On sait que la décision de construire la Mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, fut prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane ayant combattu pour la France. Et manifester aux survivants la reconnaissance de leur sacrifice par le pays.
Qu’en a dit Charles Maurras le 13 juillet 1926, lors de son inauguration ? Pas un mot contre l’idée même de rendre un hommage mérité, aux combattants musulmans de la Grande Guerre. A leur propos il parle des « nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ». Il n’y a pas chez Maurras de haine raciale. Ni de haine religieuse : il ne juge pas de l’Islam en soi. Mais il sait l’antagonisme des religions et des civilisations. Et sa culture historique autant que son jugement et son intuition politique l’amènent à pressentir et signaler un danger pour la France. Presque nul, alors. Présent et menaçant aujourd’hui sur notre sol même. Maurras ne dénonce pas l’hommage rendu aux combattants, ne critique même pas le fait de construire une mosquée à Paris. Avec mesure il écrit : « Nous venons de commettre le crime d’excès ». Son texte explicite en quoi consiste cet excès. Suit le pressentiment d’une menace : la crainte que nous ayons à payer un jour notre imprudence, en ce sens criminelle ; le souhait (Fasse le Ciel !) que les musulmans bénéficiaires de notre générosité « ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. » Et nous y sommes. LFAR
« Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir… Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »
Charles Maurras le 13 juillet 1926
Le lundi 18 janvier 2010, en réponse à une question de lecteur, lafautearousseau publiait la note suivante :
En réponse à une question : « Maurras a-t-il parlé de l’immigration ? »…. Non, bien sûr !….
La réponse à votre question est, en effet, facile: non, cher lecteur (lectrice ?…), Maurras n’a jamais parlé de l’immigration durant sa longue carrière, et pour une raison bien simple: c’est que le phénomène nouveau – et absolument inédit dans notre histoire millénaire – que nous entendons aujourd’hui par immigration n’existait pas, à l’époque de Maurras; la question ne se posait pas: du moins, elle ne se posait pas dans les termes où elle se pose aujourd’hui….
Une irruption de quinze millions d’étrangers en trente ans ; deux habitants sur trois de la Seine-Saint-Denis d’origine étrangère; une bonne trentaine de villes françaises dans lesquelles l’immigration représente le tiers -et plus…- de la démographie; sans parler de la sur-délinquance qui va avec: voilà bien des réalités que Maurras n’a évidemment pas connues, et dont, forcément, il n’a pas pu parler…
Les fameuses vagues migratoires qu’a connues notre pays au XXème siècle, auxquelles Maurras a assisté, et que manient mensongèrement les tenants du parti immigrationniste, n’avaient rien à voir, ni dans leur nombre, ni dans leur composition, avec la déferlante de populations africaines -maghrébines ou subsahariennes- que le Pays légal a organisée depuis les funestes décrets Chirac de 1975 (regroupement familial).
Il s’agissait, avant la Première Guerre et entre les deux guerres, de populations européennes avec lesquelles nous avions -on nous pardonnera le néologisme, c’est pour faire court- les mêmes fondamentaux civilisationnels. Trop nombreuses d’un coup, et trop différentes par leurs moeurs et leur religion, les populations africaines d’aujourd’hui ne sont en effet en rien comparables aux populations européennes d’hier, venues en nombre bien inférieur, et avec des moeurs et coutumes compatibles (1).
L’assimilation de ces populations fut rapide, il n’y avait rien à redire à cela, et c’est la raison pour laquelle Maurras n’a rien dit…
Il s’est, pourtant, montré plus fin et plus perspicace que bien d’autres.
Voici un extrait d’un article de lui, dans l’Action française du 13 juillet 1926, à l’occasion de l’inauguration de la grande mosquée de Paris, lors de la visite du sultan du Maroc Moulay-Youssef. On y découvre un Maurras perspicace (il avait anticipé le réveil de l’Islam: « je ne crois pas que l’on puisse en douter… »); un Maurras respectueux – comme cet autre grand royaliste que fut Liautey – vis à vis des peuples musulmans (ces « nobles races… »: on dirait, aujourd’hui, qu’il était non-raciste !…); un Maurras lucide et reconnaissant (« …auxquelles nous avons du un concours si précieux… »). Et qui jette sur ces populations un regard amical, voire admiratif, lorqu’il évoque « les très belles robes de nos visiteurs marocains », de « ces majestueux enfants du désert »…
Mais aussi, et malgré tout, un Maurras inquiet parce que, justement, perspicace, et bien plus fûté que bien d’autres, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ne sollicitons pas trop les textes, en cherchant à leur faire dire ceci ou cela. Mais, pourtant, n’y a-t-il pas un solide avertissement, qui ressemble à s’y méprendre à de la prémonition, dans les lignes qui suivent ? Et Maurras n’y apparaît-il pas visionnaire ? :
« Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon…. s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé: une menace pour notre avenir… la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, expriment quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés….
Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l’amitié. Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu. »
Mesuré, reconnaissant, mais bien plus lucide que beaucoup, il exprimait le souhait que « …les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse… »
(1) : interrogé le jeudi 17 décembre sur Radio Notre-Dame, le spécialiste reconnu qu’est Jean-Paul Gourevitch avançait le chiffre de 7 millions de musulmans en france (de préférence à celui de 5 millions qu’on évoquait devant lui) ; et il chiffrait le coût de l’immigration à 25 milliards d’euros par an pour la collectivité !….
Je n vois rien à OBJECTER au propos de François Davin. Ayant travaillé – aux côtés de Jean-Paul Gourévitch – sur une exposition dédiée aux tirailleurs sénégalais pendant la guerre de 14, j’ai eu l’occasion de me pencher sur les mécanismes mis en branle par le fait d’avoir – en 14/18 – recruté, enrégimenté, mené au feu près de 150 000 hommes issus d’AfrIque noire, pour une large part musulmans. De ce seul fait le « fossé civilisationnel » s’est trouvé comblé (Nous avons invité nos frères d’armes africains a trucider des gens avec lesquels nous partagions des mêmes valeurs de civilisation – sous réserve de la question de l’anticléricalisme)
Il fallait bien que la facture se réglât.; que les dettes fussent payées … La question reste actuelle puisqu’on débat de la naturalisation des … tirailleurs sénégalais. Et cette question reste présente dans l’approche de la question de l’immigration.
La question posée par Maurras témoigne de son acuité de vision … visionnaire mais nous restons confrontés à la question : quelle part faire à tel ou tel facteur du fait migratoire dans la refondation nationale ?
Vive Charles Maurras, ma mère, vive Charles Maurras !
C’est notre maître et c’est un as. Vive Charles Maurras !
Et vive le roi ! A bas la république !
Et vive le roi ! La gueuse, on la pendra !
Et si on la pend pas, on lui cassera la gueule,
Avec avec une trique et le sourire.
ok
Une dette à payer, mais pas n’importe comment. Les lois sur la faillite personnelle n’imposent pas de se suicider contre une dette. On peut rendre hommage et remerciements matériaux aux personnes qui sont en l’occurrence musulmanes sans pour autant subventionner directement la propagation de leur religion, qui s’est montrée à travers de toute l’histoire impossible à être fédérée dans une optique de vivre ensemble : soit l’Islam est absent ; soit il est dominant et fédérateur sur ses propres termes à lui ; soit ça part en cacahuètes au bout de quelques décennies (voir « Liban »).