Exécution de Louis XVI : Gravure allemande de 1793
par Dominique Struyve*
Causerie faite le 30 novembre 2016 au Café Histoire de Toulon. Une réflexion originale – du moins pour la plupart d’entre nous – remarquable et profonde et qui rejoint in fine notre actualité la plus immédiate et la plus angoissante. LFAR
Le « peuple-roi » [1] est nu, les Français déshabillés
Pour vous donner l’illusion de causer avec vous, je vous ferai entendre la voix de la « France, mère des arts, des armes et des lois » [2] , la voix des poètes, juristes et théologiens qui ont animé son corps tout entier. Leur voix éveillera en vous de nombreuses images contemporaines, votre réponse !
Madame, je serois ou du plomb ou du bois,
Si moy que la nature a fait naistre François
Aux siecles advenir je ne contois la peine,
Et l ’extreme malheur dont nostre Fran ce est pleine.
Je veux maugré les ans au monde publier,
D’une plume de fer sur un papier d’acier,
Que ses propres enfans l ’ont prise & devestue,
Et jusques à la mort vilainement batue.
Elle semble au marchant helas! qui par malheur
En faisant son chemin rencontre le volleur,
Qui contre l ’estomacq luy tend la main armee
D’avarice cruelle & de sang affamee:
Il n’est pas seulement content de luy piller
La bource & le cheval, il le fait despouiller,
Le bat & le tourmente, & d’une dague essaye
De luy chasser du corps l ’ame par une playe:
Puis en le voyant mort il se rit de ses coups,
Et le laisse manger aux matins & aux loups.
Si est-ce qu’à la fin la divine puissance
Court apres le meurtrier, & en prend la vengeance,
Et dessus une rouë (apres mille travaux)
Sert aux hommes d’exemple, & de proye aux corbeaux.
Mais ces nouveaux Tyrans qui la France ont pillee,
Vollee, assassinee, à force despouillee,
Et de cent mille coups le corps luy ont batu, (Comme si brigandage estoit une vertu)
Vivent sans chastiment, & à les ouir dire,
C’est Dieu qui les conduit, & ne s’en font que rire
Bien qu’il s’adresse à Catherine de Médicis, en 1562, Ronsard nous émeut profondément dans la Continuation du discours des misères de ce temps. La polémique qui l’oppose aux protestants lui inspire une allégorie tragique, celle de la France « dévêtue », « à force dépouillée », extrêmement proche des images qui nous hantent tous. Aujourd’hui, en effet, le « peuple-roi » est nu, les Français déshabillés.
Comment rendre aux Français leur habit politique ? Comment faire en sorte qu’ils recouvrent leur force ?
J’expliquerai, d’abord, la métaphore de l’habit et vous ferai entendre la voix d’un théologien. Nous étudierons, ensuite, comment remédier aux déchirements de l’habit politique, grâce au droit, et nous écouterons la voix d’un juriste nîmois. Nous découvrirons, enfin, comment remédier à l’arrachement de notre habit politique, par la pratique d’une méthode, et nous laisserons résonner la voix d’un poète provençal.
Les origines morales de l’habit politique
Quand il conseille Charles IX, âgé de douze ans, le prince des poètes reprend la métaphore de l’habit dans une maxime qui achève sa conception de « l’âme royale » : L’habillement des rois est la seule vertu [3].
Dans le miroir du prince, Ronsard transmet au souverain l’éthique de Saint Thomas d’Aquin dont la vision de l’homme est essentiellement dynamique, comme le prouve l’emploi constant de potestas, vis, virtus, dynamis. Vertu, en particulier, signifie force. Comment revêtir son âme de force ? Par un habit ! L’habit, « c’est l’ajustement intermédiaire entre celui qui a un vêtement et le vêtement qu’il a » [4] . Saint Thomas reprend la définition d’Aristote que l’on peut expliquer ainsi : de même qu’à chaque sport correspond un sous-vêtement technique parfaitement adapté au corps, de même, à chaque mouvement de l’âme, correspond un habit.
J’ai cherché à faire voir le rayonnement d’une « âme royale » dans un calligramme, La buse de chalumeau. Vous voyez ainsi que l’homme a le pouvoir de vouloir, de connaître, de se souvenir, d’imaginer, d’attaquer ou de tempérer. Toutes ces forces sont disposées par l’intermédiaire de qualités distinctes, les habits. L’homme entre en pleine possession de toutes ses puissances, la volonté, l’intelligence, la mémoire, l’imagination, les passions, par les habits qui les déterminent à l’action de façon stable. L’homme qui jouit ainsi de l’empire de lui-même agit rapidement et communique aisément.
