Par Gilles-William Goldnadel
Le « lider Maximo » est mort ce 25 novembre. Gilles-William Goldnadel constate [Figarovox, 28.11] qu’au pays de Georges Marchais, le procès du communisme reste à instruire, comme en témoignent les éloges funèbres prononcés en hommage au boucher de La Havane. Gilles-William Goldnadel a raison. Serait-il d’accord pour que l’on instruise concomitamment les procès des tueries et crimes révolutionnaires français ? Ceux-ci sont l’origine et la matrice de ceux-là. LFAR
Ce n’est pas la première fois qu’ils nous font cette mauvaise farce. C’est toujours la même chose, on la croit morte. On se dit que cette fois ils ont compris. Qu’ils ne recommenceront pas. La sotte grandiloquence. Les hommages obscènes. Le déni de la réalité. Eh bien, non, ils ont recommencé.
Ils ont pleuré Castro. Même la sœur, Juanita, n’ira pas à l’enterrement de son frère : «il a transformé l’île en une énorme prison entourée d’eau ». Mais certains, en France sont plus fraternels envers Fidel que la sœur du geôlier.
Avant que de tenter d’expliquer l’inexplicable, un bref rappel de la réalité minimisée. Castro n’était pas seulement qu’un dictateur sud-américain. C’était un boucher et un équarisseur. Il ne s’est pas contenté de torturer et d’exécuter ses opposants, il a vendu leur sang, comme le rappelait le Wall Street Journal dans un article du 30 décembre 2005 : le 27 mai 1966, 3,5 litres de sang par personne furent médicalement ponctionnés sur 166 détenus par décision de Fidel Castro et vendus au Vietnam communiste au prix de 100 $ le litre. Après la prise de sang, 866 condamnés, en état d’anémie cérébrale, paralysés et inconscients, furent emmenés sur des brancards et assassinés.
Miguel A. Faria dans Cuba, une révolution écrit à la page 415 de son livre : « Depuis que Fidel Castro a pris le contrôle de l’île en 1959, les estimations les plus crédibles précisent que de 30 000 à 40 000 personnes ont été exécutées par le peloton d’exécution ou dans les geôles cubaines. »
Dès les premiers jours de la révolution, Castro ordonna des exécutions sommaires dans le but d’établir une culture de la peur qui annihila rapidement toute résistance. Les révolutionnaires d’opérette qui le soutiennent en France lui pardonnent avec indulgence ses exactions en même temps qu’ils maudissent ordinairement la peine de mort appliquée aux assassins de droit commun. Ils passent volontiers sous silence que dans les décennies suivantes, Castro s’assura de la soumission de son peuple en prolongeant l’État de terreur.
Profitons du deuil cruel qui frappe la galaxie communiste et ses compagnons pour régler aussi son compte à celui dont l’icône christique ornait les thurnes estudiantines des seventies et encore de nos jours les T-shirts de quelques attardés. Che Guevara avant que de faire le guérillero en Bolivie, dirigeait dès 1959 la sinistre prison de la Cabana, où il avait acquis le tendre sobriquet de « carnicerito » (le petit boucher). Selon Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du communisme, ladite prison était un lieu où la torture et les mutilations étaient quotidiennes. Selon Archiva Cuba, une association basée dans le New Jersey, et qui s’est donné comme mission de documenter les crimes de Castro, en 1959, à la Cabana, au moins 151 personnes innocentes furent assassinées.
Parmi les 94 enfants dont on a pu établir la mort, 22 ont été exécutés par les escadrons de l’idole de l’extrême gauchisme.
Quant à la situation actuelle, et sans même évoquer la faillite économique, Christophe Deloire, président de Reporters Sans Frontières, rappelait samedi que Cuba demeurait au 171e rang (sur 180) au classement mondial de la liberté de la presse.
Ils ont pleuré Castro. Je ne parle pas des communistes. De Pierre Laurent, fils de Paul : « l’artisan de l’une des plus importantes révolutions initiées au XXe siècle… La démonstration de la possibilité de bâtir une société juste et souveraine pour tous les peuples ».
