François Hollande à la tribune de l’assemblée générale de l’ONU. | AFP
par Louis-Joseph Delanglade
Depuis bientôt trente ans et la première intervention « occidentale » en Irak, tout semble avoir été fait pour aggraver la situation dans une région déjà largement mise à feu et à sang. Evoquant la Syrie et plus précisément l’Etat syrien, jugé responsable de tous les maux, M. Hollande vient d’affirmer avec force et gravité à la tribune de l’ONU que « ça suffit ». Les mots choisis (« tragédie », « honte », « martyre », etc.) ont pu paraître très durs et sans appel les injonctions (« imposer… assurer… permettre… sanctionner… »). Belle envolée oratoire, donc, de notre chef de l’Etat, mais de pure forme et sans conséquence aucune : n’étant pas en mesure de faire changer d’un iota la situation qu’il dénonce, M. Hollande n’a fait qu’ajouter un discours et des incantations aux « discours » et aux « incantations » dénoncés par lui-même, le même jour, à la même tribune.
Rien, si ce n’est l’aveuglement idéologique au sujet des « printemps arabes », ne justifiait de prendre fait et cause contre le régime de M. Assad, comme l’a pourtant fait M. Sarkozy en 2011. Dès lors que la révolte dégénérait en guerre civile sanglante, et au vu de ce qui venait de se passer en Irak, la faute politique était avérée. D’autant que la France ne disposait pas des cartes militaires qui lui auraient permis de jouer un rôle de premier plan. Cela, M. Hollande et ses ministres MM. Fabius et Ayrault, persévérant dans la politique du précédent quinquennat, ont mis du temps à le comprendre. Ces apprentis-sorciers droits-de-l’hommistes ont fait preuve d’un tel manque de réalisme qu’ils sont à ranger parmi les responsables du chaos syrien.
Car les faits sont là, qu’illustre bien la carte des divers fronts dans la Syrie d’aujourd’hui. L’armée syrienne « loyaliste », avant même de pouvoir envisager de se confronter aux autres forces hostiles, qui occupent sans l’aval de Damas une partie du territoire national (Etat islamique mais aussi forces kurdes et armée turque), doit d’abord vaincre, en Syrie occidentale « utile », les diverses unités islamistes coalisées dans le « Jaïch Al Fatah », islamistes desquels les très minoritaires rebelles prétendument « modérés » de l’armée syrienne « libre » sont les alliés objectifs. Le régime syrien est bien le seul à défendre unité et indépendance nationales.
De plus, il faut admettre que les puissances impliquées mènent la politique qui leur convient. Pour des raisons religieuses et/ou géopolitiques qui leur sont propres, il semble évident que ni l’Iran ni la Russie ne devraient lâcher leur allié syrien. Parce qu’ils sont en campagne électorale et parce que la région a perdu pour eux de son importance énergétique, les Etats-Unis ne devraient plus s’y impliquer outre mesure et pourraient même s’en désengager progressivement.
Cependant, M. Hollande a quand même prononcé ce 20 septembre un discours qui ne fait que souligner les faiblesses et les inconséquences de la France. Il aurait sans doute mieux fait de se taire. Et, oui, de tels propos, ça suffit. •
Le problème avec ce M.Hollande est qu’on baigne en permanence dans la négativité. Rien de ce qu’il dit et fait mérite un quelconque éloge.Il a faux sur toute la ligne, s’empêtre dans ses mensonges. Il vit et respire dans une idéologie ringarde. Il le sait. Mais, celle-ci, à ses yeux, a le mérite de lui avoir ouvert les portes de l’Elysée .Le service de l’Etat et le bien-être de ses administrés sont le cadet de ses soucis Sortant de l’ENA, cette baignoire à égos, seule compte la réussite.Tout le reste n’est que logomachie creuse. Avec cet homme, on a atteint le sommet du cynisme. Ce qui est dans ce pays blasé une belle performance !
La question irako-syrienne est ce que nous appelions en Algérie « une histoire arabe » dont la définition était a peu prés : « une histoire que quand le type il a fini de te l’expliquer tu la comprends encore moins qu’avant….. ». Quand une affaire de ce genre met en présence une douzaine de participants locaux et regionaux (surtout si la plupart d’entre eux sont arabes……) et les interets géopolitiques de la super-puissance inquiète pour la perennité de sa domination d’une part et ceux, d’autre part, d’une un peu moins grande qui a décidé de lui tenir tete ,cette affaire porte un autre nom :c’est un sac de noeuds ,inextricable. C’est dans ce guepier qu’ont sauté a pieds joints Sarkozy puis Hollande…..sans avoir les moyens de ce que l’on hésite a appeler une politique! Ils ont cru ,les pauvres,en retirer « un prestige international (avec retombées interieures,électorales bien sur…)
Il fut un temps ou les vieux sages du Quai d’Orsay,pleins d’usage et raison, auraient freiné les ardeurs de leurs ministres de tutelle et des Presidents . Il parait qu’y regnent maintenant des jeunes loups,qui seraient meme organisés en un groupuscule qui ne detonerait pas dans l’équipe de campagne d’Hillary Clinton. Ce qui a terriblement aggravé l’influence pernicieuse de ces jeunes gens ,c’est le tragiquement long passage de L. Fabius a la tete du Quai. Il s’y est comporté ,particulierement en cette affaire comme un fou -furieux (ON dit qu’il le serait effectivement……rumeur?).
Hollande poursuit dans cette voie catastrophique : « persevare diabolicum …….et tragicum ».
C’est à la face du monde, la honte d’être français. Le personnage venu fanfaronner à cette tribune relève de la psychiatrie, et dans son état semi comateux, est incapable de réaliser les limites qu’il franchit. Notre pays est sorti de toute responsabilité diplomatique depuis les années Sarkozy, et la présence d’un ministre étranger aux affaires, un certain Juppé. A l’époque (pas si ancienne) nous avions observé navrés avec des amis chrétiens d’Orient, ses prises de position trahissant le rôle de la France au Levant. Pour n’entendre que les rengaines du Département d’Etat, dont il n’est en fait que le relais docile. Aujourd’hui c’est un bloc de niaiserie en la personne du maire de Nantes qui anone la même propagande inchangée. Cette vassalisation mortelle ne leur saute plus aux yeux. Quelle misère ! Rappelons l’opinion du président syrien dans une interview qu’il avait accordé à la chaine TV France 2, en avril 2015 en répondant justement au fait d’avoir été traité de « boucher » par Valls, Premier ministre français : « Je vais être franc avec vous. Personne ne prend plus au sérieux les déclarations des responsables français. Pour une simple raison : c’est que la France est devenue un satellite de la politique étasunienne dans la région. Elle n’est pas indépendante, et n’a aucun poids. Elle n’a plus aucune crédibilité ».
Il y a une vingtaine d’années nous avons connu un Quai d’Orsay dont les rouages donnaient les grandes lignes de notre diplomatie à nos media nationaux. C’est fini.
Oui ! Qui se souvient de la période Jobert ? Un autre monde …