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La buse de chalumeau nous a permis de contempler la vision dynamique de l’âme que nous a transmise Saint Thomas et que Ronsard a conservée. La force lumineuse du roi vient de la vertu. La faiblesse du royaume provient d’une déchirure de l’habit politique. Comment y remédier ?
La riposte de Jean de Terrevermeille [5] aux rebelles
Jean de Terrevermeille [6] est le contemporain exact d’une crise d’une exceptionnelle gravité pour la royauté, le témoin direct de l’anarchie qui se développe sous le règne de Charles VI, si bien que la trilogie des Tractatus qui débute en 1419 répond à un casus historique : « le Dauphin a-t-il un titre irréfutable à administrer le royaume durant l’incapacité de son père, Charles VI ?»
Bien que Jean de Terrevermeille écrive une œuvre polémique contre les rebelles, dont le Duc de Bourgogne est le chef, il recherche avant tout la paix qui peut seule rendre au corps du royaume son unité. Il en étudie les conditions juridiques conçues comme veritas vitae. On touche, là, la manière dont la Bible modèle les esprits à la fin du Moyen Âge. Il s’agit, pour le juriste nîmois, d’appréhender une vérité concrète, à la fois vivante et vitale, de telle sorte que la métaphore du corps s’impose à son esprit comme une évidence englobant toute la réalité politique.
La métaphore du corps, et de la tête, appartenait déjà à la pensée médiévale toute imprégnée des Lettres de Saint Paul. Dans le Tractatius Tertius, Jean de Terrevermeille reprend une expression du XIIe siècle qui permet aux juristes de désigner le corps ecclésial, l’Eglise visible, corpus mysticum. Même si tous les groupes sociaux sont nommés, par extension, corpora mystica, il définit le royaume, pour la première fois de son histoire, comme corpus mysticum regni.
Si le Roi est la tête et le royaume le corps, chaque Français est un membre mystique du corpus regni. L’unité vitale du corps dépend de la tête qui veut [7] mais aussi de chaque membre qui aime [8] . Le jus fidelitatis marque la suprématie du caput mais chaque membre mystique revêt l’habit de la fidélité et agit dans l’élan que donne l’influx vivifiant de la tête.
L’habit politique est une qualité, une disposition dont le siège est dans la volonté et l’intelligence [9] . Il confère à l’homme, au membre mystique, une facilité à agir.
L’unité du corps mystique dépend, par conséquent, de la vivacité de l’habit de la fidélité qui porte chaque membre à une activité précise et réglée dans la société, en fonction de sa place.
Jean de Terrevermeille a posé les fondements de la monarchie moderne, telle qu’elle s’est épanouie au XVIIe siècle. C’est ainsi que la voix de Bossuet retentit au Louvre, le Vendredi 10 mars 1662 : « Mais il nous importe peu, Chrétiens, de connaître par quelle sagesse nous sommes régis, si nous n’apprenons aussi à nous conformer à l’ordre de ses conseils. S’il y a de l’art à gouverner, il y en a aussi à bien obéir. Dieu donne son esprit de sagesse aux princes pour savoir conduire les peuples, et il donne aux peuples l’intelligence pour être capables d’être dirigés par ordre ; c’est-à-dire qu’outre la science [10] maîtresse par laquelle le prince commande, il y a une autre science subalterne qui enseigne aussi aux sujets à se rendre dignes instruments de la conduite supérieure ; et c’est le rapport de ces deux sciences [11] qui entretient le corps d’un État par la correspondance du chef et des membres. » [12]
La guillotine a mis fin à cette merveilleuse « correspondance du chef et des membres ». Après le 21 janvier 1793, les Français sont « à force dépouillé(s) », privés des libertés locales qui leur permettaient d’agir. Le « peuple-roi », selon l’oxymore suggestif du poète guillotiné André Chénier, est mis à nu.
Il faut attendre plus d’un siècle pour qu’un poète provençal, Charles Maurras, propose une « science subalterne » qui rende aux Français un habit politique.
