Par André Bercoff
On doit pouvoir penser sans trop de risque de se tromper que même le claviste, même le correcteur – s’il en est encore, ce dont on a de bonnes raisons de douter – prennent plaisir à la lecture des articles d’André Bercoff. Ici, plus de langue de bois, d’idéologie alambiquée, de poses façon bobos. Bercoff observe avec esprit, lucidité, humour, style, le spectacle politicien [Figarovox, 9.02]. Comme nous tous. Et avec du cœur, avec le sens de la France. A-t-il conscience que – par delà les hommes, leurs faiblesses et leurs vices qui sont de tous temps et de tous régimes – l’horrible situation que nous donnent à voir nos soi-disant élites, tient pour une large part – avec fonction aggravante – à ce que désormais tout le monde appelle le Système ? Et que ce système se nomme, en France, république et démocratie ? Question amicalement ouverte … LFAR
Il était temps que le précis de décomposition française exhibe, eu égard à son acuité, des allures de Foire du Trône.
La soi-disant montagne des primaires a accouché de drôles de petites souris qui courent affolées dans tous les sens, en se demandant d’où jailliront les prochains coups de griffes des chats déchaînés de la rumeur. Du jamais vu, à quelques semaines du plus important scrutin de la Vème République. Puisque personne, dans les tribus politiques, n’est désormais au-dessus de tout soupçon, les médias de la réacosphère, de la gauchosphère et de la conosphère s’en donnent à tweet joie. Désormais, ce n’est plus chaque jour, mais chaque heure qui amène son lot de vraies-fausses révélations, échos, buzz, paroles rapportées et aussitôt démenties, répétitions lancinantes et ininterrompues : de quelque côté qu’on tourne le regard, on ne perçoit que corruption qui poudroie et indignation qui verdoie. Résultat : un triomphe indivis de la stratégie perdant-perdant.
Disparus la dette, le chômage, la sécurité, l’immigration, la précarité, la pollution, le trou de la Sécu, les retraites, la pauvreté et autres fariboles qui devraient pourtant constituer, à quelques encablures des élections, l’essentiel des débats et des affrontements. Plus question de tout cela, sinon, l’espace d’un instant, l’évocation d’une bavure policière ou des dernières foucades du président américain. Ce qui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, constitue l’unique objet de notre ressentiment, c’est désormais Fillon et sa Pénélope : emplois fictifs, prébendes injustifiées, indignation de l’intéressé, sourire des uns et délectation des autres. Hier encore, on se gaussait des maîtresses du locataire de l’Elysée et de la manière dont l’une d’elles se vengeait. Aujourd’hui, c’est sur le vainqueur de la primaire de droite et du centre qu’il s’agit de concentrer le tir, afin de le faire disparaître une fois pour toutes. Les autres ne sont pas en reste ; la Toile bruisse de la présumée homosexualité de l’un, du fait que la femme d’un autre a un poste très important dans l’une des plus grandes multinationales du pays, qu’un troisième a pour le Qatar les yeux de Chimène, et que d’autres encore, estampillés de gauche, possèdent un patrimoine à faire rougir d’envie un bourgeois richissime.
Cette guerre des boutons revue et corrigée par les réseaux sociaux et les canards déchaînés, pourrait prêter à sourire si elle ne véhiculait une impression désastreuse, celle depuis longtemps connue, déjà entendue et de nouveau actée du « tous pourris ». Tout se passe comme si une France au cou coupé voletait en tous sens, noyant plus ou moins joyeusement ses représentants dans l’eau sale du marigot de ragots devenus vérités folles. Qui sonnera, pour empêcher qu’aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation? •
« Qui sonnera, pour empêcher qu’aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation ? »
André Bercoff est journaliste et écrivain. Il vient de faire paraître Donald Trump, les raisons de la colère chez First.
J ai honte pour la Presse Française qui a une certaine époque représentait un des plus beaux fleurons de la Presse internationale que de tel torchon rempli d informations mensongères et sans fondements tel ce canard » deplume » puisse être autorise a paraître. Et que certains aient l idée de l acheter de le lire et d y croire. ? On rêve ! Ou est l intelligence du Peuple de France. Les feuillets de Marat sont ils de retour ? Je crains malheureusement comme beaucoup que ces faits ouvrent des brèches a bien pire ? Ces présidentielles fort coûteuses ! S annoncent comme les prémices similaires aux années 1792. 1793 ? Pauvre France Ton café fout le camp !
N’ayant jamais eu en mains ce désastreux et minable « Canard », je me demande cependant :
Que faisait le Canard quand Ségolène Royal plombait les finances de Poitou- Charente de 130 millions d’euros dans des emprunts toxiques ?
Que faisait le Canard quand Ayrault, fringant premier ministre (sic) faisait embaucher sa femme à l’Assemblée nationale comme chargée de mission. Quelle mission ? Mystère.
Que faisait le Canard quand Ségolène Royal a été nommée par Hollande vice-présidente de la Banque publique d’Investissement (BPI) avant d’être ministre ? Difficile de croire qu’elle ait été nommée pour ses compétences, surtout pour les contribuables de Poitou- Charente !! Si ça n’est pas un emploi fictif !!!
Que faisait le Canard quand Mazarin Pingeot a été nommée administratrice de la Grande Bibliothèque ?
Que faisait le Canard quand Clémentine Aubry a été nommé administratrice de l’auditorium du musée du Louvre ?
Que faisait le Canard quand Thomas Le Drian a été embauché par la Société nationale immobilière à un poste très élevé pour cet élève moyen d’une école de commerce moyenne ?
Que faisait le Canard quand Salomé Peillon a été embauchée au poste de chargée de mission culturelle à l’ambassade de FRANCE en Israël ?
Que faisait le Canard quand Jérémie Martin (le fils de Philippe Martin) a été embauché par le Conseil régional de Midi-Pyrénées comme chargé de Mission ?
… Deux poids deux mesures, comme d’habitude.
Bonne observation, Ariane. Mais pourquoi est-ce vous qui le dites et non Fillon? La meilleure défense est l’attaque. Or il se contente d’une défense minable.
Fillon se contente d’une défense minable… parce qu’il est minable. La rapacité de sa famille est justifiée par la rapacité des autres, et tutti quanti.
Que « Le Canard » soit un hebdomadaire engagé est un fait… Mais pourquoi la (fausse) Droite n’a-t-elle jamais eu la capacité de forger un réseau d’informateurs aussi pointu ?