Quel rapport y a-t-il entre Jacqueline Sauvage et le remaniement ministériel qui vient d’avoir lieu ? Aucun, sauf celui-ci, qui va à l’essentiel : c’est de l’a minima, tout à fait dans la ligne de la personne et de l’action du capitaine de pédalo qui, pour le plus grand malheur de la France, est encore aux commandes du pays pour cinq mois. Grâce partielle pour Jacqueline Sauvage (ce qui ne sert à rien), remaniement partiel pour le gouvernement, ce qui ne sert à rien non plus : on est dans le replâtrage d’urgence, dans le bidouillage en catastrophe, dans la motion de synthèse type du PS qu’affectionne tant notre « sous-préfet aux champs » de semble-président !
Il y a une chose, pourtant, qui ne nous a pas échappé : la non promotion de Jean-Yves Le Drian. Il faut dire que les liens entre les deux hommes appartiennent, maintenant, au passé…
Très proches, et amis de longue date, c’est chez Jean-Yves Le Drian que François Hollande, candidat à la primaire du PS, avait tenu son premier meeting en 2009. Et lors de son élection à la tête de la région Bretagne, François Hollande, pourtant opposé au cumul des mandats, l’avait autorisé à conserver son poste au gouvernement. Et, même si Le Drian avait clairement, une ou deux fois, parlé en bien de Manuel Valls, l’entente entre les deux hommes restait intacte.
Mais tout a changé avec la parution de l’absurde livre/bombe Un président ne devrait pas dire ça : Jean-Yves Le Drian n’a vraiment pas, mais alors pas du tout apprécié les confidences faites à Fabrice Lhomme et Gérard Davet sur les « opérations homo », ces exécutions de terroristes qu’il a admis avoir autorisées. Ces informations sont classées secret-défense, et, à juste titre, « la Grande Muette » n’aime pas voir ces choses-là étalées au grand jour, son patron encore moins. Le climat s’est dégradée à un point tel que Le Drian a d’abord déclaré : « Si d’aventure le président de la République estimait ne pas devoir se présenter, alors à mon avis Manuel Valls serait naturellement… évidemment à ce moment-là, je pense, le mieux placé pour assurer cette fonction » ; puis, dimanche dernier, 4 décembre, soit deux jours avant le remaniement, il a surenchéri :
« Quand on voit la manière dont la gauche ressemble à une bombe à fragmentation, tout s’éclate de partout, à un moment donné on voit bien qu’il faut une boussole. Est-ce que la boussole sera le président de la République sortant ? C’est à lui de le dire ». Ambiance !
Nous laisserons le pays légal, en pleine déconfiture, s’auto-déchirer et s’autodétruire allègrement : ce ne sont pas là nos affaires, et tout le monde voit bien que tout cela n’est pas à la hauteur de ce dont la France a besoin. Et nous laisserons le pédalo en perdition achever pathétiquement ses derniers mois de dérive, avant un naufrage final qui a commencé, de fait, dès les débuts du quinquenium horribilis…
Il y a juste une chose à dire, au milieu de tous ces remugles de marigot qui ne concernent ni la France ni ceux qui veulent sa grandeur et sa prospérité. C’est que Jean-Yves Le Drian a été, et reste, un bon ministre de la Défense, et, probablement, la seule personnalité vraiment valable de ce semble-gouvernement. N’étant pas sectaires, et prenant notre bien où nous le trouvons, nous sommes parfaitement capables de voir, au PS comme dans la gauche en général, et comme partout dans la classe politique, celles et ceux qui ont le sens du service de la France.
Nous avons plusieurs fois écrit, ici même, qu’un Hubert Védrine ferait un excellent ministre des Affaires étrangères du Roi de France. Eh, bien ! un Le Drian, lui, ferait un excellent ministre de la Défense du même Roi de France… •
Je suis heureuse que cela ait été écrit ici, car en parfait accord avec cette constatation.
J’oubliais cependant une chose : pour les cinq mois restant de ce minable mandat de ce qui nous sert de président, il était logique de n’effectuer qu’un remaniement a minima, ce semblant de « gouvernement » de gribouilles qui ne cessent de se contredire les uns les autres, ne peut plus engager aucune réforme en un temps aussi court, il peut juste traiter les affaires courantes.
sauf que Le Drian et Vedrine sont impregnés jusqu’a la moelle d’idéologie socialiste ,ce qui les empeche d’aller jusqu’au bout ,aux conclusions pratique des réalités qu’ils entrevoient parfois..
Il est vrai que Le Drian a essayé de freiner la descente aux enfers de l’Armée au plan budgétaire , mais sur les dérives internes ,et particulierement sur un problème énorme comme celui de l’islamisation des effectifs, son idéologie l’a évidemment paralysé……
Par ailleurs je crois qu’il faut se feliciter de ce que Hollande ,Cazeneuve ,et leur « shadow cabinet » n’aient pas le temps de « faire des réformes » car toute réforme n’est pas bonne au simple motif qu’elle en est une……..
J’ai tellement entendu ,a mon grand desespoir ,chez des membres de ma famille et des amis : « Oui, mais si Juppé ,ou Macron ,ou Rantanplan est élu il fera des réformes …….. » Oui ! Mais QUELLES réformes !!??
Vous avez raison. Bien-sûr !
Très bien vu. Et ce qui va le plus les motiver, les occuper, c’est. De se recaser. Après le.naufrage !