Par Jean-Philippe Chauvin
Le temps de Noël est ordinairement un temps de joie et de partage, mais le voilà aujourd’hui endeuillé par l’attentat survenu à Berlin et visant, explicitement, l’un des symboles même de notre civilisation : de la chaleur d’une étable et d’une famille aimante est née une certaine manière d’aborder le monde et ses périls, plutôt fondée sur l’amour et le don que sur ce que notre société de consommation en a fait désormais, entre envie et gaspillage.
La photo de ce grand sapin décoré couché près du camion dévastateur marquera peut-être les esprits et les couvertures de la presse saignent aujourd’hui de titres affligés et horrifiés. Au café, les habitués du matin soupirent, résignés « en attendant le prochain » : une nouvelle habitude, mâtinée de mépris et, presque, d’indifférence devant l’horreur à répétition, est en train de s’installer, signe révélateur d’une ambiance désormais pleine de plomb, de cendres et de larmes…
Il y aura encore des milliers de bougies allumées qui, sans forcément qu’on le sache, nous rattachent à une tradition ancienne et d’origine fort peu laïque ; il y aura ces dessins d’enfants en mémoire du petit camarade, d’un frère ou d’une mère, de toutes ces victimes venues fêter Noël et reparties sur un brancard ou, pire, dans un linceul ; il y aura ces discours émus et un peu fatigués des ministres et des diplomates, ces hommages venus de partout ; il y aura surtout ce chagrin qui, désormais, minera des familles entières…
Pourtant, au-delà du deuil, il faudra bien poser la question politique de la résistance des Etats et des sociétés face aux poussées d’un fanatisme qui se nourrit aussi des vices de cette société de consommation qui croit vider le Ciel et les esprits en remplissant les poches et en gavant les estomacs. Le souvenir des années trente est souvent évoqué, mais il est rarement étudié et compris, et Cassandre est toujours, hier comme aujourd’hui, moquée et parfois diffamée…
Face à la terreur nouvelle portée par les fanatiques contemporains et qui nous frappe ainsi que nos voisins (hier les Belges, aujourd’hui les Allemands), sans doute faut-il renforcer la puissance de l’Etat, non pour seulement surveiller ou punir, mais pour prévenir et agir contre les causes mêmes de l’horreur : cela nécessite aussi, pour notre pays, un Etat qui soit « mémoire et durée », et qui dispose de ce temps long qui permette de soigner cette maladie qui, elle, ne suit pas le calendrier électoral… •
C’est une civilisation contre une autre, une idéologie une maniière de penser et une religion qui cherchent à s’imposer par des attaques parfois improvisées mais toujours destinées a nous diviser nous affaiblir et semer la terreur. Ce n’est pas une guerre classique, il n’y a pas de pays ou de gouvernants responsables, nous avons affaire à des « soldats mystères » sans uniforme qui n’ont rien à perdre et nous sommes désemparés.
A l’inverse de nous ils ont un idéal un but et leur vie ne compte pas.
Sans doute faudra -t-il changer notre maniére de vivre et prendre exemple sur les Israéliens mais nous resterons vulnérables par la structure de nos villes notre style de vie et par notre mollesse et l’impossibilité morale où nous sommes de répondre oeil pour oeil et dent pour dent. , donc il est plus que jamais nécessaire de faire bloc au quotidien en restant vigilant et en s’entraidant mais surtout en resistant aux efforts de division et à nos querelles intestines qui sont une des armes de l’adversaire.
Il ne sert à rien de pleurer sur le passé et rendre qui que ce soit responsable, il va falloir dans les années qui viennent faire face à un adversaire mouvant et multiforme car c’est une guerre d’usure où on joue notre existence et où il est crucial pour chacun de persuader l’autre de la richesse de sa civilisation
. (Un bémol en passant pour ceux qui pensent que « toutes les civilisations se valent » )
Après des décennies d’ingérence, il est urgent de rétablir des services de renseignements digne de ce nom, d’en finir avec Schengen et de rétablir les frontières, de renforcer les services de police, gendarmerie et les trois armées. Il serait aussi urgent de remplacer les incompétents au pouvoir !
Donc il est urgent de coopérer ( bravo à l’Italie et la prise du terroriste de Berlin) urgent de ne pas s’enfermer tout seul dans son coin et urgent de s’entraider entre nations concernées . Seul nous n’avons aucune chance. Et surtout pas les moyens financiers !
Jusqu’à présent, les frontières de Schengen ont surtout montré leur inefficacité.Si on est capable de les refonder de sorte qu’elles deviennent efficaces, qu’on le fasse. Pour l’instant, ce n’est pas fait. Les frontières de l’Europe sont des passoires.
Quant à s’enfermer, se replier, être tout seul, ce sont des fantasmes lassants. Ce ne sont pas les frontières qui empêchent les Etats de coopérer. Elles peuvent, en revanche, permettre de coffrer les terroristes qui les franchissent. Et pour l’instant, ils les passent assez librement…
Pourquoi une France qui aurait recouvré les attributs de la souveraineté serait-elle plus seule que quand elle les a abandonnées ?
