syrie n’est pas pour rien dans le chaos que connaissent ces pays, et la suppression irréfléchie des frontières dans l’espace Schengen met aujourd’hui en danger l’existence même de l’Union.
Nous n’avons pas à avoir honte de notre politique vis-à-vis des migrants. L’Europe en a déjà accueilli un million l’année dernière, quand la plupart des pays musulmans, parfois richissimes, leur fermaient obstinément leurs portes. Nous ne pouvons pas, au risque de déstabiliser durablement nos sociétés, accueillir tous les réfugiés – de culture et de religion différentes des nôtres – qui rêvent encore d’entrer en Europe. Avec la fermeture de la route des Balkans, des centaines de milliers de nouveaux migrants vont tenter d’arriver par la Libye. Et cinquante mille attendent encore de quitter la Grèce. Malgré toute sa générosité, le pape n’a pu en emmener que douze. •
CROOUETTE@LEFICARO.FR
22 AVRIL 2016 – LE FIGARO MAGAZINE
Certains critiquent le geste de François car il est vrai que certains musulmans s’en prennent aux chrétiens dans les camps de réfugiés et ceci n’est pas acceptable. Le danger est qu’une fois installés en Europe, ils continuent et nous constatons ce que l’islam fait des chrétiens : meurtres, esclavage, dhimitude !!!
Reste qu’on ne s’enfuie pas de son pays par plaisir…..C’est vrai aussi pour les musulmans, sauf envie de conquête: souvenons nous des grandes invasions à la suite de la déchéance de l »Empire romain; j’ai le sentiment que nous vivons la même chose.
Cependant, dans l’Evangile, il y a la parabole du bon Samaritain et nous savons comment les juifs considéraient les Samaritains;;la pape de Rome n’a-t-il pas voulu suivre l’Evangile par ce geste.
La question n’est pas de savoir si on « doit » mais si on » peut » accepter des réfugiés et combien.
Si en ouvrant grand nos portes nous continuont sur la lancée de la politique migratoire actuelle avec les résultats connus , c’est de la fausse charité .. comme si j’accueillais une famille de SDF pour la loger dans ma cave et sans m’en occuper ensuite.
Il s’agit de ne pas mettre en péril l’économie et la sécurité d’ un pays tout en apportant de meilleures conditions de vie aux autres ; toute autre considération idéologique politique ou religieuse est sûrement très idéaliste mais relève en fait de l’hypocrisie ou de l’inconscience.
Je serais plus sévère : ce Pape est notre pape, mais il faut garder à l’esprit qui il est, une lapalissade. Il est jésuite. Si l’on veut une idée précise de la position des Jésuites aujourd’hui, difficile de ne pas lire leur revue mensuelle « Études ». On en ressort inquiet, troublé, au minimum très réservé. Un exemple, le numero de Mars 2016, où mme Catherine Wihtol de Wenden, grande prêtresse de l’internationalisme débridé, du dynamitage des frontières donne libre cours à ses fumeuses théories..
Et merci à Guillaume Roquette de rappeler la séparation fondamentale entre séculier et religieux. Qu’on me dise si je me trompe mais je suis sur que l’islam est le seul système politico-religieux où les deux fonctions sont intimement mêlées, sans distinction, où la religion commande à toutes les autres fonctions.
Le dieu des hommes, inventé par les hommes, pour gérer les hommes. Un dieu inventé par les Juifs, la présence des Romains (qui avaient eux aussi des dieux) a fait surgir l’apôtre Jésus , ces disciples se sont appelé chrétiens. L’empire Romain c’est écroulé et pour gérer l’esprit libre de nos ancêtres Européens, les hommes ont remplacé la puissance Romaine par un homme qui a pris les pouvoirs de l’empire en créant l’église Catholique. Ils ont réussi à imposer leur manière de faire par un quadrillage spirituel et en choisissant les rois et les empereurs. Les Celtes que nous sommes encore ont ils besoin d’un prélat qui vient d’Amérique latine et non de Rome, ou une pensée unique islamique. Un même dieu et trois églises, n’est ce pas tout simplement de la politique. Méfions nous le dieu assis sur le bord du nuage nous observe, c’était la réponse du père Jahouen.