On le sait : L’Angleterre est différente. On peut encore le dire d’elle comme jadis Franco le disait de l’Espagne. Différente, elle l’est restée avec sa relation américaine très spéciale, son Commonwealth, son inclination pour le grand large plutôt que pour le Continent, sa Livre Sterling, ses dérogations aux règles européennes de février dernier, son Parlement immuable à Westminster, son aristocratie maintenue, ses financiers, sa City, et, symbole de sa souveraineté, sa reine de quatre-vingt dix ans – ou demain son roi – qui en garantit, en tout cas, la permanence non-négociable.
Ces différences avaient amené De Gaulle à lui refuser obstinément son entrée dans le Marché Commun. Sans-doute, rêvait-il d’une Europe des Etats qui eût été indépendante des Etats-Unis. Ce que ne voulait pas l’Angleterre, ni, d’ailleurs, l’Allemagne. Celle d’Adenauer et de ses successeurs, jusqu’à aujourd’hui. Par réalisme, Pompidou, au contraire, fit entrer la Grande-Bretagne, considérant qu’elle serait la meilleure garantie qu’une Europe supranationale ne serait jamais possible.
Nous y sommes. Et toute l’Europe – et bien au delà – est suspendue au résultat du vote de ce jour, comme si, hormis nombre de problèmes techniques que les experts auraient à régler et qui ont effrayé les bourses du monde entier, les données fondamentales euro-britanniques que nous venons de rappeler devaient en être substantiellement changées. Ce n’est pas le cas.
En cas de Brexit, pris comme symbole, il est clair que la construction européenne à la bruxelloise se trouvera, une fois de plus, ébranlée. Nous disons bien une fois de plus car ce ne sera ni le premier ni le dernier coup dur qu’elle aura à subir ces temps-ci. Au point que dans les grandes rédactions, il est devenu courant de parler à son endroit du Titanic européen.
Mais si les Britanniques choisissent le maintien, hormis le veule soulagement des élites euro-mondialisées et des bourses, croit-on que les choses seront fondamentalement modifiées ? L’arbre ne fera que cacher la forêt des mécontentements, l’opposition grandissante des peuples, et, par surcroît, la montée des revendications de chacun des vingt-huit pour des dérogations substantielles ad hoc. A l’instar des dérogations britanniques. Chacun les siennes.
L’Angleterre est aussi différente par le fait que les sondages ont la réputation de ne pas y être fiables. Dans ce pays protestant où un sou est un sou, mieux vaut regarder du côté des bookmakers. Les impatients y trouveront peut-être une réponse autorisée à leur anxiété.
Ce détail signale encore la différence anglaise. Brexit ou pas, face à l’UE, la Grande Bretagne aura toujours un pied dedans, un pied dehors … Et dans l’un ou l’autre cas, elle ne cessera pas d’être elle-même. Différente et souveraine.
Lafautearousseau
Si vous voulez savoir ce qu’il adviendra du scrutin, regardez les bourses, elles on déjà voté.
Le Royaume Uni, en fait l’Angleterre obéit à une SEULE règle, énoncée par Lord Palmerston, ministre de Victoria: l’Angleterre n’a pas d’amis éternels, pas d’ennemis éternels, que des INTERETS ETERNELS. Elle choisit toujours son intérêt, il serait peut-être intéressant que la France fasse de même, au lieu de ramper devant l’Allemagne.
L’Europe qui refuse ses racines Chrétiennes, sa population blanche, sa culture gréco-romaine, risque de ne pas s’en remettre si le RU s’en va, et qui sera le suivant???????????????????????????????????????????????