Je suppose que Cincinatus vit chez lui, ferme sa porte, reçoit qui il veut, est maître chez lui. Est-il pour autant tout seul, isolé, replié, sans moyens financiers ? Est-il fermé sur les autres, ne coopère-t-il avec personne ?
Questions absurdes pour un particulier. Pour une nation tout autant.
» Ya qu’ã’.. Faut qu’on « . C’est vieux comme le monde et tellement simple !
Fermer les frontières aux humains et laisser passer les marchandises ? comme si les frontières n’étaient pas des passoires? vous avez vu les passages des camions à Calais ? Combien d’effectifs aux fontières et dans les montagnes pour ne pas laisser passer de migrants clandestins ? Et qu’un individu ayant toutes les polices aux trousses passe sans encombre d’Allemagne en Italie en achetant tranquillou son ticket ça ne vous fait pas réfléchir sur un problème d’indifférence des citoyens qui n’a rien de simpliste ?
Mieux vaut une sérieuse politique commune et un peu moins de laxisme chez -nous.
» Ya qu’ã’.. Faut qu’on « .s’applique aussi bien à vos préconisations qu’aux miennes. Ce n’est pas un argument solide.
Vous ne pouvez pas prétendre que le rétablissement de nos frontières ferait de nous un pays isolé et en même temps que les frontières ne ferment rien du tout. Ce qui, au demeurant, vaut tout autant pour les frontières dites de Schengen.
La vérité, me semble-t-il, est que votre préférence se porte sur une solution européenne – aujourd’hui inexistante – plutôt que nationale.
On pourrait d’ailleurs envisager les deux solutions conjointement, au lieu de les opposer. Comme, en effet, les frontières ne sont pas une arme absolue contre les libres déplacements des terroristes, la combinaison de frontières nationales rétablies et de frontières européennes à établir sérieusement, pourrait être un facteur de sécurité accrue.
Quant au laxisme intérieur, bien réel, il touche toute l’Europe de l’Ouest. L’exemple allemand l’atteste.
ce qu’il nous faut , ce sont retrouver la Foi en Christ et un nouveau Charles Martel .
D’accord avec Claude à 100%.Joyeux Noël à tous dans la paix du coeur avec Jésus.Confiance,paix joie.
Je ne prétends pas avoir la solution que personne ne possède. C’est ça la différence.
Par contre retrouver la foi et les vieilles valeurs de respect de l’autre sans partir en croisade mais en pratiquant les vieilles habitudes d’entraide et de tolérance serait la preuve que notre civilisation n’est pas décadente et a encore quelque chose à apprendre aux jeunes générations. Les guerres n’ont jamais rien résolu et toujours entrainé un esprit de revanche. Aucune frontière n’est imperméable mais pour être copiée et faire l’unanimité une civilisation doit être attractive. Tant que nous donnerons l’exemple d’un peuple athée matérialiste égocentrique et divisé il y aura de la place pour un autre idéal.
Sur votre dernier paragraphe, Cincinatus, bien d’accord. Encore faut-il survivre pour redevenir un jour ce que devrions être.
« Par contre retrouver la foi et les vieilles valeurs de respect de l’autre sans partir en croisade… » Curieuse remarque ! Pourquoi parler des croisades ? Celles-ci correspondent à une période donnée et bien définie. Il n’y en a jamais eu depuis, ce qui n’a rien à voir avec le djihad, contrairement à tous ceux qui aimeraient les renvoyer dos à dos.
Par ailleurs, je partage les remarques de Bernard Jaquier en ce qui concerne les frontières. C’est tout de même plus facile de filtrer les entrées et les sorties que sans et que l’on ne nous refasse pas le coup de Maastrischt, cette corde est définitivement usée !
Les frontières sont sans-doute un moyen technique, en un sens mécanique, non-absolu, mais non-négligeable, de filtrer les entrées et sorties d’un territoire donné des biens et des personnes. D’autant plus utiles que nous vivons un temps de terrorisme menaçant.
Au delà de ce rôle en un sens prosaïque, elles marquent des territoires, des identités diverses. Elles manifestent que le monde est un concert d’identités et de diversités, tantôt en paix, tantôt en guerre et non un monde massifié, uniformisé, plat.
Les frontières n’isolent pas mais elles différencient, elles personnalisent.
La théologie orthodoxe considère parfois que les nations sont comme des personnes et qu’elles participeront en tant que telles à la résurrection..
Ainsi quand Régis Debray écrit son « éloge des frontières », il s’agit de défendre le monde différencié dont nous sommes les héritiers … Le contraire du monde plat que les postmodernes voudraient imposer. En vain, d’ailleurs, semble-t-il.
Philippe de Villiers a écrit qu’il fallait remonter les murs porteurs :
– Le caractère sacré de la vie.
– La filiation comme repères.
