Portrait de Maximilien de Robespierre, vers 1790, musée Carnavalet
La Conseillère de Paris Danielle Simonnet a formulé le vœu qu’une rue de Paris porte le nom du révolutionnaire Maximilien de Robespierre. Dans un entretien paru sur Figarovox [13.06], Jean Sévillia donne son point de vue : cette décision serait une position régressive et une grave erreur historique. Point de vue partagé à 100% par Lafautearousseau !
La conseillère de Paris (Parti de Gauche) Danielle Simonnet propose la création d’une rue Robespierre à Paris. Cette demande avait déjà été formulée, sans succès, en 2011. Que vous inspire cette proposition ?
On observe une constante à l’extrême gauche qui consiste à vouloir à tout prix ressusciter le mythe de la Révolution en général et de Robespierre en particulier. Mais il s’agit d’une position régressive. Jusqu’aux années 1960, l’histoire universitaire de la Révolution française était écrite par les marxistes ; la Terreur était assumée en tant que telle par la gauche qui estimait qu’elle était une phase nécessaire d’un processus historique. François Furet, communiste dans sa jeunesse, homme de gauche devenu libéral et qui n’a jamais adopté le point de vue contre-révolutionnaire, a joué un rôle considérable dans le monde intellectuel en bouleversant la façon d’envisager cette période. Furet a travaillé sur la Révolution, et s’est demandé comment distinguer 1789 de 1793. Dans ses premiers livres, il estime que 1793 est un dérapage par rapport à 1789, puis, au fur et à mesure, il vient à la conclusion que 1789 portait en elle les germes de 1793.
A partir de 1970, après les travaux publiés par Furet, la gauche n’ose plus défendre la Terreur. A l’exception de cette extrême gauche qui réactive le mythe de Robespierre, allant à l’encontre des données actuelles de la recherche historique. A titre d’exemple, la biographie de Robespierre récemment publiée par Jean-Clément Martin – universitaire qui refuse par ailleurs de considérer qu’il y a eu un « populicide » (selon le mot de Babeuf) en Vendée en 1793-1794 – laisse un profond malaise car on a l’impression que l’auteur cherche à exonérer Robespierre des crimes de la Terreur, au mépris de la réalité historique.
On devrait plutôt débaptiser les rues Robespierre qui existent depuis des dizaines d’années. Robespierre est l’homme de la Terreur qui justifie la violence et le pouvoir totalitaire avant la lettre. Dans notre pays qui se veut le pays des droits de l’homme et qui se vante d’avoir mis en œuvre la démocratie moderne, exalter Robespierre, qui a contribué à déclencher des mécanismes politiques totalement contraires aux droits de l’homme et à la démocratie est un non-sens.
Mais précisément, le Parti de Gauche dénonce une manipulation historique dans la représentation actuelle de Robespierre…
Manipulation historique ? C’est un compliment qui peut être retourné ! Rappelons que Robespierre est cet homme qui était un piètre orateur mais qui a conquis son aura par le verbe au club des Jacobins. Son magistère de la parole séduit cette gauche qui ne voit pas l’aspect monstrueux et glacé d’un personnage sans vie privée, un idéologue pur et sans âme. Dans un discours de février 1794, il défend « la Vertu sans laquelle la terreur est funeste et la Terreur sans laquelle la Vertu est impuissante » – défendant une alliance indéfectible entre la Vertu et la Terreur. Y sont défendus la pureté révolutionnaire absolue et le don de soi pour une cause idéologique. Le décret du 22 prairial – 10 juin 1794 – qui institue la Grande Terreur et précède d’un mois la chute de Robespierre est sidérant en ce qu’il postule que chacun est suspect et même potentiellement coupable. Ne sont prévus, en matière de justice, ni système de défense, ni accusation, ni interrogatoire, ni même de témoins ! C’est le règne de l’arbitraire total. La France est livrée à une secte criminelle. Est-ce un hasard si Pol Pot admirait Robespierre ?
Dans le Dictionnaire critique de la Révolution française dirigé par François Furet et Mona Ozouf paru en 1988, Patrice Gueniffey écrit dans un article pertinent : « Robespierre porte le discours idéologique à son plus haut degré d’accomplissement parce qu’il est lui-même l’idéologie incarnée ». Ou encore : « La Terreur est dans ce magistère de la parole que Robespierre porte à son niveau le plus accompli. Aussi son art rhétorique n’est-il pas simplement une arme parmi d’autres dans le combat politique: cette parole terrorise ». Ces deux phrases me paraissent résumer ce que fut ce funeste personnage de Robespierre, qui est un ancêtre des totalitarismes modernes. •
Rédacteur en chef adjoint au Figaro Magazine, essayiste et historien, Jean Sévillia est notamment l’auteur de Historiquement correct et de Histoire passionnée de la France, tous deux parus aux éditions Perrin.
