Par Richard Portier
Nous avons aimé ces réflexions, qui nous ont paru aussi intelligentes que légitimement sensibles. Elles ont été reçues dans les commentaires, sur Lafautearousseau. Nous les reprenons ici.
Mon compatriote Albert Camus n’était, je le crains, ni un très grand écrivain, ni un très grand philosophe. Mais on voit ici les raisons qui le font toujours vivant, et peut-être pour longtemps : son honnêteté totale, profonde et sa chaleur humaine toujours attentive à ce qui fait la grandeur de l’Homme qui s’égale à son destin. On sent bien que le court instant de faiblesse d’un Roi qui pour être symbole et message du divin est aussi, justement et simplement en même temps un Homme, a magnifié sa mort et que cela a profondément ému Camus, émotion que ce texte nous transmet de manière vibrante, bouleversante… •
Je suis Royaliste et je considère Albert Camus comme un très grand écrivain (La Peste), un vrai poète (« Noces à Tipasa ») un vrai dramaturge !!!
Je suis pour L’art pour l’Art ..Pour moi il n’y a. pas d’Art contre l’Art…Je suis pour l’Art… (même dans le cas où l’artiste n’épouse pas mes idées !)
J’ai fait 7 ans d’études de lettres à l’université, et je n’ai jamais considéré Camus ni comme un grand écrivain ni comme un grand philosophe. La Peste, L’étranger, sont pour moi d’un ennui mortel, quand je les ai étudiés au lycée, puis à l’université, puis à l’âge largement adulte maintenant. C’est un auteur très surfait à mon humble avis, ce qui n’enlève rien à sa sincérité. Mais c’est une aberration de faire étudier cela à de jeunes adolescents au lycée.
Je ne pense pas qu’il faille dire qu’Albert Camus n’était ni un grand écrivain ni un grand philosophe. Il a marqué son époque par sa sincérité. je considère son roman » la chute » comme une très grande œuvre. Il a étudié , lui l’agnostique, à fond Dostoïevski qui agrandit notre foi de chrétien, et il a attiré l’attention sur lui par une adaptation théâtrale des « Possédés » que personne ne lit même chez les roycos. Il est loin le temps où Boutang préfaçait ce roman de Dostoïevski dans le livre de poche. Enfin Camus après avoir montré l’inanité de la révolution française et de son mythe carnivore, a tout seul à gauche et on lui a fait payer très cher, montré définitivement l’injustice profonde de la révolution algérienne et nous en mangeons aujourd’hui les raisins verts. L’Algérie, sa terre natale, où il a voulu saisir le bonheur. tout de suite., sans attendre l’autre monde, Par sa sincérité son style ardent il surplombe bien le 20 siècle et qu’il me pardonne, il est peut être plus chrétien engagé , enraciné de facto par sa remise en cause personnelle dans » la chute » et son attachement à sa mère, et de manière générale par sa piété qui vient de loin; ( Avis aux porteurs de valises cathos ou se faisant les thuriféraires du FLN , triomphants après la fin du conflit!) . Oui, Camus ne croyait pas, du moins il le disait fiévreusement , à une autre vie après la mort, mais était bien en quête d’un monde où toute larme serait effacé, ou nous serions enfin consolés. . Dostoïevski le croyait grâce Christ et Camus a bâti toute son œuvre en grande partie sur la thématique du géant russe: la quête de sens pour sa vie, il l’a peut être mieux annoncée et chantée que bien des catholiques . A ce titre il nous touche oh combien, encore aujourd’hui .Il est grand.