Je ne parle pas de notre Président de la République actuel, tout content d’avoir imaginé effleurer l’Histoire en touchant un vieillard et dont les euphémismes dégoutants dans son hommage funeste : « manquements aux droits de l’homme… désillusions » montrent à quel point les socialistes évaporés n’ont pas totalement coupé le cordon ombilical ensanglanté.
Je parle des compagnons de déroute, je parle des camarades de carnaval : Christiane Taubira, jamais économe d’une hyperbole : « le dernier géant du XXe siècle… ». Je parle de Clémentine Autain, invitée gentiment sur France Inter dimanche matin pour admonester ceux qui fêtent Kissinger mais cognent sur Castro et qui mériterait d’être engagée comme humoriste de la radio active de service public pour ce tweet mémorable et émouvant : « à Fidel Castro, pour la révolution cubaine, la résistance à l’impérialisme U.S, l’expérience « socialiste » d’un autre siècle. Hasta siempre !»
Je parle enfin de Jean-Luc Mélenchon, dont Onfray disait samedi au Point qu’il avait « fumé la moquette », en tous les cas un havane hallucinogène, en écrivant ce twitt halluciné : « Fidel ! Fidel ! Mais qu’est-ce qui s’est passé avec Fidel ? Demain était une promesse. Fidèle ! Fidel ! L’épée de Bolivar marche dans le ciel. »
Je conseille encore à tous ceux qui ne l’aurait pas regardé, de visionner l’hommage du futur candidat fraîchement adoubé par les communistes à la rapière envolée dans les cieux : Samedi matin, à l’ambassade de Cuba. Une homélie larmoyante. C’est sans doute lors d’un même petit matin blafard de 1953, que des staliniens aux yeux rougis rendirent hommage au petit père des peuples qui attend aujourd’hui son fidèle suivant.
J’imagine déjà certains scandalisés par cette dernière ligne.
Le scandale habite ailleurs. Il demeure dans le fait que, précisément, il n’y ait pas scandale quand ces hommages publics au boucher de La Havane sont rendus par des personnes publiques qui ont pignon sur rue.
Et l’explication vient. D’abord l’anti-occidentalisme pathologique, dans sa version antiaméricaine. Tout fut pardonné à Fidel au nom de la lutte sacrée contre l’impérialisme yankee. Tout, y compris le massacre et la mise au pas de son peuple. Mais cette anti occidentalisme radical n’est pas seulement politique, il est aussi racial.
Qu’on me permette de me citer dans mes Réflexions sur la question blanche (2011) : « Il faut se faire à la déraison : un sombre salaud cubain, vénézuélien, bolivien ou mexicain basané, qui sait ? mâtiné d’indien, ne sera jamais aussi honni qu’un bon vieux salaud chilien tel que Pinochet, poursuivi jusqu’au bord du tombeau, et que Sartre charriait pour « sa gueule de salaud latin » classique, à la Franco. ».
Ensuite et surtout en raison du fait que le procès du communisme reste à instruire en France. Il s’agit d’une triste spécificité française.
Il n’y a qu’en France que les archives du KGB n’aient pas été exploitées, après l’effondrement de l’URSS ce dont se désolait ma chère Annie Kriegel. Même dans l’Italie si communisante du compromis historique, les archives ont parlé, et l’on sait quel compagnon de route ou quel journaliste émargeait au budget soviétique. Il n’y a qu’en France où des syndicats politisés peuvent reconnaître leurs liens avec le PC sans être pour autant démonétisés. Il n’y a qu’en France où le parti communiste peut encore oser s’appeler par son nom et s’affubler d’un marteau et d’une faucille. Il n’y a qu’en France où des artistes sentencieux peuvent se produire à la fête du journal de l’organe central du parti communiste sans risquer la sentence. Il n’y a qu’en France où le parti de la gauche morale peut s’allier électoralement avec un parti communiste sans rougir ni être déconsidéré.
