par Louis-Joseph Delanglade
Mercredi 18 mai, de nombreux policiers manifestent leur exaspération face à la violence et à la haine assassines d’une ultra-gauche totalement débridée et échappant désormais à tout contrôle. Il est vrai que semble loin le bon vieux temps du partage tacite qui faisait de la C.G.T. un partenaire-adversaire des divers gouvernements, cadrant et encadrant au mieux les manifestations. Inquiète à la simple idée de perdre sa primauté syndicale, la C.G.T. fait de la surenchère (comme en témoignent les affiches de son syndicat Info’com) et peine à contenir nombre de ses adhérents souvent tentés de conniver avec l’ultra-gauche. Par ailleurs, les forces de l’ordre attendent toujours assez longtemps avant d’entrer en action contre les « casseurs » alors que tout, dans l’attitude de ces derniers, devrait inciter à une action rapide pour être efficace. Or, il semble avéré (« C dans l’air », France 5) que les ordres sont transmis avec un retard assumé, la hiérarchie redoutant surtout de voir se reproduire un scénario du type de celui de décembre 1986 lorsque Malik Oussekine mourut, victime collatérale d’une manifestation (contre la réforme de M. Devaquet) qui sans doute ne l’avait jamais concerné.
On pense sans doute en haut lieu que les policiers devraient comprendre cette nouvelle donne puisque, incongruité française, ils sont, davantage que la police nationale, la police de la République – c’est-à-dire en fait une police « politique ». D’ailleurs, les exemples ne manquent pas de ces interventions policières, parfois très musclées, uniquement motivées par la décision du pouvoir politique de briser une menace tout aussi politique – nous rappellerons, parmi les plus fameux de ces exemples, ceux de 1934 (six février) et, plus près de nous, de 2013 (« manif pour tous »).
C’est donc moins la défense et la sécurité des biens et des personnes qui semblent importer à ce gouvernement que la gestion politicienne des manifestations et/ou des émeutes. D’où, malgré les propos de fermeté, cette mansuétude de fait dont bénéficient les nouveaux « enragés ». Mais on peut craindre que MM. Hollande, Valls et Cazeneuve ne soient assez vite dépassés par la situation. Le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévu pour le 26 juin va forcément permettre de prolonger la protestation actuelle et provoquer de violentes manifestations « zadistes » dans lesquelles on retrouvera bien évidemment les groupes de Paris, Rennes ou Nantes qui ont su profiter de l’opposition à la loi El Khomri.
Jeudi 19, un reportage de France Inter (journal, 7h30) est justement consacré à un certain Julien, jeune enseignant d’une ville bretonne revendiquant et motivant sa qualité de « casseur ». La journaliste termine par ces mots : « Il [Julien] aimerait enrôler les jeunes des quartiers pour un combat commun ». Les « jeunes des quartiers », on les a vus à l’oeuvre en 2005 : la conjonction des uns et des autres, des émeutiers de banlieue et du centre-ville, constituerait un amalgame plutôt détonant et dévastateur. En plein état d’urgence, une douzaine de furieux a pu tenter de prendre d’assaut le musée de l’Armée des Invalides et mettre le feu à un véhicule de police avec deux occupants à bord; certains ont parlé de « scènes de guerre civile »; que sera-ce alors ?
Ce scénario du pire, pour improbable qu’il paraisse encore, ne saurait de toute façon être écarté à terme, vu les accointances de l’ultra-gauche et de l’islamisme banlieusard. Si la seule République était concernée, ce naufrage citoyen n’aurait rien pour nous déplaire. Malheureusement, la France a aussi beaucoup à craindre et à perdre. •
Tout ça c’est pour faire monter le FN au pouvoir. Depardieu l’a parfaitement résumé : « Si le bordel continue on aura la blonde dans le cul »
N’a-t-il pas raison quand on sait qu’en 2002 il manquait 200 voix à J-M Lepen pour poser sa candidature et que c’est l’Élysée qui donna l’ordre aux maires franc-maçons de lui donner leur signature sous le vocable : « Il faut sauver le soldat Lepen » ?
Ceci dit, si je ne vote pas depuis 40 ans, ayant compris le mécanisme électoral qui consiste à mettre un chèque en blanc dans l’urne, mes sympathies vont à ces français qui depuis toujours veulent restaurer la France, dépossédés maintenant de leur programme par ces deux farceurs de droite et de gauche.
Mais pour ce qui est de Marine, la blonde, Depardieu n’a pas de soucis à se faire, la loi salique interdit aux femmes l’accession de trône de France. Donc elle ne passera pas.
Baudouin
Ce commentaire est original et intéressant. Mais on voit mal ce qu’il veut dire et à quoi il conduit. Quant à Marine Le Pen, il se peut bien qu’elle n’arrive jamais au pouvoir – et que si elle y arrivait, elle ne puisse pas l’exercer – mais que ce soit du fait de la « loi salique » me parait une idée baroque.
Le rôle actuel de la CGT est, en effet, hétérogène a sa tradition à peu près constante. Après-guerre, on se retroussait les manches; en mai 68, on téléphonait au Ministère de l’Intérieur : « surtout, ne lâchez pas » [face aux gauchistes, détestés]: sous le premier Mitterrand, celui du programme commun, avec 4 ministres communistes au gouvernement, on coopère encore. Comme l’évoque LJDL, les apparatchiks de la CGT finissent par ressembler comme deux gouttes d’eau aux bureau-technocrates de l’appareil d’Etat, ou du syndicalisme patronal. Même caste.
Pourquoi les choses ont-elles changé, ou semblent avoir changé ? Peut-être tout simplement parce que la CGT de ces temps révolus était une vraie puissance, et qu’elle avait acquis les réflexes des puissants, avait des intérêts à défendre, au même titre que ses partenaires, avec lesquels elle se partageait les zones et domaines d’influence.
L’effondrement du mouvement communiste international, la réduction du PCF à presque rien, la quasi disparition de la classe ouvrière, la désaffection des salariés pour le syndicalisme en général et le syndicalisme CGT en particulier, le plus ringard de tous, en ont fait un fantôme, sans effectifs et sans puissance autre que celle qui lui vient des subventions d’Etat.
On en est alors réduits à la radicalisation, à une certaine connivence avec les casseurs de l’ultra-gauche, jadis méprisée, à une stratégie de survie.
Tout le monde sait, d’ailleurs, que le syndicalisme français est nu, comme le roi du conte, vérité que personne n’ose avouer, remettre en cause …
Pendant ce temps-là, il reste seulement à ces factions ultra-minoritaires, voire groupusculaires, le pouvoir de paralyser le pays. Comme elles pouvaient le faire – ou faire semblant de le faire – au temps de leur puissance.
Et personne n’ose y mettre un terme. Sommes-nous dans un mixte des deux mois de mai, celui de 58 et celui de 68 ? La Ve République a bientôt 60 ans. C’est beaucoup pour une République. La plus longue, la IIIe, a duré 65 ans et s’est liquéfiée en 1940. Qui sait comment celle-ci finira ?