Nous l’avons écrit ici même après l’ « action » des frères Kouachi :
Les médias, la pensée unique, ont forgé, imposé le slogan « Nous sommes tous Charlie » et posé la « liberté d’expression » comme un absolu. Nous regrettons de dire que nous ne sommes pas de cet avis. Aucune liberté ne doit se considérer comme un absolu. Y compris la liberté d’expression, notamment celle de la presse qui ne devrait pas pouvoir manquer de s’imposer la règle, l’éthique, la déontologie qui donne à toute liberté sa définition et sa justification. C’est ce que Charlie Hebdo ne reconnaît pas, ne s’impose pas.
On ne se moque pas, selon nous, comme l’a fait Charlie Hebdo de façon pitoyable, de la souffrance des victimes d’un tremblement de terre, de celle de leurs proches, de leur pays.
Une fois de plus, Charlie Hebdo est allé trop loin, dans l’ignominie.
Hier, il a reçu des balles, pour prix de son comportement; aujourd’hui, c’est une plainte en bonne et due forme, approuvée par un pays presque tout entier.
Et – mais est-il nécessaire de le dire ? – par nous aussi … •
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Oui, bien sûr.
Bien entendu je ne me suis pas senti concerné par ce que notre regretté professeur Louis Martinez nous avait qualifié de bouffonnerie (parlant du dimanche où notre bon peuple fut convaincu d’aller se dandiner pendant des heures pour témoigner ; de quoi au fait … ?).
Mais j’ai été touché de perdre un homme que j’aimais écouter ou lire, l’économiste Bernard Maris. Imperméable à son keynésianisme qui lui servait de matrice en économie, je le respectais en tant qu’époux de Sylvie Genevoix, qu’il a eu la douleur de perdre d’un cancer foudroyant. Fille unique de Maurice Genevoix, elle avait transmis les archives, celles de la Grande Guerre en particulier. Bernard Maris n’eut pas le temps d’écrire beaucoup pour le centenaire, mais s’il était resté de ce monde il n’aurait certainement pas laissé passer les inepties que l’on nous a imposé.
Mais j’apporte mon « grain de sel » à grain de sel. Je n’accepte pas qu’un terme générique serve à cacher des identités. Parler simplement de Charlie Hedbo est très insuffisant, car au bout du crayon qui a dessiné ces ignominies, il y a une cervelle, certes complètement pourrie mais une cervelle quand même. On pourrait étendre cette facilité à beaucoup de situations. Se réfugier derrière une entité impersonnelle n’est pas acceptable. C’est particulièrement le cas pour des fonctionnaires quand leur administration est dramatiquement défaillante (cas des Services de renseignement aujourd’hui) : il ont un nom et une responsabilité …
Jean-Louis Faure dit exactement ce que je pense et crois qu’il faut penser de Bernard Maris. C’était quelqu’un de bien. Que faisait-il dans cette galère ? Il devait avoir ses raisons.
Il ne faut pas confondre humour et grimaces, celles de Charlie hebdo sentent l’huile de vidange. Qu’une certaine gauche qui a remplacé l’analyse psychanalytique par les délires verbeux, et les dessins stupides, se gargarise encore de ces grossières farces, montre à l’évidence que le vulgaire s’est taillé une place de choix dans la presse française, si l’on peut encore parler de presse à son endroit. Il y a des serpillères de bateau lavoir qui sentaient moins mauvais, même par gros temps.