Car c’est en France encore que ceux qui ont combattu extrêmement le communisme et ses épigones d’extrême-gauche ont été médiatiquement rangés dans le ghetto de l’extrême droite.
Ce fut notamment le sort de Stéphane Courtois, qui faillit connaître la mort civile pour avoir écrit Le livre noir du communisme.
Pour avoir eu le courage suicidaire d’estimer à 100 millions le nombre d’êtres humains assassinés pour imposer le communisme. Paul Kangor dans The Communist estime que le livre de Courtois est largement en dessous de la réalité. Courtois évaluait à 20 millions les crimes de Staline, mais Alexandre Yakovlev , adjoint de Gorbatchev, cité par Kangor, estime le carnage entre 60 et 70 millions d’humains.
L’anticommunisme est un humanisme. •
Post-scriptum citoyen : dimanche à 13h sur TF1, on pouvait voir les cubains réfugiés en Floride, ces anciens boat-people, fêter la mort du dictateur. Pas sur la chaîne de service public France 2 à la même heure. Seulement des cubains éplorés. Pour ceux qui, comme moi, n’arrivent pas à accepter comme un fléau naturel, la mainmise de l’idéologie sur le bien indivis des citoyens payant la redevance, je signale la naissance du « Collectif des usagers du service public audiovisuel » (contact@collectif-uspa.fr).
Bravo, Monsieur Goldnadel, pour un texte si bien frappé !
Mais combien vont le lire ?
Il faut aider à sa plus large diffusion pour que ceux qui ne voulaient pas voir voient enfin la sinistre réalité d’un long règne sanglant, pour lequel 20% de positif (peut-être) masquent, au moins chez nous en France, 80% de négatif.
Bien d’accord avec vous, Jihème, ce texte est absolument remarquable, et « il faut aider à sa plus large diffusion ». En ce qui nous concerne, vous le savez, nous faisons notre maximum (net, facebook, lettre de lafautearousseau et twitter) pour une diffusion toujours plus grande (et qui ne cesse de croître des articles mis en ligne sur la quotidien. La diffusion des bonnes idées, c’est l’affaire de tous…
En FRANCE, toucher aux communistes, relève du crime de lèse démocratie. CASTRO, a eu de nombreux complices chez nous, et même la droite républicaine ne l’a jamais égratigné, pourquoi?????
En 2002, à Saint Petersburg, pour les nuits blanches, notre guide OLGA demanda quelle était la meilleure marine du siècle. Personne ne trouva la bonne réponse, qu’elle nous donna: la Marine Impériale Russe, car en 1917 UN SEUL OBUS TIRE à BLANC du croiseur AURORA ,sur le Palais d’hiver fit plus de 100 millions de morts.
En FRANCE, toucher aux communistes, relève du crime de lèse démocratie. CASTRO, a eu de nombreux complices chez nous, et même la droite républicaine ne l’a jamais égratigné, pourquoi?????
En 2002, à Saint Petersburg, pour les nuits blanches, notre guide OLGA demanda quelle était la meilleure marine du siècle. Personne ne trouva la bonne réponse, qu’elle nous donna: la Marine Impériale Russe, car en 1917 UN SEUL OBUS TIRE à BLANC du croiseur AURORA ,sur le Palais d’hiver fit plus de 100 millions de morts.
On ne se réjouit pas de la mort d’un homme mais on peut ne pas la pleurer. Fidel Castro vient de mourir et étonnement de nombreuses personnalités politiques et artistes bobos ont rendu hommage à cet assassin. Castro a été responsable de l’assassinat d’ environ 97 000 personnes (Black Book of communism), sans compter ceux de son acolyte assassin Che Guevara. Il n’a jamais été inquiété et on lui rend hommage. Edmund Burke a écrit : »La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien ».
