Gustave Thibon au Rassemblement Royaliste de Montmajour [1971]
A part dans notre éphéméride du jour, la surabondance de l’actualité ne nous a pas permis, jeudi dernier, 19 janvier (jour de sa mort), de saluer comme il convenait la mémoire du grand Gustave Thibon, que ceux qui ont eu la chance d’assister aux Rassemblements royalistes des Baux ont pu écouter si souvent, se laissant former, et transformer, par lui…
A nous tous, qui sommes et voulons demeurer les héritiers et les continuateurs fidèles de Charles Maurras – jusqu’à la victoire ! – il donna ce précieux conseil, cette ligne de conduite à suivre toujours, et dont il ne faut dévier jamais :
« Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras.
Mais vous savez bien qu’un héritage n’est pas un talisman ni une baguette magique : c’est un outil. Et un outil qu’il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l’identique.
Épouser la pensée d’un maître, cela veut dire s’unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale.
Il n’y a pire trahison qu’une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n’aboutit qu’à congeler ce qui était le jaillissement d’une source vive. Les exercices de patinage qu’on peut faire sur cette glace ne m’intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n’est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective.
‘’Le bien gagné reste à défendre’’ : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu’en le fécondant, en le récréant sans cesse ».
Thibon aimait aussi à répéter : « Les arbres qui montent le plus haut vers le ciel sont ceux qui poussent leurs racines le plus profondément dans la terre » reprenant et « traduisant » à sa façon le vers célèbre de Mistral (dans ses « Isclo d’Or ») : « Lis aubre que van founs soun li qui mounton aut ! ». Nous avions donné cette référence provençale, il y peu, aux jeunes militants royalistes de l’AF Provence, qui avaient évoqué le besoin d’enracinement, citant Mistral : quoi de plus important, en effet, que d’être fidèle à l’héritage reçu, et de s’enraciner toujours plus en lui, loin de toute fantaisie doctrinale ou de picorage à l’extérieur de ce qui forme le fondement sûr, stable, solide de nos idées et – mieux encore que des idées, comme le disait Bainville – de notre doctrine. •
Merci pour ces paroles de Thibon qui formulent à merveille le besoin que je ressens profondément à l’égard tant du projet de l’Association Capital-Travail (projet gaullien que je tente de promouvoir avec « l’accession des salariés à la copropriété de l’entreprise ») que de l’Assurance-Maladie (issue du CNR) appuyée sur la seule jambe du remboursement des soins (la jambe prévention et défense du consommateur restant atrophiée car garottée par le puissant lobby pharmaceutique) qui fait l’objet, là aussi d’une proposition de ma part, avec l’approbation récente du Pr Even (co-signataire avec le Pr Debré de l’ouvrage « guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux »).
vous pouvez me demander des informations à l’adresse : meretvent@laposte.net
Bruno Lafeuille
Merci beaucoup les amis pour ce texte transmis !