Par Alexis Feertchak
Une excellente recension [Figaro magazine 18.11] de ce nouvel ouvrage de Frédéric Rouvillois qui, pierre à pierre, construit une œuvre. Une œuvre diverse et originale, toujours en lien avec le fond de notre civilisation, nos racines nationales et notre tradition monarchique. Une œuvre qui compte désormais dans notre famille de pensée, l’actualise et la fortifie. Lafautearousseau
Parcourir les entrées du Dictionnaire nostalgique de la politesse dans le métro donne encore davantage de force au titre de ce beau livre surtout quand, bondés, les wagons verts deviennent le lieu de querelles peu urbaines pour trouver une place assise. On ne pourra alors qu’acquiescer quand Frédéric Rouvillois remarque qu’il n’y a « rien de plus affligeant que le regard de désarroi d’un vieux monsieur à qui personne n’offre sa place dans le métro et qui hésite entre l’épuisement de la station debout et l’humiliation d’une demande qui sera peut-être refusée ».
Le premier mérite de cet ouvrage est de rappeler que la politesse est affaire de politique, non qu’elle vous place d’un côté ou de l’autre de l’échiquier, mais, plus profondément, qu’elle constitue « le fameux « vivre-ensemble », ce « tissu social » si indispensable et si facile à déchirer ». Sans la civilité, les liens sociaux se délitent au point de se réduire à une lutte des uns contre les autres jusque pour les choses les plus insignifiantes. Même s’ils ne font pas l’objet de lois votées à l’Assemblée nationale ou de décrets en Conseil d’Etat, les usages de la politesse assurent des fonctions sociales précises : intégration à l’intérieur d’une communauté ; distinction entre les groupes qui la composent ; hiérarchisation entre ses membres et résolution des conflits qui y naissent.
Son deuxième mérite est de ne pas être un dictionnaire désespéré. Si l’auteur est conscient que la politesse est la mesure du temps perdu, que Mai 68 a été une grande rupture et que la civilité ordinaire fait face à des défis considérables, il connaît trop bien les règles de la bienséance pour tomber dans le piège du « c’était mieux avant » en sachant précisément que « si certains ont toujours soupiré après le bon vieux temps, d’autres se sont toujours gaussés de ces regrets inutiles ». Car la politesse, loin d’être inscrite dans le marbre, n’a cessé de voir ses règles évoluer. Frédéric Rouvillois dresse ainsi, en plus de 400 pages, un véritable dictionnaire historique d’une vertu dont les formes ne sont ni éternelles ni uniformes.
Son troisième mérite est d’être aussi un dictionnaire amoureux. Aidé par les illustrations d’Emmanuel Pierre, le professeur de droit de son état présente dans une langue élégante les règles de la bienséance comme un objet de plaisir quotidien, loin des sanctions qui les accompagnent souvent dans l’univers enfantin. De là à jouer avec la politesse, il n’y a qu’un pas car, en la matière, « le tact doit l’emporter sur la règle et l’esprit sur la lettre ». •
Dictionnaire nostalgique de la politesse, de Frédéric Rouvillois, illustré par Emmanuel Pierre, Flammarion, 420 p., 25 C.
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Etc.
Cela me donne envie de faire l’éloge de l’hypocrisie puisque c’est ainsi que certain nomment la politesse.
L’art et la manière de parler ( en bon français ). de s’adresser aux autres sans fmiliarité ni condescendance de savoir discuter sans assener sa vêrité en respectant celle des autres, ne pas couper la parole être attentif et tolérant… Tout ça est l’art de vivre en société, met de l’huile dans les engrenages et rend la vie quotidienne moins pénible .
Nous avons tous des soucis des ennuis de santé , d’argent , et une vie plus ou moins dure à tour de rôle mais ce qui la rend certainemént intolérable c’est l’indifférence l’agressivité permanente et les insultes qui sont monnaie courante à notre « époque décomplexée » le tout au nom de .la transparente vérité qui n’est que défoulement.
Rivarol disait qu’un siècle d’où l’hypocrisie serait bannie serait invivable.
Les Anglais appellent ca « warts and all » … Gardons nos verrues cachées !
Etre « sans dents » ‘ n’empêche pas de sourire à la manière de la Joconde et dire merci n’a jamais humilié personne.
Mais oui, c’est juste.