Par Academos
Avez-vous regardé le deuxième « débat des sept » ? Moins soporifique que le premier, je vous l’accorde, serez-vous d’accord avec moi sur une remarque que je me suis faite durant l’émission, et qui n’a fait que se confirmer par la suite : au fond, il n’y a qu’un seul sujet qui les mette tous d’accord : l’exclusion du Front national. Et, sans appartenir ni de près ni de loin à ce parti, je dois dire que cela me choque.
Dans les années soixante-dix, le précédent Comte de Paris avait parlé en roi, lorsqu’il avait déclaré – dans une France où le Parti communiste réunissait 25% des voix – que l’on ne pouvait pas exclure de l’effort national un quart des Français sous prétexte qu’ils votent communiste. Celui qui aurait pu être Henri VI parlait comme un Henri IV, pacificateur entre les catholiques et les protestants, ou un Louis XVIII, trait d’union entre les Français après la secousse révolutionnaire. Il fut d’ailleurs appelé « le prince rouge » par beaucoup, à droite : ironie de l’Histoire, certains de ceux qui l’ont insulté alors – ou leurs héritiers – sont aujourd’hui rejetés à leur tour…
Nos sept aspirants présidents, eux, ne parlent pas ainsi : ils n’ont à la bouche que les mots de « respect » ou « compréhension » (pour tous), « vivre ensemble » et « ouverture à l’autre », « différences » et « diversité » (pour plusieurs), sans oublier bien sûr la « tolérance » mais, pour les millions de Français qui votent Front national, c’est : dehors ! Ils ne disent pas « sales Français », mais ils le pensent tellement fort que cela heurte les tympans.
Franchement, est-ce bien raisonnable ? Peut-on exclure, aujourd’hui, et selon les endroits, 20, 30, 40, 50% et souvent plus, selon les lieux, des Français de l’effort national, sous prétexte qu’ils votent Front national ? Ne feraient-ils pas mieux, nos « sept » condamnateurs de se demander quelle est leur part de responsabilité dans ce vote Front national qu’ils dénoncent, insultant une part croissante du peuple souverain : entre leurs actes au gouvernement et leur idéologie, elle est énorme, et cela les condamne…
Comme les condamne cette seconde remarque que je me faisais en les écoutant – l’une et l’autre résumant, pour moi, cette séquence politicienne d’assez bas niveau : certes, on a entendu, et plusieurs fois, le mot « la France ». C’est vrai. Mais, avec chaleur ? A-t-on parlé d’une France charnelle, à la Péguy, à la Barrès ? Des terroirs, des traditions, de la culture et de la civilisation, de la langue française, de notre art de vivre (ou de ce qu’il en reste après cent cinquante ans de déconstruction de notre identité – malheureuse… – par le Pays légal) ? Non, tout ne fut que très technique, très technocratique, froid ; chiffres et statistiques… Pourtant, la dernière partie du débat, sur l’Ecole, était l’occasion rêvée d’élever le débat, de sortir la tête du marigot pour respirer un peu : non, rien de chaleureux, d’affectif, d’humain. Que du discours, du verbiage, de l’idéologie, des constructions cérébrales et abstraites. La palme revenant à cette pauvre NKM qui a osé faire l’éloge du « Collège unique » – créé par la droite, ajoute-t-elle, avec raison – alors que partout on reconnaît que c’est ce Collège unique qui fut la pièce maîtresse, mais pas unique – du naufrage de notre système éducatif, jadis de qualité.
Voilà : je ne sais pas vous, mais moi, une chose est sûre, après ce pénible « débat des sept » : je ne voterai pour aucun d’entre eux, et encore moins pour « elle ». Le vote blanc étant, enfin, reconnu (compté à part, mais toujours pas décompté dans les suffrages exprimés), le suspense reste entier… •
bonjour à tous,
bonne analyse de ces débats ou la politique vole bas et ou les ambitions personnelles semblent être le moteur de ces candidatures.
Un Roi éviterai toute cette perte de temps en discutions qui n’aboutissent à rien.
Amitiés du sud ouest sous un ciel ensoleille mais temps froid !!
bonjour
je ne les écoute plus car tous ont été « aux affaires » et c’est donc bien grâce à eux que nous en sommes. Ces « primaires » à l’américaine y compris dans la forme n’apportent rien. La politique, en république, c’est l’occasion pour des ratés de se représenter en faisant croire qu’ils pourront faire mieux (dans quel sens? Je suis persuadé que tout finira très mal,généralisation des désordres,destruction de nos politiques sociales, et autres.
Sans doute l’analyse de la situation de la France telle qu’elle est faite ici est-elle bonne…je ne suis pas assez compétent pour en être certain. Mais mettre nos espoirs en un Roi pour résoudre nos gigantesques problèmes, ne serait-ca pas trop lui demander? Il ne peut pas être omni compétent et infaillible! Il serait cependant utile, je le crois, car la présence d’un roi aux pouvoirs essentiellement symboliques et d’arbitrage, comme le suggérait le Comte de Paris et comme l’est le Roi d’Espagne ferait bouger toutes les lignes: l’ambition des politiciens se bornerait à souhaiter devenir le numéro deux dans l’Etat, le chef de l’exécutif, ce qui n’est pas rien. Et le Roi, dans son dialogue permanent avec le peuple au cours de ses rencontres et voyages, par la qualité de son écoute, adoucirait progressivement les violences…C’est le souhait que je fais.
re-bonjour à tous
c’est bien comme cela que je vois l’action d’un Roi, arbitre et homme de dialogue pour effacer la violence des débats actuels.
amitiés du sud ouest après une belle journée
Amitiés du Sud Est ou plutôt de Provence .Oui vous faites une belle analyse!Ces débats ne servent à rein .
Protester, à juste titre, contre l’exclusion haineuse du Front national et terminer en évoquant cette connerie de « vote blanc » qui permet à des sylphides de se donner les mains propres me semble une belle hypocrisie.
Tous derrière Marine, dans cinq mois. Elle fera peut-être au moins éclater le système, !
Avis absolument partagé avec Pierre Builly ! Passé une tête chez Macron qui a la recette pour aller décrocher la lune. Dans la salle un impertinent auquel j’ai apporté mon soutien, a fait remarquer qu’aux précédentes législatives, 6,5 mios électeurs n’ont pas été représentés à la chambre quand 850.000 voix ont eu 18 députés verdo-altero-mondialo écolos. C’est évidemment le fond d’une crise très grave. Et comme personne ne s’attaque réellement à cette dérive, il n’y a qu’une solution virer tout ce beau monde. Dans un premier temps bloquer le couple mondialiste Juppé – Sarko en positionnant Fillon au premier poste sans préjuger de la suite.
D’autre part, sur le commentaire intéressant de Pierre Builly, comment pense-t-il que Marine Le Pen peut faire éclater le Systéme ? Le vote blanc, bien d’accord, c’est nul. Mais faire éclater le Système, ah oui. C’est mieux que d’être élue !