Le Général Pinochet mort en 2006 au Chili a été accusé de génocide pour la disparition de 3 200 personnes et finalement inculpé pour la mort de 75 opposants. Pourtant il a toujours été considéré comme le pire des hommes politiques de la planète et aucune autorité ne lui a rendu hommage malgré les 44 % de voix qu’il a récolté au referendum de 1988 et la stabilité économique qu’il a rendu à son pays.
Y aurait-il des méchants dictateurs de droite et des gentils dictateurs de gauche?
Olivier Brière
Oyez, braves gens !
Regardez simplement la première et la dernière image de l’album d’HERGE, TINTIN ET LES PICAROS. Et vous comprendrez.
Merci Monsieur Goldnadel, vous éclairez les esprits. Malheureusement les gens du peule, de France sont dans l’ignorance quant ils ne sont pas dans l’erreur, trompé par tous ceux qui désirent le pouvoir. Les Communistes de France sont perçu par le bas peuple pour des gens qui désirent le bien du peuple. Les jeunes communistes qui avaient pour raison la paix mondiale ont pactisés avec l’Allemagne pour vite basculer dans l’opposition armée, en 1914 et en 1940. Ce sont ces « gentils ouvriers communistes » que les gens de France perçoivent. Le trouble est tel que l’on a même imaginé des curés communistes; qui se souvient des curés ouvriers. Il n’y a que dans les instances politiques que les écarts meurtriers sont absous, parce qu’ils sont les seuls à savoir. Le vrai travail des écrivains et des médias serait d’informer les gens qui ne lisent pas , qui ne s’informent pas, sur les événement réels, sur les vérités. Le ché passe pour un héros parce que personne ne sait qui il était, certains portent des inscriptions idiotes sur leur pull, mais comme elles sont en langue étrangère nul ne s’en préoccupe. La vérité bien raisonnée porte l’esprit, et donc les Français n’ont pas d’esprit. De nos jours, l’immigration porte le sida en France et en Europe, info télé médecin, si cela est vrai, pour quelle raison laisse t-on les filles venues tout droit d’Afrique, sur les trottoirs des beaux quartiers des villes, tenues par la droite comme par la gauche….
Le mensonge révolutionnaire français qui engendre le mensonge de tous les autres révolutionnaires ne cessera qu’avec la réhabilitation de Louis XVI et celle-ci ne pourra se faite qu’avec la chute de la république.
Baudouin
Et….Ségolaine continue, elle ment ou dit la vérité?
Le commentaire de Monsieur Baudouin Roumens rappelle très à propos, comme une sorte d’allégorie sur les origines d’un mal récurrent, le propos de Monsieur Goldnadel sur la réalité effarante et bien documentée du totalitarisme communiste et, pourrait-on ajouter, de tous les terrorismes criminels de masses totalitaires des temps modernes.
J’ai lu votre excellent entrefilet dans Valeurs Actuelles. Ayant vécu 5 ans au Chili 1981-1986 , je peux témoigner de ce que le régime militaire du général Pinochet a accompli pour faire de ce pays un pays moderne , peut-être le meilleur élève des pays d’Amérique du sud actuel.
A cet égard, j’ai écrit 2 ouvrages pour mettre en évidence la distorsion qui prévalait entre ce que je constatais sur place et ce qui faisait l’objet de l’information publique en France.
Le premier livre est intitulé « CHILI 1970-1990 Histoire d’une désinformation » Editeur Godefroy de Bouillon.
Le second: « Pinochet, l’autre vérité » Jean Picollec éditeur.
Malgré un service de presse considérable, ces deux livres ont connu peu d’échos en France et ne m’ont valu qu’un contrôle fiscal probablement incité par le Nouvel Obs. que je mettais gravement en cause dans ces ouvrages.
Traduit en espagnol, le second a connu une certaine notoriété au Chili (7ème meilleure vente) en raison du fait qu’il était écrit par un Français.
Si vous recherchez sur la Toile « philippe chesnay chili », vous en saurez plus.
Je tenais à vous faire savoir ce qui allait dans le sens de votre très salutaire intervention sur V.A.
Bien à vous.
PhC