L’empirisme organisateur
Quand Charles Maurras entre en politique, la mémoire des Tractatus est perdue, comme en témoigne la Préface du Dilemme de Marc Sangnier (1906), puisque l’image du « chef de chœur » supplante celle de la tête pour louer l’« Église de l’ordre ». La décomposition de la France incite le poète de Martigues à concevoir une méthode originale, l’empirisme organisateur, qu’il définit dans L’Action française, le 10 avril 1916 : « C’est en rétablissant la vérité sur le passé que l’on atteint à un clair jugement du présent et que l’on peut former des inductions raisonnables sur l’avenir. On ne sait bien ce qu’il faut faire que lorsqu’on sait comment s’y sont pris ceux qui ont su y faire avant nous. Telle est la méthode d’empirisme organisateur. »
Vous remarquerez, d’abord, que le titre même du journal, Action française, s’inscrit dans le besoin urgent des membres de renouer avec l’action dont ils sont privés par la centralisation jacobine. Vous noterez, ensuite, que la « vérité sur le passé », qui est au cœur de la méthode maurrassienne, renoue, malgré une amnésie involontaire, avec la veritas vitae oubliée. Enfin, vous aurez compris que Maurras tente de rendre aux Français leur habit politique en s’appuyant sur la puissance de la mémoire [13] et tire parti de la « vertu du bon conseil », telle que l’a définie Saint Thomas. La vertu de prudence est d’ailleurs « nécessaire pour bien vivre ».[14]
C’est la tolérance imprudente de la « femme sans tête » [15] qui prouve l’excellence de l’empirisme organisateur, puisqu’elle conduit Maurras à prophétiser, le 13 juillet 1926, lors de l’inauguration de la mosquée de Paris : « Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir… Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »
C’est le silence qui conviendrait après qu’une telle voix s’est élevée. Je vais cependant clore cette causerie par quelques mots.
Nous avons écouté le dialogue fructueux des poètes, des théologiens, des juristes.
Nous avons ainsi découvert la force de l’habit politique dont les Français ont été revêtus pendant plus de mille ans.
La fidélité aux leçons du passé nous assure, certes, de toujours bénéficier d’une clarté prévoyante. Mais je crois profondément que, seule, la fidélité au Roi, à la tête du corps, aujourd’hui dépecé plus que jamais par les rebelles, peut nous enter dans une veritas vitae qui fait de nous les vainqueurs de la putréfaction ambiante. •
1 André Chénier, Iambes (1794).
2 Du Bellay, Regrets, IX (1558)
3 Institution pour lʼadolescence du Roi (1562).
4 Somme théologique, 1-2 Q XLIX, De habitibus in generali.
5 Joannes de Terra Rubra (né en 1370, mort le 25 juin 1430).
6 Jean Barbey, La fonction royale, essence et légitimité, NEL, Paris 1983.
7 Regarder la volonté dans le calligramme.
8 Regarder la volonté dans le calligramme.
9 Regarder lʼintelligence dans le calligramme.
10 Regarder lʼintelligence dans le calligramme.
11 Lire Bossuet, Politique tirée des propres paroles de lʼÉcriture sainte, Éd Dalloz, Paris, 2003.
12 Sermon sur la Providence, OEuvres oratoires, T4 (1661-1665), Desclée de Brower, Paris, 1921.
13 Regarder la mémoire dans le calligramme.
14 Q. LVII, De intellectualibus vertutibus.
15 La République française
* Professeur de Lettres Modernes
Les deux habits du Roi et du Peuple, le premier fait pour commander, le second pour obéir, sont l’image de la Tri-Unité. Le Père à la place du Roi, le Fils à la place du Peuple. Mais il manque ce qui doit les relier : le Saint Esprit. Louis XVI le savait qui avait mis en place les Assemblées provinciales, image rénovée des lointaines assemblées des Champs de Mars, où le Peuple s’assemblait pour élire ou confirmer ses chefs. Cette relation entre les deux habits est la légimimité nationale dans laquelle la justice descend du Roi vers son Peuple et remonte du Peuple vers son Roi sous forme d’administration, municipale, départementale, provinciale et nationale.
Ainsi la France n’aurait pas été saccagée et livrée aux vautours, but recherché par la Révolution française engendrée par la Finance.
Mais comment renouer avec la légitimité ? Il nous faut deux paramètres. Le premier est de retrouver le descendant légitime de Louis XVI. Il existe mais il attend l’heure. Le second est de la protéger et de nous protéger de l’assassinat et du massacre. Nous devons pour cela recoller les deux morceaux du Testament de saint Rémi déchiré en 1303. Lui seul peut nous protéger et redonner à la France sa place de Fille aînée.
Maurras a raison de dire que c’est en rétablissant la vérité sur le passé qu’on y arrivera. Mais il a une connaissance du passé qui découle de la République et donc qui est entachées d’erreurs.
Quant à Bossuet, c’est un menteur ou un imbécile. Il est l’auteur des Quatre Articles schismatiques de 1682.
Baudouin
Les commentaires de Baudouin Roumens sont intéressants et érudits mais frappés d’illuminisme.
Bossuet est donc un menteur, je n’en discuterai pas.
Quant à Maurras, sa connaissance de l’Histoire découlerait de la République, serait donc fausse.
