Que retenir du Rendez-vous de Béziers, organisé par son maire, Robert Ménard, sous l’injonction « Oz ta droite » ? Tout d’abord que son succès, plus de 2000 participants venus de toute la métropole et même d’outre-mer, dans des conditions de déplacement rendues difficiles par l’incurie du pouvoir, est la preuve qu’il correspondait à un besoin.
Celui du pays réel de se faire entendre sans le truchement d’une classe politique largement discréditée. Nous parlons bien de pays réel, car il n’est pas question pour nous, royalistes, d’entrer dans l’opposition entre « peuple de droite » et « peuple de gauche », inhérente au régime républicain. Mais s’il est vrai que les Français qui sont venus participer à ces tables rondes « osaient » s’affirmer de droite, toutefois, par leur diversité et leur souci de l’avenir du pays, ils représentaient bien le pays réel dans toute son étendue.
NON À LA DROITE DE CONTREBANDE
La classe politique ne s’y est pas trompée. Et a usé de divers moyens pour discréditer cette rencontre de patriotes de toutes origines. Tout d’abord en la diabolisant. A gauche, SOS Racisme convoqua de maigres troupes pour venir manifester, sur l’ordre du préfet, devant le Palais des Congrès où se tenait, samedi après-midi, des tables rondes. La presse régionale, propriété de l’homme d’affaires et ministre radical Jean-Michel Baylet, a évidemment rendu compte de ces journées avec son objectivité coutumière. Quant à la droite molle, elle a ignoré l’événement en brillant par son absence, du moins officiellement. Car celle dont Robert Ménard a dénoncé, dans son discours de clôture du dimanche, la tendance à « ne passer qu’en contrebande le temps d’une élection » la frontière du politiquement correct, était présente dans la personne de certains intervenants, voire au sein même de l’organisation du rendez-vous, ce qui a permis de vérifier que le jeu de dupes est bien terminé. Certaines oreilles ont sifflé, les Français n’acceptant plus le double-jeu ni la lâcheté politique et morale. Mais le message a certainement perdu en clarté ce qu’il avait gagné en publicité. En revanche, des personnalités de la droite traditionnelle, bien connues pour leur indépendance d’esprit, telles que Jean-Frédéric Poisson, Xavier Lemoine ou Christian Vanneste, étaient là.
PARTIS POLITIQUES : UNE LOGIQUE TOTALITAIRE
Quant au Front National, la venue de ses représentants a été plus brève que prévue. Pour une histoire, paraît-il, de marche-pied : où va se nicher, chez certains, le souci du bien commun ! Descartes démontrait le mouvement en marchant. De même, il ne suffit pas de revendiquer le patriotisme : pour être crédible il faut le pratiquer en ne rajoutant pas la division à la division. Le pays ne peut plus se le permettre. Mais le Front National ressemble désormais à l’ex-UMP et au Parti socialiste, le centralisme démocratique en plus — c’est son côté ringard. Doit-on s’étonner du départ anticipé de Marion Maréchal-Le Pen, esprit libre s’il en est — ce n’est pas l’Action française qui dira le contraire ? Mais c’est la logique même des partis politiques, totalitaire au sens où ils ont tendance à se prendre pour le tout, qui est en cause. En gazouillant de façon grossière contre « l’extrême droite » réunie à Béziers, Philippot a seulement démontré qu’il refuse le débat avec les Français et qu’il considère toute parole libre comme un crime de lèse-Tsarine. Dommage, car si cette agression gratuite d’un électorat plutôt favorable ou gagnable devait désormais servir de ligne politique au Front, ses bastions acquis ces derniers années risqueraient de se transformer en 2017 en autant de villages Potemkine. Les résultats de 2016 sont déjà en demi-teinte et, devant l’épreuve de la réalité, l’enracinement du Front se révèle souvent celle d’un château de cartes.
De plus, quel manque d’élégance, en parlant d’ « extrême droite », que d’user à l’égard des patriotes de tous horizons réunis à Béziers de la même malveillance que les médias de l’oligarchie à l’égard du Front national. Syndrome de Stockholm ? Ou simple servilité à l’égard du système ? Philippot, en cherchant à marquer contre le camp patriote dans sa diversité, a surtout marqué contre le sien. Délibérément ? En tout cas l’impatience, accompagnée de fébrilité, est mauvaise conseillère. Le SIEL en revanche, en dehors duquel le Rassemblement Bleu Marine est une coquille vide, n’a pas abdiqué sa personnalité. Marine Le Pen est-elle capable de comprendre que c’est le meilleur service que Karim Ouchikh pouvait lui rendre ? Rien n’est moins sûr.
