Les Princes héritiers de la dynastie capétienne depuis le Comte de Chambord jusqu’à nos jours
Par Pierre de Meuse
Nous avons eu la joie d’apprendre, le 2 juin 2016, que Madame la duchesse de Vendôme venait de donner naissance à un quatrième enfant, un second fils, qui a reçu le prénom de Joseph. Le couple qui porte l’avenir de la Maison de France nous rassure donc sur la postérité de sa race. Mais qui sont ces Orléans et comment ont-ils reçu le legs millénaire de la dynastie capétienne ? Beaucoup l’ignorent ; certains affabulent. Nous proposons de faire un petit retour historique sur leurs antécédents.
Les Orléans actuels ne sont pas la première famille capétienne à porter ce nom. Trois autres familles d’Orléans se sont succédé depuis le XIV° siècle jusqu’à Gaston d’Orléans, fils d’Henri IV (1608-1660) qui meurt sans postérité. Son apanage est donc transmis à son neveu, fils cadet de Louis XIII et frère de Louis XIV. C’est de lui que descendent tous les Orléans actuels. Il faut préciser que cette branche des Bourbons est considérée dès les débuts du XVIII° siècle comme placée directement derrière les enfants de Louis XV dans l’ordre de succession. Ni Louis XV, ni Louis XVI, ni Louis XVIII, ni Charles X n’en douteront un instant, même après le vote régicide de Philippe Egalité, même aux pires moments de l’usurpation de Louis-Philippe. Cette dernière parenthèse étant balayée par l’émeute comme elle était née de l’émeute, le « roi des français » tira les conclusions de l’expérience, car il ne manquait pas de lucidité et conservait à un haut degré le sens de la famille. « Notre tentative de concilier la révolution et la monarchie a échoué », dit-il, « nous n’avons pas d’autre salut que dans le retour à la tradition ». C’est donc avec son accord que l’aîné des Orléans, le premier Comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe et fils de Ferdinand-Philippe d’Orléans, duc d’Orléans et prince royal de France*, mort en 1840, et de la duchesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, va faire acte d’allégeance dynastique auprès du Comte de Chambord, roi de jure sous le nom d’Henri V. Cette visite à Frohsdorf marque la fin de l’orléanisme politique**.
A la mort du prétendant légitime, en 1883, Philippe assume la succession du comte de Chambord, portant le nom de « Philippe VII » et non Louis-Philippe II comme l’auraient désiré les orléanistes et une partie de sa famille. Ce premier prince de la filiation Orléans à briguer le trône de France décède en 1894 et c’est son fils Philippe, duc d’Orléans (1869-1926) qui lui succède. C’est lui qui recevra les signes de fidélité de Maurras et de l’Action Française. C’est sa maxime « tout Ce qui est national est nôtre » qui sera imprimée sous la manchette du journal. Il prend, logiquement, le nom de Philippe VIII. Il meurt en 1926 sans postérité. C’est alors que l’ordre de succession désigne un autre petit-fils du Duc d’Orléans mort en 1840, en l’occurrence Jean d’Orléans (1874-1940), duc de Guise, par ailleurs beau-frère de Philippe par son mariage avec Isabelle d’Orléans. C’est le troisième prétendant Orléans au trône de France et il porte le nom de Jean III. Son fils unique est Henri d’Orléans (1908-1999), deuxième comte de Paris et prétendant au trône de France sous le nom d’Henri VI. D’où le troisième et actuel Comte de Paris, (Henri VII), père du Prince François et du Prince Jean, le dauphin de France par attribution et héritier de la dynastie. Ainsi fonctionne une famille royale, par le sacrifice et la continuité, par le respect des ancêtres et l’espérance sans retour. n
*Selon la dénomination de 1791, appliquée par Louis-Philippe.
**Ni le duc d’Aumale, ni la duchesse d’Orléans n’acceptèrent cette décision, pourtant conforme aux désirs de son beau-père.
Le duc et la duchesse de Vendôme avec leurs trois premiers enfants, Gaston, Antoinette et Louise-Marguerite. Depuis, le prince Joseph est venu agrandir la famille
La tentative de Louis Philippe de concilier tradition et modernité a échoué du fait de la mort de son fils ainé et héritier qui aurait contribué à enraciner dans la modernité la monarchie par l’extension du droit de vote à un plus grand nombre de français. Ce que le Prince-Président a fait en accordant le suffrage universel masculin même si son Empire a succombé par la défaite militaire à Sedan en 1870 dans une guerre contre la Prusse.
Cet article est intéressant au sens du rappel historique mais me paraît un peu court en ce qui concerne les problématiques successorales de la Maison d’Orléans.
