Clôture du 8ème Salon du Cheval à El Jadida
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Peroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam, et il travaille maintenant à Casablanca pour le 360, l’un des principaux titres de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
MAZAGAN – ELJADIDA, DEBUT DE L’ANNEE HEGIRIENNE 1437, DEUX JOURS AU VIIIème SALON INTERNATIONAL DU CHEVAL, 16 ET 17 OCTOBRE 2015
En bordure de la forêt d’eucalyptus, le Maroc vient de se doter d’une « Cité du Cheval » où se presse une foule immense et contrastée (dames voilées chics, vieux montagnards berbères en djellabas, jeunes ouvriers ou artisans goguenards en tongs) unie dans le même culte de la beauté équine, du cheval barbe (berbère) à forte encolure, hyperviril et difficilement maitrisable.
Dans les travées des pays étrangers et des entreprises je vois avec tristesse des sociétés françaises communiquant en anglo-américain à côté du stand portugais… francophone. Les Français, par incurie, snobisme, américanisation, auront assassiné eux-mêmes la Francophonie, naguère si prometteuse.
Avec le vétérinaire érudit Jamal Hossaïni-Ilali, nous descendons en ville. En pleine avenue Mohamed V, l’ancien jardin public français a conservé ses araucarias géants, plantés par ordre de Lyautey lui-même, mais ses allées sont remplies de détritus. Même la stèle à Mohamed V a été ébréchée. En revanche, un peu caché derrière des hibiscus, une plaque, fêlée mais toujours présente, rappelle qu’ici, dès 1913*, Lyautey avait lancé : « Mazagan doit être le Deauville marocain ! ». Même océan, même longue plage promenade, même air vif mais des palmiers partout au lieu des « planches » de la station normande. •
* Le Protectorat avait commencé en 1912 et il se terminera en 1956.
Chez les arabes le cheval tient une place à part que les pauvres chiens sont loin de partager.. Quand aux cochons n’en parlons pas .. Mais chez-nous ont-ils une place enviable. ?
Plus sêrieusement je me permets d’insister sur le fait que nous sommes largement responsables de la perte de notre langue par notre snobisme notre indifférence notre paresse et l’attrait que nous avons pour « ailleurs.. où l’herbe est toujours plus verte. « . Pour faire rayonner le français il faut l’apprendre aux plus jeunes qui ne comprennent plus Molière et sont incapables de reconnaître un infinitif d’un participe passé.