Le 24 juin 2016 restera dans les annales européennes. Le peuple anglais a manifesté sa liberté. Comme toujours. C’est le vrai fond du peuple anglais qui a parlé ; les médias, surtout en France, ont bien insisté et avec tout ce qu’il fallait de mépris sur le caractère profondément enraciné de ce vote : un vote de bouseux et de petites gens. Toute personne un tant soit peu cultivée et de simple bon sens a parfaitement compris ce qui s’est passé : l’Angleterre historique, celle qui refuse de sortir de l’histoire, s’est exprimée. England for ever. Personne ne lui dicte sa loi ; elle se la donne à elle- même ; c’est la règle de son histoire, une constante à travers les siècles. Ni des rois trop étrangers, ni Napoléon, ni Hitler, ni l’Europe apatride et donneuse de leçons n’en sont venus à bout.
Depuis la Grande Charte, c’est ainsi. L’Angleterre d’aujourd’hui demeure encore et toujours l’Angleterre. Son vote est culturel et historique. En dépit de toutes les menaces, elle a tenu bon. Même le chantage au « fric » n’a pas marché, dans cette nation de commerçants et de banquiers. Eh bien, il nous est bon pour nous Français qu’elle nous surprenne. Si elle pouvait nous réveiller !
Et pourtant ! Aussitôt ce fut un déferlement de haine et de prédictions apocalyptiques. Principalement de la part des Français, de nos dirigeants, de nos commentateurs patentés, avec cette morgue insupportable qui est leur marque de fabrique à tous. Ils allaient jusqu’à plaindre les Anglais, à récuser le principe de ce référendum. Maintenant c’était un devoir de les châtier, et vite, pour qu’ils comprennent, pour l’exemple aussi, pour que leur faute – leur péché ! – ne donnât point de mauvaises idées aux autres élèves indisciplinés de la classe européenne dont Hollande se considère – ça fait rire tout le monde – comme le « magister » : il a le savoir et il détient la baguette et le bonnet d’âne ! Du moins le croit-il.
Avec son air affecté de « prof d’école », sa rhétorique hésitante de « faux curé », il faut le voir et l’entendre distribuer les bons et les mauvais points. Il va même, tout en parlant de renvoi nécessaire et immédiat, jusqu’à suggérer à l’Angleterre de venir à résipiscence, au motif qu’il y aurait des réactions à Londres, en Écosse et en Irlande. Bien sûr, mais, là aussi, c’est typiquement historique et l’Angleterre, elle, connaît tout ça et depuis longtemps. Elle a le temps devant elle ; elle est une monarchie. Donc, là encore, elle prendra son temps. David Cameron l’a lui-même annoncé à son dernier conseil européen du 28 juin.
Ce n’est pas le ridicule Hollande qui lui dictera son agenda. Les Anglais agiront à leur façon, quand ils voudront, selon les possibilités et les circonstances, et selon surtout leur intérêt le plus pragmatique, comme ils l’ont toujours fait. Ils étaient déjà dans l’Europe comme n’y étant pas et avaient obtenu toutes les dérogations qu’ils avaient réclamées. Ils continueront sur la même voie. Pourquoi se gêneraient-ils ?
C’est la France qui devrait avoir peur. Les affaires françaises vont très mal. Hollande aura beau dire, son « ça va mieux » n’a aucun sens. Il est incapable de diriger chez lui ; ses lois sont toutes contestées. Il épuise la nation. L’état lamentable de ses finances le met à la merci des moindres secousses politiques, diplomatiques, économiques, sociales et financières avec les risques d’un terrorisme omniprésent. Il en est réduit à courir après Merkel, faisant de l’Europe allemande la seule issue à son euromanie par laquelle il compte rebondir en grand défenseur de l’Europe pour la prochaine campagne électorale.
