Par Eric Zemmour
Une critique acérée et argumentée de la politique éducative sous le quinquennat de Hollande signée Jack Lang. C’est une loi d’airain : les ex-hôtes de la Rue de Grenelle confient tous leurs remords au papier. Ce que fait ici Eric Zemmour, plus que d’un homme, c’est la critique du Système en soi-même. Qui détruit la France et ses enfants. Soi-disant ceux de la République. En quoi son analyse rejoint la nôtre, nous intéresse. LFAR
C’est un classique de la vie politique française. Tout ministre de l’Éducation nationale, aussitôt qu’il a quitté les ors délavés de la Rue de Grenelle, devient le procureur le plus impitoyable de ses successeurs, avec une prédilection pour ceux de son camp. Jack Lang ne fera pas exception à cette règle d’airain. Il a été ministre de l’Éducation nationale il y a vingt-quatre ans. Lui au moins s’en souvient. Son livre est bref, mais la charge est lourde. Bien sûr, en vieux loup de mer, Lang prend soin d’éreinter le bilan des années Sarkozy, qu’il qualifie avec nuance de « vandalisme d’État ». Mais on sent vite que sa « colère » vise ailleurs. Plus tard, plus loin, plus haut. Vincent Peillon est déchiqueté sans ménagements ; brouillon et velléitaire ; sa loi de « refondation » est verbeuse, inutile ; sa réforme des rythmes scolaires calamiteuse ; ses cours de « morale laïque » ridicules : « La morale, tout court, est par définition laïque. »
Avec Najat Vallaud-Belkacem, Lang se fait plus doucereux, mais c’est comme le loup avec le Petit Chaperon rouge, pour mieux la dévorer. Sa réforme du collège est louée dans son « architecture », mais dynamitée dans chacune de ses dispositions : suppression du latin, des classes bilangues (critiquée au nom de la défense de l’arabe !), des classes européennes, Lang condamne tout, de la langue pédantesque des pédagogistes aux tergiversations sur la chronologie dans les programmes d’histoire. Ne lui en déplaise, Jack Lang tient parfaitement son rang au milieu des « réactionnaires », « élitistes » et « pseudo-intellectuels » dénoncés par sa soi-disant protégée rue de Grenelle.
Il fait pire. Ou mieux. Il n’hésite pas à reconnaître que « cette fois c’est établi : le niveau des élèves baisse. Trop d’études nationales et internationales convergent en ce sens pour que le doute soit permis ». Phrase qui lui aurait valu les foudres de tous les progressistes quand il était ministre.
Mais pris par l’enthousiasme du pénitent, notre apostat ne s’arrête pas en si bon chemin. « Si l’on compare aux années 60, on a perdu l’équivalent d’une année scolaire entière entre l’entrée en CP et la fin de troisième. » Il s’appuie sur les travaux de Stanislas Dehaene en imagerie du cerveau, pour reconnaître l’incontestable supériorité de la méthode syllabique d’apprentissage de la lecture ; et sur un rapport de l’Inserm pour s’inquiéter que « les enfants des familles monoparentales multiplient les signes de moindre réussite scolaire ». Se souvenant avec nostalgie de sa jeunesse, Lang fait l’éloge de l’internat au cadre rigoureux qui a sauvé l’enfant chahuteur qu’il était, et n’hésite pas à critiquer Mai 68, et la gauche qui a « érodé sans le souhaiter la belle notion d’autorité ». En guise de révolution scolaire, il prône : « La langue d’abord. Belle écriture… Lecture à voix haute. » On se pince pour y croire. On regarde la couverture pour être sûr que le livre est signé Lang. On entend le tombereau de brocarts que Lang lui-même et ses habituels acolytes progressistes ont déversé (et continuent de déverser) sur tous ceux qui n’ont eu que le tort de dire la même chose que notre auteur mais avant lui : et pourquoi pas le retour de la plume Sergent-Major ? La nostalgie populiste digne du film Les Choristes ne fait pas une politique… Passéisme… Café du commerce…
Mais il faut aller au-delà de cette légitime vindicte. La guérilla systématique menée par l’amicale des anciens ministres de l’Éducation nationale contre leurs successeurs contraste avec l’impression laissée à tous les observateurs d’une remarquable continuité depuis quarante ans. Les majorités changent, les réformes se succèdent, mais c’est toujours la même politique. Les ministres se succèdent, mais la rue de Grenelle reste. La rue de Grenelle et sa cohorte de technocrates et de spécialistes de sciences de l’éducation, pédagogistes zélés, dont Philippe Meirieu est la figure emblématique et tutélaire.
