Par Jean-Philippe Chauvin
La Monarchie est-elle définitivement une grande chose morte et les royalistes de simples gardiens d’un temple désormais déserté par l’histoire ? Plus d’un siècle et demi après la chute du roi Louis-Philippe et un demi-siècle après l’échec de la tentative institutionnelle du comte de Paris, la question n’est pas interdite et la réponse moins simple que ne le souhaiteraient les « républicanitaires » et les attentistes, autre nom pour signifier les conformistes désireux d’éviter tout changement d’institutions et d’habitudes. Elle peut néanmoins paraître incongrue, voire déplacée dans une France où l’élection du Chef de l’Etat mobilise plus de 80 % des inscrits sur les listes électorales, et dans laquelle cette désignation paraît comme « la reine des élections », la formule ressemblant d’ailleurs à une sorte d’hommage du vice à la vertu…
Mais l’insatisfaction qui domine aujourd’hui envers l’élu de 2012, qui ne se représente pas, tout comme le renvoi brutal du précédent locataire, donne quelque crédibilité, a contrario, à cette question iconoclaste, autant pour les royalistes eux-mêmes qui se récrieront que pour les républicains qui s’en gausseront, le débat étant clos si on les croit : la défiance même à l’égard des candidats déclarés, ce sondage qui attribue à M. Fillon une popularité d’un tiers seulement des Français alors qu’il est le favori de la prochaine élection, ces enquêtes d’opinion qui révèlent ou, plutôt, confirment le rejet par les plus jeunes de nos concitoyens électeurs de la classe politicienne dans son ensemble et font de l’abstention le premier parti-pris de notre pays, tout cela concourt à imaginer, en politique, « autre chose que ce qui existe actuellement », au moins institutionnellement parlant.
Faut-il une « sixième République », retour au système parlementariste des troisième et quatrième ? Une cinquième « plus républicaine » ? Ou un simple régime d’experts et de technocrates qui accomplirait le rêve saint-simonien ? Ou, même, l’absence d’Etat et d’institutions, au risque de voir s’installer une sorte de loi de la jungle qui ne profiterait qu’aux plus forts (aux plus riches ?) ou qu’au seul monde de l’Economique et de ses féodalités transnationales ? Faut-il, simplement, conserver telle quelle une cinquième République qui, taillée pour le général de Gaulle, ne répond plus aux nécessités du moment parce que les magistrats suprêmes qui lui ont succédé, à de rares exceptions près, se sont contentés de gérer plutôt que d’entreprendre et de diriger ?
La solution de facilité serait de regarder les autres se démener chacun pour leur écurie présidentielle et promettre ce qu’ils n’appliqueront pas vraiment, par manque de volonté ou par simple paresse politique. Mais cela serait s’abandonner au fatalisme, qui n’est rien d’autre que le renoncement.
Alors, bien sûr, la Monarchie n’est pas la chose la plus facile à faire accepter dans un pays qui adore, dit-on, couper la tête de son roi, physiquement en 1793, symboliquement et électoralement depuis les années 1960 pour les « monarques » républicains, tout en admirant les rois d’Ancien régime et en applaudissant la reine d’Angleterre quand elle se déplace chez nous. Mais la facilité n’est pas une valeur politique quand elle oublie la nécessité et les devoirs de l’Etat envers ceux qu’il est censé protéger et diriger, c’est-à-dire « engager dans une direction » pour éviter l’incertitude et la divagation (mais aussi et surtout l’injustice et la démesure) qui, en politique, sont mortelles pour les peuples et les personnes de toute société. (à suivre) •
bonjour à tous, je ne lis pas les articles de fond, par paresse ou par manque de temps, mais je viens de prendre le temps de lire l’article précédent qui m’a interpellé.
Je suis d’accord avec les mots que son auteur emploie et les idées qu’il place en avant.
Tout en étant un royaliste de base, c’est à dire de cœur, je pense que si les Français entendaient et voyaient des royalistes dans le vie de tout les jours, ils verraient et prendraient conscience que cette idée de royauté est lumineuse et bonne pour la France.
