Déferlement de drapeaux chérifiens rouge coquelicot
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Peroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam, et il travaille maintenant à Casablanca pour le 360, l’un des principaux titres de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
CHOSES VECUES, RABAT, MAI 2008
Ayant reçu un carton de presse venant de la Fédération royale marocaine des sports pour l’ouverture du championnat mondial de lutte libre (tous les coups sont permis mais c’est à 80% de la frime…), au Stade marocain (fondé en 1919) de Rabat, je m’y rends surtout pour voir sportifs et spectateurs, tous debout, chantant à pleins poumons, en arabe, l’hymne royal : Dieu, la Patrie, le Roi. Tout ça dans un déferlement inouï de drapeaux chérifiens rouge coquelicot et de tambours populaires amenés par l’assistance pour chauffer encore un peu plus l’atmosphère.
Commence alors le défilé des délégations, Turquie en tête, hégémonie lutteuse oblige, chaque groupe de sportifs arborant des survètos aux couleurs rappelant leur pays : orange pour la Hollande, vert et blanc pour l’Arabie-Séoudite, blanc et violet pour le Qatar etc… Arrive le tour de la France : d’abord aucun indigène de l’Hexagone parmi nos lutteurs, seulement des Africains, des Turcs, des Arabes… Et tous en survètos noir et blanc ! Nos couleurs ont-elles changé, sont-elles devenues comme les non-couleurs de la Bretagne ou de Lisbonne ? Non, c’est une image de plus de la « culture de mort » dénoncée par Jean-Paul II, symbolisée par le noir de deuil des tenues féminines, des devantures de restaurant ou de boulangeries (ne parlons pas des cabarets, noirs même à l’intérieur), des draps noirs, des assiettes noires, des layettes noires et j’en passe…
Au passage de la délégation « française », j’ai honte devant les deux confrères marocains avec lesquels je suis venu, eux si fièrement nationalistes et qui vont huer les lutteurs thaïs ou japonais, même quand ils sont manifestement supérieurs aux lutteurs marocains. Je ne regrette quand même pas d’être venu car, au moins durant l’hymne royal, j’aurai eu un excellent moment, j’aurai « compensé ». Lyautey, jadis, faisait pareil ici, en transférant son royalisme français sur le service de la Couronne alaouite. Et le maréchal-résident avait même la délectation, en tenant l’étrier du sultan Moulay Youssef, qui aurait pu être son fils, de faire enrager à Paris les républicains type Herriot, Daladier ou Briand dont la seule évocation me donne la nausée…
Le résultat de leur « oeuvre », c’est une France qui n’a même plus assez de sportifs autochtones, une France en train de disparaître… •
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“Ce qui m’amuse ce sont les Français qui n’ont jamais mis un pied au E.U. et…”