Tous les ministres, qu’ils l’aient voulu de bonne ou de mauvaise grâce, ont été avant tout les porte-parole de leur administration. Tous ont mis en œuvre le programme « réformateur » voulu par les hiérarques de la Rue de Grenelle depuis les années 60, et même avant, depuis le rapport d’inspiration communisant de 1945, Langevin-Wallon. Tous les ministres ont été responsables sinon coupables de la dégradation continue de notre école, dénoncée à longueur de livres-témoignages par une cohorte de profs – à la suite du talentueux Jean-Paul Brighelli – ou de hauts fonctionnaires (rapport Obin) effarés par ce qu’ils voyaient et vivaient, jusqu’aux analystes les plus acérés, de Jean-Claude Michéa à Alain Finkielkraut. Tous les ministres, même ceux du général de Gaulle et de Georges Pomidou, Edgar Faure ou Joseph Fontanet, de droite ou de gauche, « républicains » ou « libéraux », ont été les complices, au moins passifs et impuissants, de cette machine éducative devenue folle, qui a confondu massification et démocratisation, a rejeté l’élitisme au nom de l’égalitarisme, a méprisé le mérite des meilleurs au nom du respect de tous, a dédaigné la transmission des savoirs au nom du « plaisir de l’enfant », a arraché tout sentiment d’amour de la France au nom de la repentance et du vivre-ensemble, et a transformé les classes en centres de propagande (théorie du genre, multiculturalisme, etc.) où sont surveillés, tancés et ostracisés les enfants qui pensent mal, que l’école s’est donné pour mission affichée d’arracher à leurs déterminismes et préjugés familiaux.
Et tout cela au nom de la République, du progrès, de la Liberté, de l’égalité, de la fraternité !
Une fois qu’on a refermé l’ouvrage de Lang, une dernière question se pose : pourquoi des ministres qui souvent ne manquaient ni de bonne volonté, ni de talent, ni même – ce qui devient fort rare – d’une grande culture – qu’ils s’appellent Chevènement, Bayrou, Jospin, Allègre, Ferry, Darcos ou Lang, etc. – ont-ils tous baissé pavillon face au tourbillon nihiliste charrié par leur administration ? Au lieu de dénigrer leurs derniers successeurs qui ne sont après tout que leurs médiocres héritiers, qui n’ont fait qu’achever le travail de destruction débuté sous leur magistère, ils devraient essayer de répondre à cette question. La réponse nous serait fort utile pour rebâtir sur ces ruines. •
« Cette fois c’est établi : le niveau des élèves baisse. Trop d’études nationales et internationales convergent en ce sens pour que le doute soit permis »
« De Jack Lang », Éditions Kero, 120 p., 9,90 €.
Article repris du Figaro du 01.09.2016
La tâche d’être ministre de l’Éducation nationale est absolument impossible (comme celle de plusieurs autres ministres, d’ailleurs). Pourquoi ? Parce que les collaborateurs, les fonctionnaires de ce ministère N’OBÉISSENT PAS, ou, plus exactement, n’ont pas à obéir (pas plus que les magistrats, d’ailleurs).