A nous royaliste, à tout les niveaux de faire rayonner cette idée et de rester grouper autour de notre Roi Henri et de notre Dauphin Jean, sans nous disperser et avec fidélité.
Dans mon entourage, une trentaine de personnes savent que je suis royaliste, et il ne regarde avec affection (je suis peut-être malade) et curiosité. Je suis en train de leur montrer que la campagne présidentielle qui dure depuis 6 mois et va durer encore 6 mois est vaine et une perte de temps pour la France qui continue à s’enfoncer et que seul un Roi, qui lui serait au travail, pourrait redresser notre pays.
amitiés du sud ouest sous le soleil
La réponse est oui ! Parce que les Princes de la Maison de France ne font rien.
C’est inexact Cording. Comme le rappelle Jean_Philippe Chauvin:Le comte de Paris père de l’actuel comte de Paris a fait une « »tentative institutionnelle' » auprès de de Gaulle et ce n’est pas de son fait si elle a échoué, le Comte de Paris actuel a écrit un grand nombre de livres et d’articles tous bien accueillis et le dernier sorti ces derniers jours lui a permis de faire un certain nombre d’interventions à la radio toutes remarquées enfin Jean à la tête de son association « gens de France » suit le même chemin que son père et grand père.il est déjà très apprécié et célèbre à Dreux où il habite au Domaine Royal.
Ce qui est contre productif, c’est la multitude de groupements Royalistes. Rien que parmi les fidèles de la Maison de France, il y a : AF-RN, CRAF, GAR, NAR, une partie de l’Alliance Royale et plusieurs cercles locaux Pour être crédibles, il serait souhaitable de créer une coordination, et aussi, que chacun de nous affirme haut et fort ses convictions. Les gens nous regardent avec curiosité et pour moi la vrai question est : le ROI , COMMENT????????????????????,
re-bonjour à tous
C’est vrai il y a une multitude de groupement royaliste et cela rend inaudible leurs messages. L’association « Gens de France » entoure le prince Jean et lui apporte son soutien dans ses actions, mais ce n’est pas une association « politique ».
Je pense que la restauration se fera lorsque le peuple en aura assez des politiques actuels et viendra « de lui même » chercher le roi Henri puis le prince Jean.
Soyons les lumières qui montrent le chemin au « bon peuple ». et surtout restons unis
amitiés du sud ouest toujours sous le soleil
C’est faux.
A Cording, je dirais : votre propos est excessif. On ne peut dire que les Princes de la Maison de France ne font rien. D’abord, ils ne discréditent pas ce qu’ils représentent, en sombrant dans un activisme ou une agitation vaine et brouillonne (parler pour parler, « communiquer », comme on dit aujourd’hui, pour communiquer…), qui plairait peut-être à certains, mais qui confondrait « l’agir vrai », le « bon agir », avec du verbiage ou de l’excitation qui ne serait qu’illusion. Ensuite, ils prêchent par l’exemple : en donnant l’image rayonnante et positive d’une famille heureuse et unie, qui s’enracine, à Dreux, dans la vraie vie des vrais gens. Enfin, très régulièrement (et sans compter les contacts que l’on ignore) le prince Jean rencontre, reçoit, visite tous azimuts (son dernier voyage fut pour rencontrer des chrétiens d’Orient, avec Mgr Rey), Aujourd’hui, les gens ne veulent plus de leçons, de maîtres, mais des témoins, des exemples. Plutôt que de dresser le constat erroné d’une prétendue inaction des princes de la Maison de France, il me semble que les royalistes devraient plutôt se poser la question : et moi, qu’est-ce que je fais pour aider les princes ?
Bien entendu je ne parlais que des princes actuels. Feu le Comte de Paris avait eu une action politique qui donnait une crédibilité a une perspective monarchique et royale. Son héritage politique de perd.
Je persiste a dire et penser que les princes n’ont aucune action politique pour donner une once de crédibilité a toute perspective monarchique er royale.
