Illustration Boulevard Voltaire
Il paraît que Marion Maréchal-Le Pen se rendrait bientôt à un colloque de l’Action française. Et alors ?
par Nicolas Gauthier
Dans les années 90, en introduction de son essai, Ni droite, ni gauche, Français !, un certain Samuel Maréchal, alors directeur du Front national de la jeunesse, rappelait cette phrase de Jean-Jacques Rousseau : « La république, c’est la res publica, la chose publique. En ce sens, la monarchie est aussi une république. »
Plus de vingt ans après, comme aurait dit Alexandre Dumas, la petite Marion Maréchal-Le Pen, élevée par qui vous devinez, remet aujourd’hui les pendules à l’heure quand, interrogée par nos confrères de i>Télé, elle explique : « J’appartiens à une génération un peu saoulée par les valeurs de la République qu’on sert en permanence et dont on ne sait pas ce qu’elles recouvrent, ce qui évite d’aller au fond des idées. »
La petite peste blonde prise en délit de récidive ? Oui, car récemment, dans l’excellente revue Charles, elle affirmait déjà : « La France n’est pas que la République ; la République, c’est un régime politique. Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France. »
Ayant été plus qu’impliqué dans la rédaction de l’ouvrage plus haut évoqué, je me permettrai, quitte à employer ce « je » définitivement haïssable, de rappeler une récente discussion avec un républicain d’envergure et ministre mitterrandien de haute volée, Roland Dumas. Thème de la causette ? France et République, les deux à la fois et dans quel ordre ?
Je cite de mémoire, car c’était un peu du « off », mais je connais assez bien l’homme pour savoir qu’il ne m’en voudra pas : « Bien sûr que la France a précédé la République. Après, quand la France est-elle née ? Baptême de Clovis ? Fête de la Fédération ? 14 juillet 1789 ? Et avant ? Vercingétorix ? Nos ancêtres gaulois ? Vaste débat… » Débat auquel Marion Maréchal-Le Pen apporte sa modeste contribution, ne serait-ce qu’en permettant qu’on puisse, enfin, tant qu’on en a le droit, débattre de la question.
Après, laissons nos opinions au vestiaire. Et concentrons-nous sur les faits. Pacte républicain ? OK. Mais signé quand et par qui, sachant qu’il faut être au moins deux pour signer un contrat, même en cas de divorce. Qui sont ces « deux », donc ? Valeurs républicaines ? Pourquoi pas. Mais lesquelles ? La méritocratie élitiste des hussards noirs de la République ou la tyrannie « elgébétiste » de Caroline Fourest et le déballage mammaire des Femen ? La loi sur la préférence nationale à l’embauche, votée à l’instigation de la CGT, de Roger Salengro et de Léon Blum ? Ou la guignolade, tout aussi républicaine, finalement, de SOS Racisme ayant consisté à dresser Français de branche contre Français de souche, ou l’inverse ?
D’un point de vue historique, on se contentera de noter que la « République » – avec un « R » majuscule et entre guillemets, SVP –, ne représente finalement pas grand-chose dans une histoire française se comptant en dizaines de siècles. Soit deux cents ans tout au plus, soit une infime période ayant vu se succéder cinq républiques (six en comptant celle de Vichy), le retour de trois rois qui ne savaient plus trop bien où ils habitaient, et deux empires dont le legs juridique et historique mériteraient largement d’être revus à la hausse.
Il paraît que Marion Maréchal-Le Pen se rendrait bientôt à un colloque de l’Action française, et que cela ferait grand bruit, jusqu’au sein même de son propre parti. Et alors ?
Traditionnellement partisan de l’alliance du trône et de l’autel, du sabre et du goupillon, c’est-à-dire à la fois de droite et de gauche et même parfois d’ailleurs, je ne peux qu’approuver.
Il est possible que je ne sois pas le seul. •
Si vous m’accordez le droit d’apporter ma modeste contribution il me semble que la FRANCE est née en 987 lorsque Hugues Capet est élu Roi de France. Avant il n’y avait que des gaulois, des gallo-romains, des francs , etc.
La France est née à la fin du Vème siècle avec la baptême de Clovis, roi des Francs, après sa victoire de Tolbiac. Vercingétorix est une invention des historiens anticléricaux de la III » république pour discréditer les origines chrétiennes de la naissance de la France. Pourtant, Saint Jean-Paul II n’avait-il pas rappelé lors de sa visite en France en 1980 : « France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait de ton baptême ? ».
N’exagérons rien : Vercingétorix inventé ? Pas historique ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Nous sommes en 2016, que nous importe une date précise, la France c’est formée après la Gaule et nous sommes encore ces Celtes qu’à intelligemment dompté César. Ce n’est pas la date qui compte, c’est de savoir si de nos jours les divers éléments qui forment une Nation sont encore en vigueur et en cohésion: race, affinité religieuse, géographie, intérêts économiques, nécessité militaires,et l’affectif. » La Nation est une âme, un principe spirituel, c’est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements, avec des gloires communes dans le passé, une volonté commue dans le présent, avoir fait de grandes choses ensembles, vouloir en faire encore, voilà les conditions pout être un peuple. » Renan Ernest 1823-1892
D’actualité, les deux plus anciennes Nations en Europe sont la France et l’Angleterre qui se sont construites en s’opposant l’une à l’autre. La question n’ est pas de savoir quant on est né, mais ou va t-on ensemble ou séparément, puisque la république depuis plus d’un siècle ne cesse de détruire la cohésion réalisée par les rois Francs ou de France. Alors une question pour les royalistes: Marion Maréchal ne serait elle pas notre Jeanne d’Arc?
Vercingétorix n’a pas été inventé au sens strict du terme mais il n’est connu qu’à travers l’Histoire des Gaules de César. Celui-ci en profite pour se construire un mythe car il vise Rome. Ce mythe sera repris, bien plus tard mais pas pour les mêmes raisons, par les anticléricaux qui ont besoin d’un héros pour fonder leur troisième république et donner à la France une origine non chrétienne. Un héros qui n’est surtout rien à voir avec Clovis, la pieuse Clotilde et Saint Rémi. Un héros, laïc avant l’heure en quelque sorte, n’ayant rien à voir avec les régime politique plus ou moins proches de l’Eglise. Cela débouchera sur une « reconstruction » de l’histoire afin d’enseigner un nouveau « catéchisme » laïc et républicain dans la nouvelle école « laïque, obligatoire et gratuite » de Jules Ferry. Entre 1882 et 1914, les « hussards noirs de la république », nourris au grain de Jules Michelet puis d’Albert Mathiez, pourront alors répandre la « bonne parole » aux « chères petites têtes blondes ». Ainsi, la France républicaine pourra prendre sa revanche sur l’humiliation de 1870. Implicitement, Vercingétorix symbolisera la République française et Jules César symbolisera l’Allemagne. Le décor est planté, nourrie dans ce leurre, la jeunesse de France acceptera l’inacceptable, la boucherie de 1914-18 et toutes les autres guerres qui vont en découler.