Tout lui sert. Pro-Europe, anti-Europe, voilà sa dialectique. Il s’est trouvé ainsi ses adversaires, il polit son argumentaire, il choisit son angle d’attaque, indécrottable politicien, semblable à tous les autres, ses concurrents ! Est-ce cela la tradition française ? Cet abject système qui broie la France ? Ah non ! Tous ceux qui en vivent veulent nous le faire croire. Or, rien n’est plus opposé à notre génie. Nous aussi, nous Français, autant que les Anglais, plus qu’eux peut-être, nous avons une histoire et qui porte, elle aussi, sa leçon d’éternelle reviviscence. Elle est nationale, elle est royale.
Il en est qui s’en souviennent. Le dossier de Politique magazine de cet été les présente. Et si la France voulait bien chercher dans cette direction, ne pourrait-elle pas avec intelligence et force, après le désastre annoncé, renouer avec son histoire pour se préparer un meilleur avenir ? •
bien dit rien à redire .
Comment prendre ces gens au sérieux ? Après Boris, c’est Nigel qui se casse /
Speaking at a press conference in Westminster, he said he had fulfilled his political ambitions after successfully campaigning for the UK to vote for Brexit.
“During the referendum I said I wanted my country back … now I want my life back,” Farage said on Monday.
En clair : Nous avons fait notre job, au Peuple de se dém… avec le Brexit. Édifiant.
Comme toujours avec Hilaire de Crémiers, excellente analyse. Saint Louis, priez pour nous. Sainte Jeanne d’Arc, priez pour nous.
jlesalvignol a culot ou inconscience. Qu’avons-nous, nous Français, pour critiquer le personnel politique britannique ? D’abord leur politique proprement intérieure n’est pas notre affaire. Ensuite avec les politiciens que nous avons ici, comment oser critiquer les hommes politiques anglais ?
Celui qui décide de ne pas être candidat au poste de Premier Ministre ou de se retirer de la vie politique n’a pas à être mis en cause.
Il est vrai que chez nous, ils n’ont guère ce genre de scrupule ou de liberté. Chez nous, ils s’accrochent les bougres ! Vous trouvez ça plus honorable ? Allons donc !
Tout le monde s’interroge sur la suite des événements suite au « Brexit » et notamment sur les questions économiques et bien entendu, tout le monde a son avis y compris les singes savants qui nous gouvernent. Car nous vivons désormais dans l’Europe des singes, les grands primates accrochés à la Tour de Babel de Bruxelles et qui ont pris le pouvoir et notre liberté.
Je crois en fait que la caste se soucie peu du fond et sont bien plus préoccupés sur le vote lui-même c’est-à-dire la possibilité donnée aux britanniques d’avoir pu donner leur avis. Pour les eurocrates, il eût été préférable de ne pas avoir de référendum du tout.
Une petite note récente de Terra Nova révèle bien des choses :
« Comment éviter dès lors des référendums dans chacun des pays européens pour demander aux citoyens nationaux, comme aux Britanniques, s’ils veulent continuer ou en rester là ?…
Un référendum est en effet une expression démocratique réduite au service minimum….
Il faut donc en finir avec les blancs-seings arrachés à la dernière minute et les discours sur la force de l’histoire, sous peine d’effondrement …. »
Certains veulent concevoir un nouveau Traité, non pas pour relancer l’Europe mais pour tenter de rendre une évasion du système impossible par référendum. Par sa proposition de référendum sur le nombre de parlementaires, Sarkozy nous a de mon point de vue, levé le voile sur les intentions de l’oligarchie.
L’Europe est un sujet bien trop sérieux et trop important pour le soumettre à un vote par référendum ; seuls des gens sérieux et élus seront autorisés à s’exprimer à ce sujet, ce qui, en France, est d’ores et déjà le cas, notamment sur la ratification des Traités grâce au sus-nommé Sarkozy.
On va laisser au peuple les questions accessoires comme le nombre de fauteuils à occuper dans les assemblées parlementaires ; çà l’occupera.
On connaissait le mépris de l’élite qui nous dit chaque jour, que l’on est mal élevé, inculte et idiot. Ce mépris a franchi une marche en transformant le référendum en un os que l’on jette à un chien affamé et méchant. On sera donc invité à le ronger pour nous calmer et laisser nos maîtres en paix.
Pendant ce temps-là, nos élus pourront s’occuper d’Europe, dans notre dos, bien entendu.