Eh, bien ! persistez, Cording ! Et permettez-moi de persister, aussi…
re-bonjour à tous
les princes n’ont pas à avoir une activité politique qui les dévaloriserait. Ils sont au dessus de la mêlée, plutôt des arbitres. C’est à nous, fidèles d’avoir une action politique et de faire connaitre nos idées et de rayonner dans nos différents milieux; On ne peut pas tout attendre des autres, il faut « mouiller la chemise ».
Le prince Jean reçoit, s’informe, communique et à Dreux, son action se fait sentir, il est invité aux cérémonies officielles et sa famille est connue. Attendons maintenant que cette action sur Dreux s’étende dans le département et dans toute la France. Aidons le en parlons autour de nous
amitiés du sud ouest ou nous avons encore du soleil
Je suis concerné par ce qu’écrit Jean-Philippe CHAUVIN de même que par la question de François DAVIN: » et moi, qu’est-ce que je fais pour aider les princes? » Le blog du Monde a publié les réflexions que je lui ai envoyées: « http://mediateur.blog.lemonde.fr »Je souhaiterais que s’établisse un débat national sur le choix entre Monarchie et République. J’ai consigné mes arguments en faveur du retour du Roi et mon désir est que ces arguments soient approuvés ou rejetés mais surtout qu’ils enflamment un vrai débat national sur un thème bien plus important que la vente aux enchères publiques qu’est la campagne présidentielle…
Bravo ! C’est cela l’esprit positif, la juste attitude. Les Princes ont déjà un infini mérite à continuer d’assumer la tradition monarchique dans le monde tel qu’il est. Les malcontents ne servent à rien. Voilà le sûr.
Bien d’accord avec Grimaud : nous souhaiterions tous plus de « tout », mais être malcontent ne sert à rien, ce sont les « agissants » qui comptent : Jean-Philippe Chauvin tient un Blog de grande qualité, que nous relayons régulièrement dans le quotidien; les jeunes militants tractent, collent des affiches, font des manifs, et se retrouvent à Dreux pour former le service d’accueil lorsque le Prince le leur demande; nous-mêmes, nous publions un quotidien, qui exige une organisation et un investissement extrêmement important… Chacun fait ce qu’il peut, les Princes aussi : ce qu’il faut, ce n’est pas se lamenter, c’est augmenter le nombre de ceux qui poussent à la roue, et pousser tous, tous ensemble, dans la même direction, pour le Bien commun, avec les Princes et autour d’eux…
Feu le Comte de Paris a eu une activité politique dont les princes de la Maison de France seraient bien avise de s’inspirer faute de quoi les militants et sympathisant de la cause monarchique et royale pourront longtemps « ramer ». Il n’y aura jamais de monarchie royale en France si les Princes « ne montent pas a cheval ».
Bonne réponse de François Davin ! Tenons chacun notre créneau sur la dentelle du rempart. C’est le moment alors qu’une nouvelle génération se lève.
L’action du défunt Comte de Paris fut en effet foisonnante et inlassable, du moins jusqu’à sa dernière décennie. Cependant il faut bien reconnaitre qu’elle fut un échec. Non seulement parce qu’elle ne permit pas au Prince de prendre le pouvoir, ce qui est le lot possible de toute action ; mais aussi parce qu’elle compromit lourdement les relations de la famille royale avec les royalistes. Henri traita avec un mépris jamais démenti ses fidèles, ne réservant ses attentions qu’à des hommes qui n’étaient pas royalistes, et qu’il espérait attirer à lui. Il y réussit quelquefois (Arthur Conte, p.ex) mais le plus souvent ce fut un fiasco. Rappelons qu’après avoir approuvé la politique algérienne du Général de Gaulle, il recommanda le vote en faveur de François Mitterand. Bien sûr l’AF lui resta indéfectiblement fidèle malgré les innombrables avanies, sans que jamais le Prince ne saluât cette constance. Cependant on ne m’ôtera pas de l’idée que sans ces prises de positions inefficaces et incapacitantes, jamais on n’aurait vu surgir cette pseudo branche aînée espagnole qui brouille les repères et stérilise tant de bonnes volontés.