Noël se prépare et pas uniquement en décorant le sapin ou en dressant des listes de cadeaux. L’Église le sait qui donne quatre semaines à ses fidèles pour se disposer à la venue parmi nous de l’Enfant divin. Voici des ouvrages susceptibles d’aider les petits à entrer dans le mystère de la Nativité.
Trouver en librairie un véritable calendrier de l’Avent catholique s’avère de plus en plus difficile. En voici un qui, même s’il n’est pas tout à fait conforme aux traditions, car les enfants n’auront pas la joie d’ouvrir chaque matin la mystérieuse petite fenêtre, a cependant de nombreuses qualités.
Et d’abord celle d’être interactif : les petits devront, chaque jour, en colorier une partie afin que l’affiche soit entièrement enluminée au matin de Noël. Ils devront aussi l’enrichir des sacrifices quotidiens qu’ils déposeront au pied de la crèche, sacrifices suggérés avec intelligence : mettre la table, se priver de jeux vidéos, penser aux autres, prier, ne pas se mettre en colère, etc.
Le Père Constantieux, chaque semaine, propose une « nourriture spirituelle » qui éclaire les mystères de la Nativité, invitant petits, et grands, à s’en pénétrer. Catherine de Lasa complète cet ensemble réussi par un très joli conte de Noël, racontant comment le sapin, vilain arbre qui pique, fut préféré à tous les végétaux par les anges pour honorer l’Enfant Dieu. À recommander à toutes les familles.
Très recommandable aussi le joli album d’Arnaud de Cacqueray qui s’est fait une spécialité du thème de Noël, La femme au berceau.
Voilà plus de deux mille ans, à Bethléem, un menuisier fabriqua à l’intention de sa jeune épouse le beau berceau en forme de nacelle où il comptait bientôt voir dormir leurs nombreux enfants.
Mais le temps passa et le couple demeura stérile. À la longue, il admit qu’il n’engendrerait jamais. Aussi, lorsqu’une nuit de décembre, un Enfant naquit dans une étable de leur village, la femme inféconde décida d’offrir au Nouveau Né le beau berceau qui ne servait à rien. En échange de ce présent, la Mère lui promit qu’elle aussi, bientôt, enfanterait un fils promis à un très grand destin.
On ne demande pas aux jolis contes d’être historiquement fiables. L’on sait bien que les parents de saint Pierre n’étaient pas de Bethléem et qu’ils avaient une nombreuse progéniture mais qu’importe ! Telle quelle, l’histoire, bien illustrée par les Dominicaines enseignantes de Fanjeaux, est charmante et, comme souvent avec les albums pour enfants d’Arnaud de Cacqueray, elle initie les petits à des questions graves resituées dans une optique chrétienne.
Il faut bien le dire, en dépit de ses réelles qualités, Le renard de Bethléem de Nick Butterworth et Mick Inkpen ne possède pas la même portée spirituelle.
Alors qu’il allait enlever un agneau dans les pâtures proches de Bethléem par une douce nuit d’hiver, un jeune renard affamé est le témoin effaré de l’apparition « d’hommes de lumière » venus annoncer aux bergers la naissance d’un roi. Curieux, l’animal décide d’aller voir, lui aussi.
Il verra un Enfant nouveau-né, percevra la grâce de cette heure, avant de retourner traquer ses proies, car la faim est toujours là …
Qui est cet Enfant ? En quoi sa venue va-t-elle changer la face du monde ? Les auteurs américains ne le disent pas, mais il est vrai que ces choses dépassent l’entendement d’un renard …
Comme souvent, si les animaux sont représentés avec délicatesse, les humains, la Sainte Famille, les anges, sont, avec leurs traits vulgaires et leur gros nez, d’une affligeante laideur.
Il n’est pas interdit de faire participer les petits à la fabrication des décorations. S’inspirant des traditions scandinaves, Hélène Leroux-Hugon et Juliette Vicart vous proposent un Noël en rouge.
Si vous en avez assez de payer trop cher des pacotilles importées de Chine et si vous possédez un minimum de talent pour le bricolage ou la couture, vous apprendrez à réaliser sapin de lumière, photophores, lumignons, « triptyque des rois mages », cœurs décoratifs, guirlandes, coussinets, couronne de sapin, suspension ou boules de Noël. C’est de bon goût, relativement facile à exécuter. Y manque seulement, hélas, la dimension religieuse occultée par notre société consumériste pour qui Noël semble devenue l’occasion de s’autocélébrer … •
[1] Catherine de Lasa, Père Marc Constantieux, illustration d’Anne-Charlotte Larroque : Mon calendrier de l’Avent à colorier . Téqui ; 5,90 €.
[2] Via romana ; 28 p ; 12 €.
[3 Salvator, 26 p, 12 €.
[4] Pour un Noël en rouge ; Ouest-France, 46 p, 4,90 €.