Lors du congrès de la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), en 1974, Georges Marchais, Secrétaire général du Parti Communiste et invité d’honneur (!) entonna l’Internationale, reprise en chœur par les 35.000 jeunes « catholiques » (!) présents, devant 44 évêques qui ne bronchèrent pas.
L’Episcopat d’alors était issu des « nouveaux » séminaires, ceux d’après les sanctions vaticanes de Pie XI contre l’Action française, en 1926 : jusque-là, et bien qu’il y ait dans l’Eglise de France une très active minorité agissante d’abbés démocrates, la grande majorité des prêtres était, sinon totalement acquise, du moins largement en faveur de nos idées, les séminaires formaient le plus souvent des prêtres royalistes, et une réelle synergie existait entre L’Action française et l’Eglise; ce fut d’ailleurs l’une des causes de ces sanctions vaticanes, Pie XI voulant garder la main sur « ses troupes ». A partir de 1926, les séminaires furent réorientés, et la mainmise démocrate sur l’Eglise marqua la victoire posthume du Ralliement, voulu dès 1892 par Léon XIII, mais qui fut, alors, un échec pour lui.
Ce n’est donc pas d’hier que l’Eglise-institution « joue contre » les idées que nous défendons, et qu’elle a choisi son nouveau camp : celui du Pays légal républicain idéologique. L’épisode tragi-comique du congrès de la JOC de 74 n’en est qu’une des illustrations les plus parlantes. En ce temps-là, qui semble si lointain, c’était avec le marxisme-léninisme que l’Episcopat estimait devoir trouver des « accommodements raisonnables », parce qu’il le considérait comme l’horizon philosophique indépassable de l’époque.
Aujourd’hui, la roue a tourné, le marxisme-léninisme est mort, et il a été remplacé par l’Islam et par le soi-disant antiracisme, comme Finkielkraut l’avait annoncé dans les années 70. Après s’être lourdement trompés dans la seconde moitié du XXe siècle, on aurait pu espérer que nos Evêques auraient médité leur erreur : que nenni ! Ils recommencent exactement comme hier, en changeant simplement d’erreur : leur erreur d’aujourd’hui s’appelle Islam au lieu de marxisme, mais ils cherchent par tous les moyens à s’accommoder avec lui, comme l’explique leur Lettre où ils disent qu’ils « s’adressent à tous les habitants de notre pays parce qu’il est fragilisé. Et que c’est ensemble que nous pourrons nous atteler à le refonder… »
Comme si on pouvait refonder un corps social avec ceux-là-mêmes qui, précisément, accentuent et accélèrent son délitement, déjà mis en place, dans les esprits et dans les faits, depuis 1875 par l’idéologie de la Nouvelle Religion Républicaine !
Ralliement en 1892, sanctions vaticanes en 1926 ; aujourd’hui, ouverture à l’immigration, qui n’est rien d’autre que le grand remplacement alors que même François Hollande dit « je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là… »; ou « comment on peut éviter la partition ? car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition »; ou « il y a un problème avec l’Islam, c’est vrai. Nul n’en doute » …
Nul n’en doute, sauf l’épiscopat français en tant que corps, même si une forte minorité, et peut-être même le quart de nos cent/cent dix évêques n’est pas sous la coupe du politiquement correct, bien au contraire…; notre épiscopat rallié et surtout son nouveau chef, Georges Pontier, archevêque de Marseille et des sans-papiers-sans-frontières et tutti quanti, choisi pour débarquer l’encombrant archevêque de Paris, André Vingt-Trois, qui avait été impeccable lors du grand moment de La Manif pour tous… •
Illustration ci-dessus : Léon XIII, le pape du Ralliement à la République
Anna sur Riche « Grand Entretien » Sonia Mabrouk et…
“Bravo à Henri !”