PAR JEAN-CHRISTOPHE BUISSON
Une excellente invitation à aller voir ce spectacle sans pitié pour le politiquement correct. [Figaro magazine du 30.09]
Gaspard Proust n’est pas du genre à se demander si on peut rire de tout, avec qui ou à quel moment. Dans son « nouveau spectacle »*, il le fait, tout simplement. Et brillamment. En réponse à ceux qui estiment la liberté d’expression bâillonnée au pays de Voltaire, nous conseillerons d’aller respirer ses effluves les plus délicats en allant voir (ou plutôt : admirer) ce parangon contemporain de l’humour français — quoique Gaspard Proust soit slovéno-suisse. La gauche, les fanatiques du vivre-ensemble, les artistes, les intégristes du bio, la Manif pour tous, les femmes, l’imam Chalghoumi, les profs, le « trop sensible » Florian Philippot, les enfants, les footballeurs, les handicapés : rien ni personne (et surtout pas les musulmans, qu’ils soient daechiens ou coraniens de base) n’échappe à la verve en feu de cet enfant d’une improbable GPA luchino-desprogienne.
Pendant une heure trente, endossant avec délectation la veste noire du monstre absolu, Proust piétine le politiquement correct avec l’intelligence d’un Finkielkraut et la détermination d’un Panzer. Cela donne le spectacle le plus extraordinaire de cette rentrée. Dans la salle, on entend parfois les dents grincer, les oreilles se boucher, les âmes sensibles s’offusquer. C’est tellement bon ! •
* Comédie des Champs-Elysées, Paris VIIIe jusqu’au 31 décembre.
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