« FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – Selon un sondage BVA, près de 40% des Français considèrent qu’un monarque serait bénéfique pour l’Unité nationale. Dans un entretien fleuve, le professeur Frédéric Rouvillois explique les raisons de cet attachement à la figure du Roi. »
Question désormais récurrente, même si elle apparaît, pour l’heure, sans effet immédiat ; discussion de principe plutôt qu’efficiente, donc, mais question posée de plus en plus souvent et qui traverse tous les milieux, tous les médias ; évocation – voire invocation – de plus en plus fréquente de la figure du Roi, bien au-delà des cercles royalistes traditionnels et qui surgit des profondeurs de l’opinion sans que les dits cercles royalistes y soient – apparemment – pour grand-chose. Le temps, la crise ouverte du Système politique et idéologique, le désamour des Français pour les politiques, les médias, la doxa dominante, travaillent pour leurs idées plus et mieux qu’ils ne savent eux-mêmes le faire …
L’incapacité croissante, de plus en plus patente, du régime à surmonter les défis assez terribles auxquels la France doit faire face aujourd’hui, peut transformer cette nostalgie en aspiration, et, en cas de crise, cette aspiration en demande d’un recours, d’une rupture, d’un régime nouveau, qui aurait forme royale – directement ou après une transition dont on ne voit pas encore les hommes ni les contours mais dont on devine qu’elle pourrait devenir nécessité. Impérieuse, évidente, déterminante nécessité. Une société ne tolère pas indéfiniment un régime devenu incapable d’assurer sa pérennité, sa sécurité, son intégrité.
Ainsi va l’Histoire, passent les régimes en place, et s’opèrent les vrais changements.
C’est ce dont traite – avec la finesse et la pertinence qui lui sont coutumières – Frédéric Rouvillois dans le long entretien qu’il vient de donner au Figaro. [Figarovox, 2.09, dont illustration ci-dessus].
Entretien que nous publierons intégralement, en deux parties, ce mardi et ce mercredi. Les lecteurs de Lafautearousseau pourront en débattre. LFAR
Les réponses qu’apporte le professeur ROUVILLOIS donnent de la perspective historique à ce sondage qui a beaucoup surpris. Cela montre que le mouvement ou les mouvements monarchistes ont intérêt de s’appuyer sur l’expertise de juristes, d’historiens, de philosophes pour bâtir un véritable projet politique et pour continuer à influer sur l’opinion publique.
Mais être favorable à la restauration de la monarchie ne suffit pas en soi. Il faut inscrire cette restauration dans le cours de notre Histoire. On ne peut sortir de la République en ignorant l’existence et les traces laissées par la IVè et la Vè et il est nécessaire de chercher à définir ce que serait le rôle d’un roi après elles.
A mon avis, le régime républicain a détruit les notions essentielles du temps et de la souveraineté. Or, dans un contexte de menace pour son identité, le peuple souhaite retrouver un véritable garant de cette identité et ce garant c’est un roi. C’est du simple bon sens.
Au surplus, je pense que beaucoup de Français estiment que la caste dirigeante est une sorte d’aristocratie, mais une aristocratie sans principe et sans grandeur. Si le président de la République est un monarque, autant en avoir un vrai et autant avoir une aristocratie digne de ce nom.
D’accord avec Ribus. Excellent commentaire.