UNE VOIE ÉTROITE
Quoi qu’il en soit, la voie empruntée par Robert Ménard est étroite, entre les piranhas de l’ex-UMP désireux de ramener au bercail un électorat de plus en plus tenté de lui faire défaut l’année prochaine et un Front national dont la psychorigidité signe son alliance objective avec Les Républicains. Certains, parmi les intervenants, étaient venus à Béziers racoler ouvertement pour Sarkozy. Ils ont été remis à leur place par la « base » mais celle-ci hésitera-t-elle à « voter utile », le moment venu, surtout si le FN, qui n’a jamais ni gouverné, contrairement au FPÖ autrichien, ni voulu gouverner, fait tout, par peur des responsabilités, pour échouer en 2017 en repoussant les électeurs de droite vers Sarkozy, voire Juppé ?
Les experts invités par Ménard étaient, eux, venus pour la plupart faire un diagnostic équilibré de nos difficultés dans les différents domaines et tenter d’y répondre en élaborant des propositions via un dialogue, parfois difficile, parfois constructif, souvent émotif, avec la salle. La démocratie participative — Ségolène Royal la voulait, Robert Ménard l’a faite — est d’un apprentissage ardu. Tout cela demandera d’être retravaillé. Approfondi. Sans plus ignorer les sujets qui fâchent, notamment sur l’Europe ou l’économie, même si le prix à payer est l’affirmation d’une totale indépendance — la liberté est toujours un risque. La question de la structure se pose, de même que celle de la loyauté à l’égard de tous les patriotes qui avaient fait le déplacement.
LES DIX AXES DE SALUT NATIONAL DE L’ACTION FRANÇAISE
Hollande est aujourd’hui soupçonné, pour sortir de l’ornière sociale dans laquelle il s’est lui-même fourvoyé, mais ce sont les Français les plus modestes, comme toujours, qui paient le prix fort, de vouloir recourir à un de ces compromis de basse politique dont il est coutumier : ne pas modifier le texte sur le travail mais, sur le modèle de ce qu’ont déjà obtenu les routiers ou les intermittents ou que pourraient obtenir les dockers, faire miroiter à la CGT, contre la fin des grèves, des concessions dans les négociations actuelles à la SNCF, à Air France ou à la RATP. Le pays va mal. Des frondeurs en peau de lapin, qui profitent grassement du système, soufflent sur les braises sans prendre aucun risque, tandis qu’Emmanuel Macron joue sa partition : celle d’un technocrate qui juge le politique dépassé. Il est plus que temps de rompre avec un système qui s’autoreproduit au mépris de l’intérêt général. C’est d’un projet à long terme que la France a besoin. L’Action française, pour sa part toujours prête au compromis nationaliste, y travaille sans relâche. Elle avait défini, en 2012, dix grands axes de salut national à l’aune desquels elle avait jugé les programmes des candidats. Cet été, elle consacrera son université à les actualiser et les approfondir. Certaines des propositions qui ont émergé à Béziers rejoignent les siennes. Tant mieux. C’est la convergence des patriotes qu’il faut souhaiter. Osons la France, plus encore que la droite. Encore faut-il que tous les patriotes osent jouer le jeu. •
L’ACTION FRANÇAISE 2000
Voir aussi …
Université d’été de l’Action française
et deux autres points de vue sur le rendez-vous de Béziers et ses suites
Que s’est-il passé à Béziers ? par Dominique Bonnétable
Éric Zemmour : À Béziers, une défaite aux allures de prise de conscience
Oui, osons la France. Nous savons au fond de nos provinces que nous n’avons jamais été et que nous ne sommes toujours pas une Nation. C’est à dire un état d’esprit patriote convergent. Ségolaine et son idée de démocratie participative, vient de montrer son appartenance aux mécènes des plus grands groupes internationaux, dans deux émissions ou elle dit le contraire de ce qu’elle fait, exemple les boues rouges de Péchinet Gardanne, le pétrole à tout va. Sauver la France tant qu’il en est encore temps, passe par la sécurité totale de son peuple et par l’imposition de la sauvegarde de la nature, toute la nature. Les électeurs lamdas, voterons pour s’opposer à cette vie ultra libérale, puis serons aspirés par les mensonges républicains, Et on recommencera les paroles, paroles…Les gens de France attendent un programme d’avenir constructif, car ils ressentent cette fois, que la république, tous partis confondus, les amène à la fin du royaume de France.