« D’où le troisième et actuel Comte de Paris, (Henri VII), père du Prince François et du Prince Jean, le dauphin de France par attribution et héritier de la dynastie… »
Que signifie être dauphin de France par attribution ? On connaît l’opposition du comte de Paris avec son fils, le prince Jean et son idée aberrante de régence. Il aurait fallu que Pierre de Meuse nous fasse connaître son analyse juridique sur la question.
Même si ce n’était le but de l’article, je pense que les soutiens de la Maison d’Orléans comme Pierre de Meuse se limitent trop à considérer la dynastie comme une évidence. Les prétentions des Bourbons d’Espagne sont toujours vives et je ne vois jamais de réponses argumentées de juristes spécialistes du droit dynastique ou d’historiens de l’Ancien régime.
A moins que le débat soit soigneusement évité car personne n’est vraiment sûr que les réponses iraient dans le sens de la Maison d’Orléans ?…
Bon article, mais il y a une coquille dans la date de Gaston d’Orléans (16081660)
Puis, ils se sont succédé, ne s’accorde pas, car on succède à quelqu’un, donc COI.
Le soutien aux princes d’Orléans, la fidélité portée à la Maison de France, ne sont pas seulement la position de Pierre de Meuse, mais sont la ligne de Lafautearousseau, comme ce fut, d’ailleurs, la position constante de l’Action Française,
Comme vous l’avez relevé, ce n’était pas le but de cet article de traiter de la succession de l’actuel Comte de Paris. Sur cette question, notre position est que le futur Chef de la Maison de France sera de toute évidence le duc de Vendôme et que l’exercice de cette haute responsabilité ne peut qu’être plein et entier.
Parmi les Bourbons d’Espagne, seul le prince Louis-Alphonse, écarté de la succession dans son pays, affiche des prétentions françaises. Sur cette question, nous conseillons la lecture de notre document intitulé « La prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon ». [« DOSSIERS à télécharger » – Colonne de droite].
Nous venons de rectifier les deux erreurs qu’à juste titre vous nous avez signalées. Merci !
Pour le blogmestre : Merci, je vais lire attentivement ce document..
Chers amis de LFAR,
Dans une réponse à un commentaire, vous écrivez «Sur cette question, nous conseillons la lecture de notre document intitulé « La prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon ». [« DOSSIERS à télécharger » – Colonne de droite].».
Cela n’aurait-il pas été plus simple pour vos lecteurs que vous leur fournissiez un lien hypertexte vers ce document? C’est pour cela que l’hypertexte a été inventé! ☺
Cher Patrik111 , avouons que nous ne parvenons pas à insérer un lien hypertexte dans les commentaires. Si vous avez la recette, donnez-la nous. Elle sera bienvenue.
Peut-être tout simplement entrer le lien en texte clair
https://www.jesuisfrancais.blog//list/documents/pol.html
Vos lecteurs pourront soit le sélectionner, le copier et le coller dans la barre d’adresse de leur navigateur, soit le sélectionner et le transformer en lien cliquable, ce que permettent des modules complémentaires dans Firefox (notamment), mais peut-être aussi dans d’autres navigateurs modernes…
Bien sûr, rien n’empêche d’indiquer également le titre complet du lien et son emplacement dans la page, comme vous l’avez fait.
Comme disent les Anglo-saxons, mes deux pence comme contribution à LFAR, à qui je souhaite longue vie et plein succès.
Bonjours à tous ! Comment en savoir plus ?Je suis monarchiste mais là j’y comprends pas grand chose !Pour moi ce sont les Bourbons mais argumenter..!
La monarchie c’est une idée de gouvernance .Il m est impossible d’en dire plus…
Si on peut m’en dire plus ? Je ne vois pas de lien internet ?Merci
Un grand merci à Pierre de Meuse pour ce résumé limpide, d’une grande utilité. Je n’ai pas les connaissances pour pouvoir argumenter dans les échanges, souvent acerbes, que l’on voit passer dès qu’est abordée la légitimité du prince Jean.
Pierre Builly avait eu le mot juste en parlant de rastaquouère pour le challenger.
Mon royalisme est tout entier concentré dans la Royauté sacrée. Le testament de Louis XVI malgré sa situation dramatique lorsqu’il le rédigea, suffit à mon bonheur et à mon espoir. Le lien du peuple avec la transcendance par cet intermédiaire qu’est le Roi, n’est pas remplaçable. Et nous le voyons bien dans une France devenue littéralement déboussolée. Cette réalité est transposable à toutes les monarchies. Par exemple en Thaïlande ou au Cambodge.
Un petit ouvrage de référence, « Les Rois de France et le Sacré » par Henri Comte de Paris.
LFAR a bien fait de publier ce bref historique signé de Pierre de Meuse : il n’y a pas de royalisme qui tienne, sans incarnation.
