Le Prince Jean, dauphin de France, qui n’a pas pu se rendre au colloque que l’Action française a organisé le 7 mai dernier sur le thème : » Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » et a par ailleurs exprimé son regret de ne pouvoir y être présent, a toutefois tenu à adresser aux participants un message dont la lecture a ouvert les tables rondes. Les organisateurs l’en ont remercié avec une profonde gratitude.
Domaine Royal de Dreux, le 7 mai 2016
Chers Amis,
« Le bien est ce vers quoi toute chose tend », disait Aristote.
Cette maxime a été oubliée depuis bien longtemps. Dans notre monde politique, peu d’hommes et de femmes se soucient de la recherche du bien commun. L’homme s’est éloigné de Dieu et de la nature. Notre monde s’est déshumanisé, plus rien ne le distingue. Nos politiques gouvernent en dépit du bon sens et ce qui reste encore debout, comme la famille ou l’école, est mis à terre.
Pour notre génération les défis à relever, pour laisser quelque chose à nos enfants, sont importants mais pas impossibles. Mon récent voyage en Syrie m’a montré que même un pays détruit peut se reconstruire. La joyeuse détermination que j’y ai rencontrée m’a confirmé dans mon espérance.
Je ne sais ce que l’avenir nous réserve. Même s’il faut s’attendre au pire, nous pouvons construire le meilleur. Cela ne dépend que de nous. Je souhaite que ce soit le sens que vous donnez à votre réunion d’aujourd’hui.
L’avenir dure longtemps, comme le disait mon Grand-Père, c’est un des principes de la monarchie. Cet avenir, c’est à nous de le préparer autour de la Maison de France, « hic et nunc «, ici et maintenant.
Votre affectionné.
« La Petite fille Espérance » est donc encore vivante dans une France sinistrée?
Le prince ne manque pas d’audace. Sa démagogie naturelle devrait l’inciter à faire de la politique ! Il s’adresse à des royalistes, qui se présentent du moins comme tels, alors que ce colloque auquel j’ai assisté s’est borné à réfléchir longuement sur « les valeurs de la République » et à diriger le projecteur, sur deux vedettes républicaines, pour faire nombre, R. Ménard et Marion Le Pen, qui sont venus nous dire, le premier par vidéo-transmission (c’est sa présence qui était annoncé, ce qui n’est pas très correct) qu’il y avait trop d’immigration (ça c’est un scoop !) et la seconde que rien ne valait mieux que la 5ème République. Le site des organisateurs mentionne par ailleurs : « Devant un parterre très jeune acquis à sa cause, la député frontiste… », ce qui montre les convictions de ces jeunes (!). Entre un Rolland Hureaux qui est passé de Seguin à Balladur, candidat RPR, puis à celui de l’investiture à la présidence de la République (!), puis déclaré inéligible pour irrégularité des comptes de campagne et un Dominique Jamet qui ne savait comment s’en sortir, en passant par un Vincent Coussedière adepte de la phraséologie incompréhensible pour faire savant, un Reynald Secher qui ne pensait qu’à vendre ses livres et dominait un De Meuse nul et prétentieux, un Guillaume Bernard transparent et inutile, seuls G. Leclerc ( à l’évidence contrarié) et A. De Crémiers ont relevé le niveau. Trop tard. Ce colloque n’en restait pas moins dominé par l’idée républicaine. Pauvre AF !
Le prince leur dit qu’il faut préparer l’avenir autour de la Maison de France. Mais elle a totalement disparu ! Plus rien depuis feu le comte de Paris … L’actuel comte de Paris peint des aquarelles et son fils, qui avait pendant quelques années labouré les terres de France, s’est brusquement arrêté trouvant certainement tout cela trop fatigant. Il avait abandonné sa profession pour s’y consacrer, disait-il. Ce n’était finalement qu’un prétexte. Il y a quelques années, le magazine Point de Vue avait écrit que l’on ne pouvait pas compter sur eux, ce qui m’avait amené à envoyer une lettre de forte protestation. J’ai malheureusement constaté par la suite que c’était exact.
Ce mot, émanant d’un maurrassien pourra peut-être choquer, mais cette école n’est-elle pas celle du réalisme ?
Thesmios
Je ne vois rien de démagogue dans l’intervention du Prince. Une orientation générale donnée à un colloque de quelques 600 personnes, où ont été évoqué plusieurs thèmes en lien avec notre pays et la monarchie avec plusieurs personnalités. De toute façon, il y aura toujours quelques ronchons mécontents, coincés dans un passé aux schémas de pensée dépassés.
Tout ce qui est exagéré est insignifiant, ce qui pourrait qualifier le commentaire précédent.
En effet, aucun des personnages cités ne trouve la moindre grâce aux yeux de Thesmios, ni le Prince, ni la Maison de France, ni les royalistes présents au colloque, suspectés de ne pas l’être, ni aucun des intervenants. Il en résulte un commentaire de râlerie, sans crédibilité.
Maurrassien moi aussi, de longue date, je sais que Maurras, en aucun cas, n’aurait traité le Prince et la Maison de France dans les termes utilisés ici, encore moins dans l’esprit qui en ressort.
Je sais aussi qu’il a passé sa vie à débattre avec des républicains. Sans doute, sa capacité dialectique lui permettait-elle de dominer le débat. Mais l’Action française n’a jamais tort de débattre. Elle n’y perd ni sa doctrine, ni ses convictions, ni son influence, qu’au contraire elle accroît.
Barrès a dit un jour à Massis, lorsque le Mouvement fut fondé, sa crainte que l’AF ne forme de durs petits esprits. Et, sans-doute, à côté d’une œuvre magnifique, l’a-t-elle fait aussi.
La critique est aisée …. Mais la sagesse de l’ancienne France a abandonné notre époque.
Camelot du roi, fils et petit-fils de Camelots du côté paternel comme du côté maternel, je ne peux qu’être stupéfait et attristé de la réaction de Thesmios. Il n’a pas aimé le colloque de Paris, ça, c’est son droit le plus strict. Pour des raisons diverses et variées, je n’ai pu m’y rendre, et ne peux donc pas répondre sur le sujet. Par contre, cette déception et cette « négativité » sur la Maison de France me laissent pantois : cher Thesmios, vous vous qualifiez de « maurrassien », comme moi, vous savez donc que tout désespoir en politique est une sottise absolu; toute critique « définitive » – comme vous semblez la faire – sur la Maison de France, me semble l’être aussi. Je trouve, au contraire, et je redis ce que j’ai écrit ici, que le Prince donne l’exemple positif d’une famille unie, heureuse, stable : bref, une famille modèle. A partir de quoi reconstruira-t-on la France, si ce n’est à partir de telles familles ? Critiquer le Prince ? Mais, vu la gravité des temps et des circonstances, il y a une chose mille fois plus importante et positive à faire : le soutenir, et d e toutes nos forces… Ne grinchons pas, ne ruminons pas dans nos têtes mille propos inutiles : travaillons…
Bof ! Les esprits chagrins sont inévitables
J’étais moi aussi au colloque, avec de nombreux vieux camarades, maurrassiens et royalistes de toujours, heureux de rerouver une AF jeune, nombreuse, ouverte et décidée.. Et pas devenue républicaine du tout bien qu’elle trouve MMLP sympathique, courageuse d’ètre là.
Alors, pour malveillant qu’il soit, Thesmios a au moins le mérite de l’originalité. Pas forcément de la singularité car les grincheux foisonnent.
Au fait, compte tenu de son universelle détestation de tous, où ce maurrassien trouve-t-il à milliter ?