Le duc et la duchesse de Vendôme avec leurs trois premiers enfants, Gaston, Antoinette et Louise-Marguerite. Depuis, le prince Joseph est venu agrandir la famille
Par Jean-Philippe Chauvin
L’autre jour, en terrasse d’un café parisien près de l’église Saint-Sulpice, j’ai eu comme une hallucination : en gros titre d’un journal dominical, au-dessus de la photo d’un couple souriant, l’on pouvait lire « L’hypothèse royale » ! Ainsi, tous mes vœux semblaient s’approcher de leur réalisation, et je pouvais entrevoir la fin de mon militantisme…
Et puis, j’ai regardé plus attentivement ce titre aperçu à travers la vitre et mes espoirs ont été, une fois de plus, froidement douchés : il y avait bien la photo d’un couple apparemment heureux et complice, mais le titre n’était plus tout à fait celui que j’espérais : « l’hypothèse Royal », et le couple n’était guère princier… Quelle déception !
En fait, je suis persuadé que la présentation de la couverture en appelait au subconscient monarchique des Français, suivant la formule de Georges Bernanos qui affirmait que les Français étaient naturellement monarchistes sans le savoir ou sans l’appréhender formellement : la Cinquième République n’est-elle pas, en somme, une sorte de synthèse (incomplète ?) des traditions républicaines et monarchiques, au point que Maurice Duverger pouvait qualifier celle-ci de « monarchie républicaine » ?
A cet égard, constatons que l’erreur de M. Mélenchon et d’une partie de la gauche (mais aussi de la droite libérale) est de croire qu’il faut poursuivre le mouvement de républicanisation qui n’est rien d’autre que l’affaiblissement de la magistrature suprême de l’Etat et de l’Etat lui-même ainsi que du Politique, mouvement qui risque de désarmer un peu plus notre pays dans (et face à) la mondialisation : car, comment se faire entendre dans un monde de libre-échange agressif et qui réalise, dans une sorte de cabriole idéologique, le programme marxiste de disparition des Etats et des classes (tout le monde devenant « d’abord » consommateur), sans un Etat digne de ce nom, source des lois et des règlements protecteurs des plus faibles ? Car il s’agit bien de cela : face à la gouvernance mondiale qui ne pense qu’en termes économiques et « de profit », il faut un gouvernement des hommes qui soit inscrit dans le long terme et dans un terreau mémoriel et patrimonial autorisant et favorisant ces racines nécessaires au développement de toute personnalité libre et « civique ».
En cela, je pense de plus en plus, au regard des inquiétudes de notre société et des défis qui l’attendent, que l’Etat « familial » est plus rassurant que cette République qui, tous les cinq ans, change de tête et ne place qu’un individu à son faîte, un homme que d’aucuns pensent providentiel quand il n’est souvent que « l’addition des mécontents » et « le refus de l’un par le vote pour l’autre » : l’élection présidentielle divise et énerve plus qu’elle ne rassure ou qu’elle ne fait espérer, et il suffit de voir la bataille de chiffonniers à droite comme à gauche pour le constater aisément !
La Monarchie royale est à la fois dynastique dans son mode de transmission et familiale dans sa représentation : la reine ou les enfants royaux, voire les oncles et tantes, « incarnent » (au pluriel, et à tous les sens de ce pluriel) les familles de la nation, avec leurs difficultés, leurs espoirs et leurs drames, et les familles du pays, d’ailleurs, s’y réfèrent, demandant parfois plus encore à la famille royale qu’à la leur propre…
Le très républicain Régis Debray a fort bien expliqué, il y a déjà quelques années et alors même qu’il était l’un des proches conseillers de François Mitterrand, que, dans notre France contemporaine et républicaine, « il manque une famille royale » qui assumerait la représentation du pays à l’extérieur (comme la famille royale d’Angleterre avec les pays du Commonwealth) et déchargerait le gouvernement de la nécessité d’assurer « le spectacle du politique », ce qui, aujourd’hui plus encore qu’hier, éviterait la « pipolisation » de la classe politique et gouvernementale… Cela redonnerait d’ailleurs plus de crédibilité à des hommes et femmes politiques, aujourd’hui réduits à s’allonger sur le divan des animateurs télévisuels ou à poser pour faire « la une » de la presse dite populaire.
La Monarchie « à la française » n’est pas, certes, que l’image rassurante d’une famille, mais elle ne peut oublier, si elle veut être « complète », cette dimension familiale : les médias qui, faute de famille régnante en France, jouent sur l’image d’un couple, désormais plus politique que conjugal, l’ont bien compris. Alors, donnons-leur une vraie famille à photographier, à valoriser, à aimer !
Il en est une qui, à Dreux, incarne la « possible monarchie »… •
Lorsque la République tombera, la famille d’Orléans sera installé sur le trône de France, mais elle ne gouvernera pas, et ne fera que régner comme les deux rois de la Restauration et Louis-philippe, ou comme les rois d’Angleterre, de Hollande et d’Espagne. Nous aurons alors une démocratie couronnée, ce qui est le trompe l’œil d’une monarchie. Et comme disait Louis XVI dans son testament, fera plus de mal que de bien.
Il y a trois façons de gouverner la France : Monarchie de droit divin, qui est l’envers de la démocratie royale; la démocratie royal qui est l’envers de la monarchie de droit divins, c’est à dire l’illusion de gouvernement. Et enfin la monarchie chrétienne qui est « Le roi et ceux qui sont avec lui » (Marc 1, 36 et Luc 9, 32) C’est-à-dire le Roi qui gouverne avec son peuple. C’est ce qu’a voulu instaurer Louis XVI en généralisant les Assemblées provinciales. Pour cela et seulement pour cela on l’a tué.
Alors à bon entendeur salut, pour la famille d’Orléans.
Baudouin
J’apprécie beaucoup l’article de Jean-Philippe Chauvin…Il écrit mieux que ce que j’aurais écrit, mais c’est exactement ma pensée. Reste que lorsque le problème de la renaissance de la royauté s’imposera avec force -ça viendra peut-être rapidement-dans l’opinion publique, nécessairement des conceptions différentes de la responsabilité à confier au Roi se feront connaître et s’opposeront. Il faudra alors assez de sagesse politique aux leaders pour ne pas transformer un dialogue national en guerre civile…Et entre autres préparations, il serait souhaitable qu’un dialogue franc mais respectueux s’établisse entre les « légitimistes » et les « orléanistes » Que chaque partisan de l’une des deux traditions avance ses arguments pour convaincre est légitime mais n’agresse pas les partisans de l’autre des deux traditions et agisse en gentilhomme courtois à l’exemple des Princes Jean et Louis !.
Il ne faut pas se leurrer : il n’y aura pas de monarchie royale tant que la Maison de France sera aux abonnés absents. Dans ces conditions les Français ne feront jamais appel à elle.
bonjour à tous
Notre famille Royale existe bien à Dreux et l’idée d’une restauration n’a rien d’utopique quand on voit l’état de notre pauvre France , la triste campagne présidentielle et l’avenir qu’on nous promet.
Je ne le verrai peut-être pas, mais je pense que le travail lent et patient du prince Jean et de sa famille commence à payer et que l’idée royale s’imposera un jour. Certes il reste tout un tas de détails à définir, mais le drapeau Bleu blanc rouge, n’est plus un cas de refus du trône !!!
Amitiés à tous du sud ouest sous le soleil
Vous vous répétez, cording.