Je signale que Maurras a fait ses études primaires et secondaires au Collège Catholique d’Aix-en-Provence. Avant le ralliement. Il y a reçu l’enseignement des pères. Son maître d’alors et qui le restera longtemps après, jusqu’à sa mort, fut l’abbé Penon, devenu évêque de Moulins.
C’est à croire qu’à l’instar de Jésus Christ, seul Baudouin Roumens, Bossuet et Maurras étant l’un après l’autre disqualifiés, est détenteur de la Vérité pleine et entière.
Cela sent un peu la Colline inspirée, non ? Mais, bon, Barrès aussi doit sans-doute être récusé.
Cela fait beaucoup de monde. Subsiste Baudouin Roumens.
Vive le Roy !
Et rien d’autre. Que cesse tant de verbiages sans qualificatif.
Milan Astray gueulant contre Unamino : A bas l’intelligence, vive la mort. Le cri du crétinisme. Et pourtant ceux qui sont morts een combattant les révolutionnaires sur l’Ebre ou le Manzanares sans trop comprendre pourquoi sont des héros salvateurs. L’histoire des hommes est complexe.
Oui Cédric. Ceux qui ont combattu les rouges en Espagne l’ont sauvé du bolchévisme, mais demeurent les cocus du capital. La Finance voulait le marxisme en Espagne comme elle l’imposera à Yalta à bon nombre de peuples. Mais elle n’y est pas arrivée, aussi s’est elle rabattu sur Franco, dont elle avait laissé passer les troupes au détroit de Gibraltar, Franco ne l’a jamais déçu qui laissa à l’Espagne la démocratie couronnée (avec l’avortement), et qui réprima la Phalange de Primo de Riviera, la réduisant à l’état de musée. C’est peut-être lui qui a livré Primo de Riviera aux Rouges.
Oui Bernard. Maurras a tété aux mamelles de la République comme tout le monde même dans les collèges catholiques.
Là où je suis allé, personne n’est allé. Si, peut-être le père Blet, qui travailla sur l’Église gallicane à Rome, et nous a laissé une somme de connaissance extraordinaire. Et encore, je peux dire qu’il n’a rien compris;
Ce que j’ai compris après avoir lu, le crayon à la main, les 77 tomes des Procès verbaux des Assemblées du Clergé de France, c’est que c’est l’Église gallicane qui a fait la Révolution et qui actuellement continue ses déprédations sous un autre nom et une autre forme. J’ai bien dit l’Église gallicane et non l’Église catholique. Bossuet s’inscrit dans cette Église gallicane malgré (et peut-être à cause) de sa merveilleuse plume. Il faut savoir qu’il fut le seul évêque à être consacré au sein d’une Assemblée générale du Clergé de France.
J’explique tout cela dans un livre qui sortira peut-être aux éditions Mame en 2017 : « Lettre à mon évêque : Tu passes pour vivant mais tu est mort ».
Baudouin
Petit détail : José Antonio Primo de Rivera était prisonnier des rouges depuis plusieurs mois lorsque le Soulèvement National s’est produit. Il me semble très peu vraisemblable que ce soit Franco qui le leur ait livré. A-t-il fait tout ce qu’il aurait pu pour le libérer ? En tout cas, il livrait une guerre terrible où tout n’était pas possible.
Vous avez une conception de l’Histoire où tout serait absolument pur. Comme par confusion avec le Royaume au sens chrétien, celui dont Jésus dit qu’il n’est pas de ce monde. Il ne l’a jamais été, ne le sera jamais. Ce monde sera toujours un mélange de bon grain et d’ivraie où c’est parfois l’un de ces deux éléments qui domine, tantôt l’autre, mais où, d’une certaine manière, ils sont toujours présents, mélangés, antagonistes.
En forgeant cette parabole, Jésus est plus réaliste, plus sage et plus connaisseur que vous des choses de la terre. C’est d’ailleurs bien le moins, n’est-ce pas ?
Tout à fait vrai Cédric. Pour Primo de Rivera, l’un n’empêche pas l’autre. Il n’est pas tombé aux mains des Rouges comme un naïf. Il a été trahi.
Pour ce qui est du Royaume chrétien Louis XVI n’a fait qu’appliquer cette définition de saint Thomas d’Aquin : (livre I, Ch 15) : «Il est du devoir du prince de procurer au peuple qu’il gouverne un genre de vie qui soit capable de le conduire à la vie éternelle.», car pendant 18 mois la France s’est auto-gérée. Je redis que c’est pour cela que les forces masquées ont fait la Révolution française. Ou ils tuaient le Roi, ou le Peuple leur cassait la gueule, à ces maîtres qui au dire de Suétone : « Ils ont versé des flots de sang tous les maîtres qui nous sont venu d’exil … »
Baudouin