Entretien réalisé par Eléonore de Vulpillières
Voilà une idée qu’elle est bonne, il faut en effet que tous les dictateurs sanglants aient leur rue, je propose la rue Hitler, la rue Staline, la rue Pol Pot, liste non close et ne comportant que les dictateurs morts…
On pourrait également suggérer, pour suivre les conseils de cette extrême-gauche française, qui doit sans doute toujours considérer la terreur comme un moyen légitime de gouvernement, de rebaptiser des rues des noms de Carrier, le massacreur de Nantes, de Marat, la hyène stylographe pour reprendre un mot jadis employé à propos de Sartre, et pourquoi pas de proposer une » rue de la guillotine » une » rue des visites domiciliaires » etc. La gauche et l’extrême-gauche françaises, qui n’ont jamais réellement rompu avec la logique du système totalitaire communiste ( ce qui se voit à son indignation lors de la sortie du beau livre de Stéphane Courtois » le livre noir du communisme » ), avec les mythes révolutionnaires de toutes sortes, dont de nombreux membres attendent encore les lendemains qui chantent, au son de l’internationale, comme cela se voir à Nuit Debout, sont toujours aussi à craindre. Je crois la gauche liberticide par nature, alors que la droite libérale ne l’est que par accident. On ne se méfiera jamais assez de la gauche, athée et matérialiste, et pour cette raison, comme le disait le grand philosophe thomiste Étienne Gilson, ennemie de la liberté.
Robespierre a aussi été victime qu’acteur d’une dynamique politique révolutionnaire qui l’a dépassé et broyé comme la plupart des acteurs de la Révolution française. A ce titre il fait partie de notre patrimoine national et donc je serai plutôt favorable qu’un endroit, rue ou place, porte son nom dans Paris. Pour les mêmes raisons il serait bon d’honorer aussi et ainsi la mémoire de Louis XVI qui ne s’est pas vraiment défendu et a préféré mourir en martyr.
çà me fait rire un peu dans ce moment triste il lui manque à coup sur de la connaissance et bien moi même qui reconnaît avoir beaucoup de manques je dis entre autre MERCI MONSIEUR SEVILLA
et comme on argumente toujours de l’EGALITE et bien chiche pensons a notre LOUIS XVI une rue permettra peut être de rappeler que l’HISTOIRE DE FRANCE commence bien avant LA REVOLUTION
connait elle CHARLOTTE CORDAY, MAME TALIEN, OLYMPE DE GOUGE ?
non simplement du LOUISE MICHEL etc
Reconnaissons tout de même Robespierre une vision élevée de la royauté: seul de tous les révolutionnaires, il déclara être opposé au procès du roi, quoique favorable à son assassinat. En effet, expliquait-il, on ne peut pas juger un homme en vertu de principes politiques qui sont absolument étrangers à la fonction qu’il exerça, laquelle était aussi criminelle à l’égard de ces principes que ces principes étaient criminels à son égard. En cela, il se montrait meilleur philosophe du Droit que les inventeurs du Tribunal de Nuremberg.
Il est de bon ton d’honorer les criminels et les anarchistes. Bientôt nous aurons à honorer Hitler !!!
Les gouvernements de gauches sont de plus en plus ridicules.
Tureau a bien son nom écrit sur une arche de l’Arc de Triomphe !
Dans ma ville il y a une place » Stalingrad » alors que St Petersbourg a repris son nom en Russie
Comme on ne connait plus grand chose de L’ Histoire on donne des noms de chanteurs aux squares et d’acteurs aux écoles c’est plus consensuel
Le héros moderne se fait rare et comme figure emblématique de la République le cher Robespierre sanguinaire incorruptible s’impose , il leur manque aussi Fouché et Fouquier Tinville pour faire bonne mesure . Chacun ses héros suivant les quartiers ou les banlieues. Je vois mal le nom d’un général Vendéen à la Courneuve !
Je lis sur Wikipédia que « Dans les années 1980, la municipalité (alors socialiste) d’Alençon (…) a discrètement nommé en l’honneur de Hébert une cour piétonnière donnant accès à un groupe de maisons anciennes rénovées au centre du vieil Alençon, entre la Grande-Rue, la rue des Granges et la rue de Sarthe. Cette cour Jacques-René Hébert n’est signalée sur aucun plan de la ville ».
Il y a des canailles qui n’ont pas le courage de leurs immondes fiertés..
Pour ces nains politiques en mal de grandeur, il s’agit de renouer le lien idéologique avec leur grande révolution. La racaille gauchiste « nuit de boue » dans le rôle des sans-culotte, à le soutien du système. Il s’agit comme en 1792-93, de terroriser le bon peuple afin que ces incapables puissent conserver leur pouvoir. La démocratie n’est qu’un écran de fumée qui permet aux libéro-marxistes de droite et de gauche de rester en place. Le problème, c’est que cet écran n’est plus aussi opaque qu’autrefois et laisse entrevoir l’immonde vérité. La démocratie, la république peuvent sans non sens être totalitaire. Le fait de vouloir rebaptiser une rue de Paris avec le nom d’un sinistre assassin symbolisant les heures sombres de l’histoire de France en donne la preuve irréfutable.
Robespierre est un des pires et des plus ignobles acteurs de notre Histoire au même rang que les Staline et Hitler. Ses méfaits ne doivent pas être oublies , lui totalement , il est a rayer a jamais de nos Mémoires .