Journaliste, rédactrice en chef à Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel exécute l’idéologie féministe dans un petit livre aux formules ciselées.
Le titre de votre livre est une référence à La Cérémonie des Adieux de Simone de Beauvoir…
L’œuvre de Simone de Beauvoir puise largement dans la frustration d’être née à une époque qui réservait peu de places aux femmes intellectuelles. D’une certaine façon, le beauvoirisme est un bovarysme ! Comprenez bien que dans la France patriarcale de l’après-guerre, il a bien fallu que le féminisme se nourrisse, pour prospérer, d’un certain terreau d’injustice et de colère… Le problème, c’est qu’après avoir exigé la libération des femmes, il a prétendu libérer la femme d’elle-même et, ce faisant, l’a purement et simplement niée. Il est devenu une idéologie, une sorte d’utopie qui pouvait avoir un impact dans des sociétés riches et prospères mais qui apparaît pour ce qu’elle est dans un monde fragilisé comme le nôtre : une tyrannie plus ou moins feutrée qui prétend occulter le réel en dictant aux femmes – et aux hommes – leur conduite. Adieu Simone : il n’y a rien à sauver du féminisme !
Où voyez-vous des brèches dans l’idéologie féministe ?
Les féministes ne peuvent pas éternellement nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Elles font un bruit épouvantable pour imposer que l’on dise « madame « la » ministre » plutôt que « madame « le » ministre », mais on ne les entend plus quand il s’agit de dénoncer de vrais scandales. Qu’elles s’en prennent au laxisme judiciaire qui fait de notre pays une jungle où s’exerce la loi du plus fort. Car, bien évidemment, cette loi s’exerce au détriment des femmes, plus faibles physiquement – et oui ! – que les hommes. C’est d’ailleurs aussi pourquoi elles sont victimes de harcèlement. Encore un brillant « acquis » du féminisme qui, en œuvrant pour la libération sexuelle, a contribué à faire tomber les conventions qui régissaient somme toute assez bien les rapports entre les hommes et les femmes. Et je ne parle même pas du silence radio des féministes sur les risques sanitaires de la contraception et sur la souffrance morale d’une IVG. Quant au traitement dégradant subi par certaines musulmanes, jamais une voix ne s’élève pour le dénoncer. Mais la réalité est cruelle. On l’a vu au moment des événements de Cologne où le Titanic féministe s’est écrasé sur l’iceberg islamique…
Mais, tout de même, ne faut-il pas se réjouir que la femme soit aujourd’hui l’égale de l’homme ?
Cela dépend de quoi on parle. Promouvoir des femmes, non pour leurs compétences, mais parce qu’elles sont des femmes, j’appelle cela un système condescendant et odieusement sexiste. Il résume d’ailleurs l’erreur fondamentale du féminisme qui voudrait faire croire aux femmes qu’il leur faut choisir entre leur cerveau et leur désir de maternité. à mon avis, il devrait être tout à fait possible de mener de front une carrière professionnelle et une vie de famille épanouie. On attend le candidat qui proposera une politique familiale intelligente, valorisant les différents aspects de la féminité et de la masculinité. •
Adieu Simone, de Gabrielle Cluzel, Le Centurion, 127 p., 11,90 euros.
Merci a GC (Et a JBd’A) pour cette mise au point O combien necessaire et pertinente. Dés mon adolescence (Vers 1955…….)il m’avait semblé naturel et obligatoire que la condition féminine évolue vers davantage d’égalité, comme celle qui regnait entre mes parents,alors que ma mère se delectait d’etre une femme au foyer. Mais le féminisme a failli me rendre misogyne,comme les écologistes ont failli degouter en moi le defenseur inquiet de la nature,et les « Européistes » me degouter de l’Europe,du moins de leur Europe……..
Car tout est la : il faut ,imperativement,REDEFINIR toutes les questions qui nous agitent au tournant grave de civilisation auquel nous sommes confrontés.
Les mots ne sont pas les choses mais toutes choses doivent etre NOMMEES et sous leur nom clairement définies. A défaut nous continuerons entre autres a subir le « chantage au vocabulaire » que nos adversaires utilisent avec tant d’adresse; nous serons constamment acculés a la défensive par l’emploi de ces « ……….ismes »,armes absolues du débat parceque ne necessitant pas d’explication et supposant d’horribles noirceurs chez l’interlocuteur mis automatiquement au rang d’accusé…..
dernier avatar pittoresque et ahurissant a titre d’exemple : »l’islamo-fascisme »……….qu’il fallait trouver!
Le jour ou on parlera, non plus, d’égalité, mais de complémentarité..