par Louis-Joseph Delanglade
Alpha Diallo est, si l’on en croit sa biographie, un « chanteur français d’origine guinéenne » connu sous le pseudonyme poétique de Black M (M pour Mesrimes, contraction de « Mesrines », en son temps ennemi public numéro un, et « rimes»). S’adressant à ses parents, il dit dans un de ses couplets sur la France : « J´me sens coupable – Quand j´vois tout ce que vous a fait ce pays kouffar » (« Désolé », chanson du groupe de rap Sexion d’Assaut, 2010). M. Diallo ne peut ignorer que ce terme, « kouffar » (en arabe le pluriel de « kafir »), signifie « mécréant » et, par glissement sémantique, est devenu chez nous – chez lui, donc – « cafard ». On appréciera par là les sentiments qu’il éprouve à l’égard de « son » pays.
Et on s’étonnera quand même qu’il ait pu être invité à se produire en concert, le 29 mai prochain, à Verdun, en marge des cérémonies commémoratives du centenaire de la bataille. Avant que la mairie ne renonce, M. Diallo assumait son rôle avec une certaine inconscience : « on va s’amuser » répondait-il ainsi au journaliste de L’Est Républicain qui l’interrogeait sur la polémique suscitée par sa venue. M. Ménard dénonçait en effet dans « cette idée d’un concert de rap » à Verdun « le reflet d’une réécriture de l’histoire de France que met en place l’idéologie de gauche depuis des années sous la pression des lobbys immigrés » (Europe 1) et protestait contre ce qu’il appelait une « profanation de la mémoire et, symboliquement, [un] viol de l’histoire. » M. Hazard, maire socialiste de Verdun, se défendait en présentant le chanteur comme « un enfant de la République » (Le Parisien) au succès commercial immense. L’alternative était simple : ou c’était voulu ou c’était pur opportunisme. Dans les deux cas, c’était grave et intolérable.
Un concert d’un tout autre genre s’est tenu le 5 mai à Palmyre, en Syrie. Un chef d’orchestre, un vrai, un grand, le Russe Valéri Guerguiev, a dirigé dans l’amphithéâtre de la ville antique, l’orchestre symphonique du théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. Bach, Prokofiev, Chtchedrine. Ni bruit, ni haine. De la musique. Tout simplement magnifique. Le concert, retransmis en direct par la télévision publique russe, a été salué comme un « extraordinaire acte d’humanité » par le président russe M.Poutine qui a voulu y voir un acte fort pour « la renaissance de Palmyre » et contre « le terrorisme international ». L’initiative étant russe, ce concert a bien évidemment été critiqué par la grande majorité de la presse française, au motif qu’il s’agissait d’une opération de communication. L’objectivité eût consisté à dire que ce concert a effectivement constitué, en dehors de sa qualité artistique incontestable, ou plutôt grâce à elle, une remarquable publicité pour la Russie. On nous dit aujourd’hui que les combattants de l’Etat islamique menacent toujours Palmyre. Espérons n’avoir jamais à regretter que le concert de Palmyre ait été le dernier.
« Hommes, ici n’a point de moquerie » : l’avertissement de François Villon, (« Ballade des pendus ») pourrait concerner Verdun autant que Palmyre. Mais là aurait pu s’arrêter, en ce mois de mai, leur égalité « tragique ». Un rappeur à Verdun, Jean-Sébastien Bach à Palmyre : tout était dit. Mais, finalement, le rappeur ne viendra pas et c’est tant mieux. •
Dans le cadre de cérémonies auxquelles François Hollande et Angela Merkel doivent assister, il me paraît impossible que l’Elysée n’ait pas été partie prenante dans la définition du programme des festivités du 29 mai, dont le concert de Black M.
Sa déprogrammation est donc d’évidence une reculade sans précédent du Système dans sa volonté multiculturaliste, gauche et droite confondues.
C’est une première. Ces gens-là sont-ils vraiment en passe de perdre leur hégémonie idéologique et culturelle ? Sans-doute, de ce point de vue, la programmation du concert de Black M à Verdun a-t-il été une faute. C’était trop gros pour passer. Tant mieux, en effet.
Tout le monde (j’entends dans « notre »monde…..)s’est offusqué de l’emploi du terme « Koufar »,a juste titre d’ailleurs.Mais l’autre partie de la phrase est au moins aussi choquante et n’a pas je crois,été relevée : « Quand je vois ce que ce pays vous a fait…….. » ! Mais si ce pays a été si affreux avec ses parents que ne l’ont-ils quitté pour retourner dans la paradisiaque patrie guinéenne qu’ils avaient donc bien eu tort de quitter,de toute évidence. On ne saurait trop encourager Monsieur Alpha Diallo,maintenant qu’il a gagné quelque argent malgré l’affreux climat raciste qui règne en France a prendre ses parents sous le bras et a partir en Guinée dont il possède certainement la nationalité grace a ce que l’on pourrait appeler en paraphrasant le grand Jacques Perret « l’honnete principe de nationalité fourvoyé dans un emploi duplice…… »
1. D’accord avec Luc : c’est, me semble-t-il, la première fois que le « politiquement correct » et le « bourrage de crâne toujours à sens unique » a reculé; c’est un signe, encourageant et prometteur; il suffisait d’entendre l’hystérie d’un Jack Lang ou de notre pauvre ministre de la Culture (pardon, de l’inculture), dont d’ailleurs personne ne connaissait l’existence, avant la publication de son pitoyable communiqué. Voilà une journée à marquer d’une pierre blanche…
2. Pour ce « personnage » qui a honte de ce que la France a fait à ses grands-parents (?) et nous traite de Kouffar : déchéance de nationalité + expulsion à vie du territoire…
Bravo Richard Portier et Academos. Plein accord. Il nous faut un grand mouvement populaire de réaction culturelle !
J’ai oublié le plus comique de « l’affaire » : avez-vous regardé, comme moi, BFM, avant-hier : les deux journalistes (« journaleux » serait plus approprié ont dénoncé avec un effarement qui faisait plaisir à voir la victoire dangereuse de la « censure » et du « politiquement correct » : si, si, cela paraît incroyable, mais je l’ai vu et entendu. Plus désopilant que ça, tu meurs…