– La nation comme héritage.
– La frontière comme ancrage.
– Le rêve français comme fenêtre sur le monde.
On croirait que personne n’a voyagé autrefois du temps des frontières!
Impossible de filtrer tout le monde , même l’armée allemande n’y arrivait pas en son temps . Entre les trains les voitures les passants les frontaliers combien de postes croyez-vous qu’il y a entre la Belgique et nous ? Et la démographie n´a rien arrangé .
Cette rengaine de frontière rejoint celle du mur de Trump .. Une autre époque qui caresse le poil du nationaliste et permet a une certaine opposition d’exister.
Vous imaginez les routes de vacances avec les bouchons ? Et quid de chaque train?
Cincinnatus est un de ces révisionnistes qui réécrivent l’histoire à la chandelle de leur idéologie. « le mur de Trump » !!! Qui a construit le mur de Berlin ? Qui a coupé l’Europe d’un « rideau de fer » selon l’expression de Churchill ? Les « nationalistes » comme vous les appelez ou les internationalistes, inventeurs du goulag, que vous semblez aduler ?
J’ignore si Cincinatus se fonde sur une idéologie quelconque ou s’il exprime seulement les banalités ambiantes, l’air du temps. En plus avec un certain retard. Car le vent tourne en Europe et ailleurs. Et pas dans le sens que croit C. (?). .
Ce qui m’étonne c’est qu’il semble ignorer quelle pensée s’exprime sur Lafautearousseau.
Face aux enjeux actuels, ce qui le préoccupe ce sont les bouchons sur les routes des vacances … Passons. Nous ne sommes pas à la hauteur du débat.
Il y a marqué » quotidien royaliste » suite à la présentation du journal et nullement quotidien du F.N.
Toutefois il faudrait considérer que si on n’en fait pas partie on n’est pas obligatoirement admirateur du goulag !
Je crois m’exprimer dans la ligne de la famille du prince Jean dont je connais l’ouverture en ce qui concerne l’ Europe et dans celle du pape Francois qui n’est pas pour le repli sur soi.
Enfin pour « l’élévation du débat » Il s’agit surtout de mesure en toutes choses sachant qu’en tous domaines « les exagérations sont insignifiantes » et les extrêmes sont mortifères.
C. brouille les cartes.
En tête de ce blog, je lis « Action française ». Ce qui signifie une tradition intellectuelle et politique tout à fait claire.
Cincinnatus, je ne sais pas où vous avez trouvé que le prince Jean soit favorable à
l’Europe de Maastricht. J’ai souvenance d’une réunion de Gens de France, où le Prince avait bataillé 10 minutes avec une américaine pour lui expliquer la nocivité de cette organisation européenne. Quant au pape, ses propos contradictoires et irresponsables sur l’immigration ne sont défendus par personne parmi les royalistes. Sur les frontières, je vous conseille de vous rendre en Arabie saoudite ou en Israël. Vous verrez que l’on ne rentre pas dans ces pays comme dans un moulin. Et ne me répondez pas que le commerce s’y oppose. Je pense que l’identité et la sécurité françaises valent bien que l’on rende le commerce un peu plus difficile.
je n’ai jamais parlé de l’Europe « de Maastricht » cher Antiquus, mais de l’Europe tout court. Il ne faut pas extrapoler ni rajouter ni déformer un propos (ce que vous ne faites pas généralement mais dont d’autres ne se privent pas. ) l’Europe hors la tour de Babel mérite quelques éfforts.
Le prince Jean est le fruit d’une famille où cette Europe se « mêle heureusement et je ne me souviens pas qu’il ait été élevé sur le repli sur soi.
Les origines de l’Europe comme celles des religions fait la diffêrence entre le concept et la réalisation. (Il y a loin de la coupe aux lēvres entre Dieu et les religions. ) C’est ce que nous en faisons qui fait la différence et là encore il ne faut pas mélanger . La plupart d’entre-nous n’est pas contre l’Europe mais contre les exagérations et les dirigeants.
Quant aux frontières je vois ce qu’il en est aux US pays non laxiste où on n’hésite pas à tirer sur les contravenants ( de visu) les frontières restent perméables et elles ne sont infranchissables que pour le citoyen lambda. (Sinon Trump ne rêverait pas d’un mur ! )
Si nous voulons nous protéger d’une idéologie d’une doctrine ou de quoi que ce soit qui soit assez violent ou fort pour qu’un être humain fasse abstraction de sa propre vie, si on veut luter contre ce fléau d’une guerre de l’ombre où on ne fait pas le poids il faut montrer aux extrêmistes en quoi une autre civilisation une autre idéologie une autre religion est meilleure et vaut la peine qu’on se batte pour elle et cela n’exclut pas la sévérité la vigilance la protection et surtout la cohésion car ce qu’ils veulent c’est notre division.
Excusez-moi d’avoir ici un point de vue différent après avoir vu des guerres de près, mais je partage les mêmes bases sinon les mêmes remèdes.