Plutôt que de la critiquer, ce que certains royalistes se laissent aller à faire trop souvent, moi je dirai mon admiration pour cette lignée qui a maintenu la tradition capétienne contre vents et marées et servi la France à travers ses épreuves sur les plans civil et militaire, parfois au prix de leur vie. Dans le monde où nous vivons, ce ne doit pas être si facile tous les jours …
Les Bourbons d’Espagne devenus étrangers à la vie nationale et déracinés de son sol depuis trop longtemps (trois siècles !) sont politiquement impossibles, tout simplement.
Chez les Orléans, la génération de l’actuel Comte de Paris a fait son temps. Et pas très brillamment. Encore que, malgré de notoires faiblesses, l’actuel comte de Paris a été un officier français d’un courage reconnu, ce qui, au moins, devrait l’exempter du qualificatif de rastaquouère.
En tout cas, pour moi, La Famille de France, aujourd’hui, c’est le prince Jean, la princesse Philomena et leurs beaux enfants. Princes français, princes chrétiens, la vie, l’avenir, le recours.
Malentendu et erreur. C’est le prétendant espagnol qui était visé. Personne en France évidemment
Il est évident que les Bourbons sont en Espagne depuis longtemps !Vous avez raison mais les Bourbons c’est Louis XIV ! Pas facile !
« Il est évident que les Bourbons sont en Espagne depuis longtemps !Vous avez raison mais les Bourbons c’est Louis XIV ! Pas facile ! »
Oui, certes, mais après Louis XIV, il a eu Louis XV et Louis XVI qui ne furent pas des rois de France ? Merci de me rassurer…
Vous revisitez l’Histoire.
Si Louis de Bourbon était anglais, voudriez-vous en faire un roi de France ?
Les Orléans sont des Bourbons. C’en est aujourd’hui la lignée française.
@ Camelot
« La Monarchie que nous voulons » a été publié pour vous … Notamment … Bonne lecture !
Il me semble avant tout, juridisme et providentialisme mis à part, qu’il faut qu’un Prétendant, précisément, « prétende » ; c’est-à-dire qu’avec ses moyens, au fil des conjonctures, sous des formes diverses dictées par son tempérament ou les circonstances, il s’AFFIRME comme le Roi qu’il devrait être.
Si quelqu’un a bien été en ce cas, dépensant des sommes folles, nouant des conspirations, publiant pendant des années un bulletin politique d’une haute tenue, visitant et connaissant le monde politique, c’est bien le défunt Comte de Paris, dont l’ambition, légitime et justifiée, était dévorante.
Où étaient les Bourbons d’Espagne à ces heures ? Qui en entendait parler ? Qui en parlait, d’ailleurs, à part quelques nobliaux décavés de gentilhommières campagnardes ou de salons moisis du faubourg Saint Germain ? En quoi prenaient-ils part, en déclarations, prises de position, engagements à la vie politique du pays ?
La « légitimité » est, à mes yeux (qui ne sont pas ceux de tout le monde, j’en conviens), le cadet des soucis à avoir : ce qu’il nous faut, c’est de la volonté, de l’acharnement et de l’habileté.
Sinon, autant croire que c’est la Colombe de Reims qui viendra apporter une nouvelle fiole pour désigner « L’Oint du Seigneur » !
Intéressant commentaire. Je pose la question à tout le monde, et non seulement à Pierre Builly, l’auteur de ce stimulant commentaire: avez-vous entendu parler du Grand Monarque?
Comment voulez-vous être pris au sérieux si l’on pose ce genre de question !
Je me renseigne, c’est tout. Je ne vois pas ce que ma question n’a pas de sérieux. Et, Bob, que savez-vous de ce que je sais ou pense du sujet? J’ai eu croisé des tenants de cette thèse et c’est pourquoi je serais intéressé de savoir ce qu’en pensent des royalistes. Je n’ai jamais eu l’occasion d’en parler autrement. Mais je n’en pense pas moins. Alors, merci à quiconque me répondra avec de vrais arguments.
« Le Grand monarque », c’est un excellent hôtel de Chartres, doté d’un restaurant 1 macaron Michelin.
Et, par ailleurs, un tissu de stupidités illuministes popularisées par un certain Lesage qui se faisait appeler « marquis de La Franquerie » (qui dira le mal que la manie des titres « nobiliaires » ont fait à la cause monarxchique ?)
Pierre Builly a doublement raison.
« Le Grand Monarque » est, en effet, un excellent hôtel où j’espère que la table est restée excellente.
Le reste ce sont des fumisteries qui discréditeraient le royalisme si l’on y prêtait attention.
Merci à Pierre Builly et à Gérard Pol. C’est bien ce que je pensais. Rien de sérieux, et en plus s’appuyant uniquement sur de prétendues prophéties. OK. Oublions ce sujet.