Ils voulaient tous tellement bien faire – ou, plutôt, ne pas mal faire – qu’on aurait dit qu’ils s’étaient rognés les ongles et que, de fait, ils se retenaient pour ne pas faire de faute : résultat, un moment long, très long, de sept monologues en même temps, à peine coupés par moments d’un – rare – bon mot ou de ce que l’on espéra jusqu’au bout, mais en vain, voir devenir un réel débat entre eux…
Bref, une soirée vraiment ennuyeuse, et même, disons-le, pénible. Même Copé n’a pas fait rigoler, c’est dire !… On a beau s’intéresser au sort de son pays…
Il y a quand même eu une chose réjouissante, ou, si l’on préfère, trois, mais qui n’en font qu’une : quand les deux meneurs de jeu Pujadas et Elkabbach se sont sèchement fait remettre à leur place : deux fois pour Pujadas et une pour Elkabbach.
En ce qui concerne Pujadas, Sarkozy et Fillon ont eu raison de le « casser », comme disent les ados dans les cours de récré. Sarkozy en lui rappelant qu’il représentait le service public, et que sa façon de procéder, en ce qui concerne les accusations de Ziad Takieddine était « indigne ». Et, d’ailleurs, le David n’a pas insisté. Pas plus qu’il n’a insisté lorsque, à la fin, Fillon lui a reproché de toujours couper la parole, de ne pas laisser parler pour aller à l’essentiel. Sa Suffisance a prudemment, les deux fois, battu en retraite plus vite que son ombre…
Pour ce qui est d’Elkabbach, il aurait mieux fait de suivre l’injonction restée célèbre – au point, maintenant, d’appartenir à l’histoire, du moins celle du journalisme – de Georges Marchais : « Taisez-vous, Elkabbach !». S’il s’était tu, au moment où il a cru finaud de s’en prendre à Bruno Le Maire, le décrétant déjà éliminé, il se serait évité le juste « recadrage » de ce dernier :
« Mais qu’est que vous dites Jean-Pierre Elkabbach ? (…) Vous connaissez déjà le résultat de dimanche ? Vous savez ce que vont voter les Français ?… Vous savez il y a une France des sondages, il y a une France des journalistes, (…) elle a le droit de le commenter. Et il y a la France des Français… » – « On en reparlera lundi matin », l’a alors interrompu Jean-Pierre Elkabbach. « M. Elkabbach. Je suis candidat à la primaire, ça mérite tout simplement le respect de votre part »
Les internautes et utilisateurs de twitter s’en sont d’ailleurs donné à cœur joie, aux dépens de ce pauvre El Kabbach. La palme revenant selon nous (on ne peut bien sûr citer tout le monde) à Pierre Courade et Renaud Dély :
– de Pierre Courade : « Je trouve J-P Elkabbach plus en forme que lors des débats entre René Coty et Guy Mollet »
– de Renaud Dély : « On dira ce qu’on voudra, J-P Elkabbach sans Georges Marchais ni Raymond Barre, c’est plus ce que c’était »
On pense ce que l’on veut de Sarkozy, Fillon ou Le Maire, mais tous les trois ont bien fait de reprendre ces journalistes pontifiants, et ces trois escarmouches ont été les seuls bons moments d’une soirée qui n’est même pas « à oublier d’urgence ». Elle l’est déjà, oubliée…
Rappelons seulement, pour finir, que le but de cette chronique n’est pas de donner des consignes de vote ; nos lecteurs le savent : depuis notre création, des consignes de vote, lafautearousseau n’en donne pas, considérant que son rôle est de contribuer autant que faire se peut à la royalisation du pays, et que chacun de nos lecteurs est parfaitement capable, en conscience, d’aller vers le candidat de son choix ; nous n’allons pas nous diviser, tombant dans les pièges du Système, ni perdre de vue l’essentiel : notre action quotidienne inlassable en vue du Bien commun. •
Elkabbach devrait vu son grand âge rester bien sagement au coin du feu enveloppé de sa robe de chambre et chaussé de ses charentaises. Il permettrait ainsi un renouveau des « journaleux » dont on connaît trop l’amour irraisonné de la gauche. Depuis qu’il s’est fait remettre à sa place par un personnage depuis disparu plus rouge que lui il continue d’encombrer le petit écran par ses moult apparitions. Compte tenu de sa pension de retraite très élevée que les diables de manants lui ont payée il ne serait vraiment pas à plaindre s’il restait bien sagement chez lui devant le cher écran de son récepteur (il pourrait peut-être accueillir quelques migrants afghans ou autres).