Les deux ministères les plus simples d’un Gouvernement sont, paradoxalement, si l’on veut, mais justement, la Défense et l’Intérieur. Militaires, Préfets et Policiers sont dans l’obéissance et la discipline…
À l’Éducation nationale, on peut agir sur les programmes, nullement sur la façon dont ils sont enseignés : le professeur dispose d’un sacro-saint droit à la liberté pédagogique, sans sanction possible.
Réformer l’EN est une tâche impossible.
La supprimer, c’est autre chose…
Chevènement lorsqu’il fût ministre de l’éducation a tenté de redresser la barre.
Vous savez, la France est insubmersible. Nous somme entrés en guerre en 1914 quasiment désarmés. Et nous avons été sauvés par le miracle de la Marne où la Vierge étendit les bras pour signifier à l’ennemi qu’il ne devait pas aller plus loin. Ce n’est pas cette culotte de peau de Joffre qui a gagné la bataille. Lui il était en train de préparer son prochain bivouac. Après la victoire il téléphona à Pointcarré qui s’enfuyait vers Bordeaux et fou de rage il lui cria : «Je vous avais dit de partir, mais pas de foutre le camp !». Mais tous les deux étaient en train de foutre e camp ! Nous sommes entrés en guerre de la même façon en 1940 mais caché derrière une ligne Maginot que l’ennemi n’a eu qu’à contourner. Mais il s’est passé deux miracles encore. Le premier est que nous avons été sauvé de la grande saignée par notre foudroyante défaite (Raymond Aron l’a constaté.), et le second miracle a été que notre aviation a été clouée au sol, ce qui fait qu’elle n’a pas pu servir à bombarder les villes allemandes pour brûler des nouveaux-nés à la mamelle !
Notre éducation nationale c’est la ligne Maginot derrière laquelle se cachent nos impérissables ennemis, qui veulent athéiser les cervelles de nos enfants, par ministères successifs. Rien ne servira de lui rentrer dedans, c’est un édredon mou. Il faut le contourner. Pour cela il faut renouer avec l’Église de la Gaule et le baptême de la France réalisé au baptême de Clovis. Il nous protégeait de nos ennemis. L’acte en a été déchiré par Philippe le Bel en 1 303 ce qui entrouvrit la porte aux rats qu’étaient ses légistes. Ils ne sont jamais plus sortis. Ce sont eux qui ont fait la Révolution française par la prise des États généraux (j’ai démonté le complot en 3 volumes qui cherchent un éditeur.) Eux qui ont fait les deux guerres mondiales, eux qui ont fait l’immigration, eux qui etc etc.
Pour la contourner il faut retrouver nos évêques légitimes par élections diocésaines et non plus par attente de parachutages filtrés par la franc-maçonnerie. Il n’y a là aucunement coupure avec Rome. Rome ne fait qu’entériner quelque soit la façon dont les évêques lui sont présentés, sauf pour la Chine.
Parce que c’est dans l’Église de France qu’ils se cachent depuis la nuit des temps. C’est là qu’est le moteur intelligent qui dirige, par exemple, le ministère de l’éducation nationale quelque soient les ministres. Il faut l’extraire et alors la grâce divine nous inondera.
Tout le reste est perte de temps qui va jusqu’au grotesque avec le burkini. Ne puis-je donc me baigner dans la mer tout habillé ? Il est vrai que je suis un homme et qu’aux hommes on ne leur fait pas bouffer la pilule abortive, alors qu’elle existe, parce qu’ils ne sont pas idiots. Le Serpent le savait bien qui a tendu la pomme à Ève ! Il faudrait expliquer tout cela aux féministes.
Bref, l’Islam est une spiritualité de sous développés qui ne fait pas le poids face au christianisme, mais qui va devenir dangereux avec l’aide de la République. Il faut donc abattre la République non pas par les élections mais en éliminant les forces masquées qui sont dans nos diocèses.
Après, l’Islam ne sera plus qu’une baudruche qui se dégonflera toute seule. Et alors oui les musulmans se convertiront et ils nous apporteront ce que nous avons perdu : la foi.
Baudouin