Déjà, le ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, était ce samedi à Santiago de Cuba le seul membre d’un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à s’être rendue aux funérailles du dictateur communiste. Cela aurait dû, au moins, lui faire un peu honte, et l’inciter à la plus élémentaire des prudences. En l’occurrence, tout simplement, ne rien dire, attendre que « ça se passe ». Ce n’est pourtant pas très difficile, ne rien dire ! Eh, bien, non ! Il a fallu qu’elle parle :
– Castro est « un monument de l’histoire » a-t-elle claironné ; remarquez, elle n’est ni la seule ni la première, question « hénaurmité » : Giscard d’Estaing et son successeur Mitterrand n’avaient-ils pas dit de Mao, à sa mort, « Mao, ce phare pour l’humanité » (VGE) et « Mao n’est pas un dictateur, Mao est un humaniste » (Mitterrand) !
– Il n’y a pas de violations des droits l’Homme à Cuba ; la preuve ? « On n’a pas de listes de prisonniers politiques » : celle-là, pour le coup, il fallait vraiment y penser !
– Ou encore : « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française » ; elle a même souligné au contraire l’existence sur l’île d’« une liberté religieuse » et d’ « une liberté de conscience ». Fermez le ban ! Comme dirait l’autre, il vaut mieux entendre cela que d’être sourd.
Pendant que cette pauvre Ségolène s’ « enterrait » toute seule en proférant ses insanités sur le terrorisme révolutionnaire à Cuba, ceux qui étaient à Paris – ou qui, dans toute la France, ont regardé KTO – ont pu suivre la consécration de la cathédrale de la Sainte Trinité, au bord de la Seine, à un jet de pierre de la Tour Eiffel*. Et, là, ils ont entendu toute autre chose, car la patriarche Kyrill, qui sait bien de quoi il parle, a donné une toute autre version de la révolution et de son épouvantable terreur.
Après une liturgie d’une beauté impressionnante – littéralement enthousiasmante, au sens étymologique du terme – le patriarche s’est adressé, d’une voix forte, à l’assemblée. Il a, plusieurs fois, remercié « la France » d’avoir accueilli les réfugiés russes après la révolution bolchévique, et d’avoir permis la construction de nombreux lieux de culte ; mais c’est « la France » qu’il a remerciée, jamais « la république », car il ne sait que trop bien que « notre » révolution est la matrice de « la sienne ».
Il a aussi, à la façon d’un Soljenitsyne, dont on retrouvait des accents dans ses propos, raconté ce que fut l’horreur de ce siècle terrible, pour la Russie, qui vit le triomphe, heureusement révolu, de la révolution bolchévique. « Deux amours ont bâti deux cités », disait saint Augustin : sans faire nommément référence à lui, Kyrill a repris exactement la même vision, expliquant d’une façon magistrale et véritablement émouvante comment un courant puissant a fermement travaillé, au cours de ce siècle, pour étouffer en Russie la voix de Dieu, pour arracher la foi du cœur des hommes, pour bâtir une autre société, sans lui et contre lui : celle, purement terrestre, de la vision marxiste-léniniste de l’homme et de l’Histoire. Et, à l’inverse, comme il a été dur de résister à cette déferlante matérialiste, mais comment, à la fin, ce furent les forces de l’Esprit qui l’emportèrent.
Et, aujourd’hui, la Russie, encore très largement blessée par le quasi-siècle de persécution atroce qu’elle a subie, se réveille à la Foi, se couvre d’églises et de monastères, accueille quantités de prêtres et de moines.
« Deux amours ont bâti deux cités » : quel contraste, en ce dimanche de décembre, entre la pauvre et misérable vision (?) que nous offre une Ségolène Royal en perdition, et les fortes et puissantes paroles du patriarche Kyrill, qui, lui, ouvre la voie et dit la vérité : « …et la vérité vous rendra libres ». •
tout à fait superbe que cette nouvelle Russie .
Comme disait finement Jean d’Ormesson à propos d’un proche d’un président de la république, qui avait proféré une insanité à son égard, « On ne répond pas aux insultes d’un crétin ». Dont acte, madame Royal insulte la démocratie avec ses propos laudatifs pour une des pires dictatures de la planète, on ne répondra pas, mais on n’oubliera pas..
Madame Royal (quel beau nom!) n’est pas une imbécile. Ses déclarations, totalement ineptes, sur l’absence de prisonniers politiques à Cuba n’avaient pour but que de donner un coup de pied dans le ventre d’un ambitieux, ex ibérique, qu’elle ne porte pas, mais pas du tout, dans son estime.
Ainsi est la politique…
Mes amis sont pire que mes ennemis.
Bonjour Cadet Roussel , Vous pensez que Ségolène Royal va glisser des peaux de bananes sous les pieds de Valls ?C’est bien possible !Mais si elle pouvait nous éviter ce candidat d’être élu ce serait une bonne chose !
N’ayez de crainte Camelot, cet individu a autant de chance d’être élu que moi de devenir républicain !