bien il m’a été donné d’entendre et d’échanger avec ce que j’appelle l’espoir du pays donc je dis merci a ceux qui se mobilisent pour cultiver et éclairer le français la française de base mais ce cher ROBERT et bien il y a un déjà long temps que je m’applique a bien choisir ou a m’abstenir j’en profite pour dire merci a MR GUAINO qui je pense se lance dans la bataille a des titres d’enseignement tout comme NPA hélas plus que jamais il faut EFFRATA dans ce vacarme et savoir a qui on fait confiance LE BIEN NE FAIT PAS DE BRUIT ET LE BRUIT NE FAIT PAS DE BIEN ne pas allez trop loin penser a proximité car il y aura des derniers et des premiers mais n’oublions pas que la FRANCE ce n’est pas des mégapoles mais au moins 36OOO feux !
Pouvez-vous clarifier la formulation de votre pensée car, arrivé au bout de votre paragraphe, on ne voit pas très bien ce que vous vouliez dire.: EFFRATAn qu’ès aco ?…Et ce cher Robert, que vouliez-vous en dire ?…
Il faut dire que les commentaires de Zamours sont un peu spéciaux … Bon. Mais sympathiques.
Ce commentaire ( et tous ceux que j’ai lus sur Beziers…..) me laisse un peu perplexe. C’est la raison pour laquelle , bien que d’accord pour penser que l’évènement pouvait etre important je n’avais pas pu jusqu’à présent ,(et malheureusement toujours pas ………) degager une opinion nette sur l’interet et les résultats a posteriori de cette grand-messe a visée œcuménique.
Sur LES INTERETS oui…….et ce dés le départ……….
Néanmoins , pour ce que j’en sais,j’ai quelques désaccords avec les commentateurs.
Pas d’accord avec J L Faure sur les intentions de Ménard : je crois que cet individu (J’éprouve pour lui une antipathie « viscérale » meme quand il dit parfois des choses sensées…..) se verrait bien créer un vaste rassemblement a la droite du FN dont il serait ,non pas le « chef » (Il est trop malin pour ne pas voir qu’il n’est pas charismatique…….)mais le « deus ex machina »…… Il me semble que Beziers a fait litière d’un tel projet en montrant qu’en réunissant des carpes et des lapins on ne créait pas un animal nouveau ,une sorte de « carlapin » ,amphibie,doté de poumons et de branchies…… trop de divergences :.LES INTERETS……..! Mais aussi les convictions…….et il semblerait que le « bon peuple » venu assister aux débats aie manifesté que sur nombre de points précis,importants,les siennes étaient claires,tranchées et non négociables!
Pas d’accord non plus avec F. Marcilhac sur plusieurs points.
« L’alliance objective » avec les « Républicains me semble une vision erronée. Les dirigeants du FN savent mieux que personne que depuis 1986 (Comme l’a dit JC Gaudin en conférence de presse lors des dernières élections,et comme aucun journaliste ne lui demanda de précisions il est clair que tous savaient a quoi il faisait allusion……) il est « interdit » a tous les partis de cooperer de quelque façon que ce soit avec le FN…..que ceux qui ne savent de qui émane cette interdiction se renseignent…….Son efficacité est totale : meme dans la frange « droitiere » des Républicains ,qui ,en privé partage 90% des options du FN ,en trente ans il ya eu une infime quantité de transfuges. Tous les nantis ,désireux de conserver leur gamelle si bien remplie ,ont mis leurs convictions dans leur poche,mouchoir bien tassé par-dessus!
Bien d’accord pourtant que la « voie Philippot » du FN est une absurdité,une faute, et que l’absence de lisibilité des positions du parti pourraient lui couter cher.
Il me semble cependant difficile de croire que la « base » du peuple de droite pourrait dans 10 mois etre assez folle pour choisir un Sarkozy ,ou pire encore un Juppé a cause d’un Philippot…..mais il est vrai que Gribouille……..
La seule qui est une petite chance de faire gagner certaines de nos idées et le compronis nationaliste est Marine Le Pen;
Vouloir chercher une autre voie n’est que source de divisions propre uniquement à tuer cette dernière chance.Pour une fois je ne suis donc pas du tout l’analyse de F.Marcilhac;
Tout à fait d’accord avec Lussan.
J’ajoute qu’à mon sens, la « ligne » Philippot, étatiste et colbertiste, est à la fois profondément cohérente et dans la droite ligne du génie français.
Laissons le libéralisme et ses horreurs aux Anglo-Saxons.